"Penser ce qui nous arrive." Hannah Arendt

mercredi 27 janvier 2010

Paroles de psys sur la Crise(1)


Paroles de psys : ils sont partout dans notre société à écouter problèmes, fatigues et bobos des individus en crise; quel est leur point de vue sur une société en plein changement ?

Récits et commentaires sur le colloque organisé le 22/01 par la SFP (Société française de psychologie) sur le thème de : "Paroles de psys sur la crise".

1/Déroulement pyschologique de la gestion de crise :
Vétéran très alerte de la gestion de crise, le professeur Louis Crocq, ancien militaire, psychiatre, créateur des cellules médico psychologiques (CUM) et spécialiste des traumas de guerre déroule la présentation de son dernier livre : "Gérer les grandes crises".
Son tableau des acteurs , critères et modes de gestion de la crise est solide, éprouvé par des années de pratique et a le mérite de sortir du "tout communication " souvent entendu en entreprise.
La gestion de la communication n'est en effet qu'une partie, importante certes, mais une partie seulement de la gestion de la crise. Communiquer sur la crise ne suffit pas à manager et encore moins résoudre la crise.
Son importance a grandi sous la montée en puissance dans les organisations d'une culture de la communication "dominante" (il faut ) et de ces 4 nouveaux impératifs :
- "il faut envoyer des messages "ou plutôt ne pas communiquer n'est plus supportable pour une organisation et ses acteurs;un indicateur d'activité en période de crise.
- "il faut répondre aux sollicitations extérieures" quitte à automatiser les réponses et les répondant pour créer un réseau de boites mails et boites vocales. C'est bien connu : plus les entreprises sont communicantes moins les personnes sont joignables par leurs clients, partenaires, collaborateurs.
- "il faut communiquer instantanément à tous" sous la pression des outils du 2.0 rendant plus difficile encore la prise de recule sur les événements et leur décryptage.
- "il faut inventer un story telling" de la crise, de la sortie de crise" pour accélérer le processus de résolution et peut être faire ainsi l'économie d'un travail de fond

La production impératives de messages devient ainsi la préoccupation majeure de l'organisation dans la crise et ce parfois au détriment de sa résolution.
Ainsi se met en place un nouveau mythe de la "puissance réparatrice" de la communication en temps de crise et le recours quasi exclusif des communicants (au détriment d'autres expertises : consultants ,psychologues, sociologues..) contribue à le faire exister.