- Chez les Grecs, l'oeuvre d'Art est une évocation en petit de l'harmonie cosmique : l'oeuvre d'art traduit dans un matériau sensible l'harmonie cosmique. Par conséquent il y a une objectivité du Beau puisque l'oeuvre incarne sa réalité.Elle incarne une idée extérieure et supérieure à l'humanité : le cosmos.
- Là encore il s'agit d'une double révolution qui touche aussi bien le créateur que le spectateur .
Elle se résume à l'apparition de deux termes : le Gout (faculté du spectateur ) et le Génie (faculté du créateur)
Cela traduit l'humanisation de la question esthétique.
- Du côté du spectateur le Beau ne va plus se définir comme une idée supérieure et extérieurs à l'humanité mais comme ce qui plait à la sensibilité des êtres humains.
Ca commence déjà au XVII chez les Classiques français qui répètent : "L'essentiel est de plaire "
Il va donc falloir distinguer le Beau du Laid (plus d'objectivité ) et donc se poser la question des critères.
Le fameux "Degustibus et coloribus non disputandum "s'impose partout pose cette question : puisque le Beau est subjectif comment se fait-il qu'il y ait parfois un accord au delà de ses subjectivités sur la qualité de beauté des grandes oeuvres : Mozart - Shakespeare.
Donc Paradoxe entre subjectivité et Sens commun.
- Du côté du créateur , celui n'était pas perçu dans le monde de l'Art traditionnel comme quelqu'un qui invente, au contraire il est là pour reproduire, imiter pendant des siècles et des siècles.Placées sous le signe du respect de la Tradition et des Ancêtres elles prohibent très souvent l'innovation;elles valorisent l'imitation.
Le rôle de l'Artiste va au contraire être d'innover à tel point que petit à petit le plagiat va être prohibé.
Le nom de l'artiste va commencer à exister avant aucune importance; aujourd'hui il arrive à se confondre avec l'Oeuvre.
Il va devoir toujours inventer quelque chose de neuf, signer ses oeuvres.
Le Génie c'est donc l'Artiste comme créateur, comme sujet génial qui dépasse les autres par son invention
Le monde moderne va donc promouvoir l'innovation jusqu'à l'avant garde de l'Art Contemporain dont le seul objectif sera d'innover.
Duchamp en 1913 résume l'Art à l'impératif de l'originalité.
Cela met en germe toute l'histoire de l'Art contemporaine.
Tout cela est contemporain avec l'invention des musées avec un triple objectif : protéger les oeuvres, les ouvrir au public mais surtout les présenter dans un ordre chronologique reproduisant la chronologie des inventions.
C'est aussi le début de l'histoire de l'Art.