"Penser ce qui nous arrive." Hannah Arendt

vendredi 29 mai 2009

Temps de crise 15 :Histoires et croyance liées à la crise

Si tel est le cas le diagnostic apporté dans les réunions internationales du type G20 n'est pas le bon ; les remèdes apportés encore moins.En effet tenter de réguler un système en crise ne conduit qu'à le remettre sur ces rails, absolument pas à le "changer".
En quoi donc cette crise serait-elle systémique ? En cela qu'elle serait endémique au système c'est à dire que le système financier ainsi organisé ne pourrait provoquer et se nourrir que de crises. Certains économistes expliquent même que la crise serait la réussite et le prix à payer du système financier , les deux à la fois et pratiquement simultanément: les marchés financiers comme tous les marchés ont tendance à élever les prix des produits qui trouvent preneurs; par contre à la différence des marchés classiques, ils ont tendance à concentrer cette demande sur les quelques produits qui "sur performent "plutôt qu'à la répartir sur un éventail de produits concurrents entraînant par la même une baisse des prix sur les marchés plus classiques.
C'est ce type de concentration de l'épargne sur des produits en général nouveau( les tulipes,La Louisiane, les chemins de fer, 1929, internet) redéfinissant à chaque fois par une nouvelle histoire, la promesse d'un nouvel Eldorado qui serait à l'origine de ces bulles.
Donc la capacité narrative à capter l'investissement est certainement le déclencheur du système.
Quant à la difficulté de le réguler , il serait lié à une croyance aussi forte et aussi ancienne que lé libéralisme, faisant parti de ses fondements : un marché libre ,se régule de lui même il n'est besoin d'intervenir l'offre et la demande finissent par s'équilibrer.
Ce principe au fondement même de notre système d'échanges s'appliquerait mal à la finance : à la hausse nous l'avons vu les marchés ne se stabilisent guère et ont tendance à la surchauffe; à la baisse ils ont tendance à s'écrouler totalement sans plancher de résistance ( cf les investissements massifs des banques centrales de ces derniers mois sans lesquels les marchés ...)
Ce processus semble attester que la crise est bien l'aboutissement et le régulateur des marchés et que si la crise est bien systémique de changement de système il n'y aura pas .
Juste un peu de temps pour organiser les réparations , l'oubli et la prochaine bulle s'organisera.
Toute verte la bulle ?