"Penser ce qui nous arrive." Hannah Arendt

jeudi 28 juillet 2011

Bonnes vacances


Le blog du changement s'interrompt pour quelques semaines de vacances ;rdv début septembre.

samedi 23 juillet 2011

Lexique 95 : la Révolution


"Et tu es venu à la Révolution parce qu'il t'est apparu qu'il fallait avant tout changer radicalement l'état des choses ,et que sans ce changement,aucune de nos entreprises ne saurait aboutir"
Jacques Roux , le curé rouge

mercredi 20 juillet 2011

Un exemple de projet public innovant : le Grand Paris


Dernier atelier Transit City de la saison sur le thème du grand Paris , l'occasion pour François Bellanger de dénoncer la main mise des architectes ,incompétents en matière d'urbanisme, sur le projet et d'inviter Jean Pierre Orfeuil ,professeur d'urbanisme , spécialisé sur le sujet.

1/Pourquoi le projet du grand Paris :
Quels éléments de diagnostic :
- la panne de croissance en IdF
- des budgets temps de transport très éloignés de la province
- des irrégularités et retards croissants dans le système de transport
- 60% des DRH d'IdF déclarent que leurs salariés sont fatigués par les transports
- un besoin fort d'alternative à la voiture :
42000 véhicules /jour/ km2 en balieue
133000 à Paris mais alternative possible du métro
3500 en province

2/Les raisons de douter :
-Les raisons habituelles observées sur ce type de projet dans le mode entier :
sous estimation des coûts et surestimation des bénéfices sont nécessaires à l'amorçage de ces grands projets.
-Loi de Flyvbjorg : pas d'amélioration au fil du temps mais effet de réflexivité entre les services
- Un schéma général d'habitat à l'extérieur des bassins d'emploi alors que le réseau est organisé entre , mais il faut dire que rien n'a été mesuré.
- Un coût de transport favorable aux transports IdF : 8,7 /km2 contre 14 alors que le différentiel de salaire est de 37% supérieur à Paris/
- Parmi les utilisateurs :
45%utilisent très régulièrement (et pas tout le temps)
23% au moins une fois par semaine
27% ne les utilisent jamais
- L'unification des tarifs revient à faire payer moins cher ceux qui habitent plus loin et donc à les subventionner par de l'argent public
Un pass Navigo à 50 km de Paris est subventionné à 5000€/an

- L'emploi concentré est un facteur d'augmentation des prix de l'immobilier et donc d'éloignement géographique des salariés les plus démunis.
Le système ne fonctionne pas et il vaudrait mieux étudier des solutions alternatives plutôt qu'un maxi projet estimé aujourd'hui à plus de 20milliards d'euros.

3/Des solutions alternatives :

Un système de transport plus fiable avec par exemple :
- un plan de modernisation des lignes de métro et rer
- l'automatisation de 5 à 6 lignes (plus fiables, plus rentables cf la 1)

Un système de transport plus juste :
- un réseau fortement modulé en fonction du bassin de recrutement ouvert par les TC
des remboursements de pass modulés selon les revenus avec en sus ,un maximum d'abattements : à 3 zones, pour les nouveaux entrants et des "droits de grand père "pour les clients existant

Lutter contre la saturation du réseau
- un pass bus à seulement 2 zones
- un pass "hors heures de pointe"
- taxe sur place de stationnement
- aide à l'acquisition de 2-3 roues électriques
- voies réservées aux deux roues

Evolution du mode de transport entre 1994 et 2008

Paris Banlieue

Marche : +9 +4
Vélo : +800 +0
Scooter : +300 +45
Voiture: -44 -8
Transports : +1 +13


samedi 16 juillet 2011

Le Capitalisme à l'agonie (1)


- Définir le capitalisme : au moment où celui-ci s'est partout imposé ,de l4atlantique à l'Oural , au moment où il va de crise en crise ,Jorion tente d'en redéfinir les bases.

- 3 Hypothèses sur son effondrement ;
  • l'organisation des sociétés humaines atteindrait un seuil dans la complexité au delà duquel l'instabilité prendrait le dessus et,la fragilité devenant excessive, le système courrait à sa perte
  • le capitalisme avait besoin d'un ennemi pour se soutenir.L'existence d'une alternative vers laquelle les citoyens pouvaient se tourner aurait maintenu ceux qui en bénéficient dans une certaine limite de la décence
  • le capitalisme engendrerait inéluctablement une concentration de la richesse telle que le système ne pourrait manque de se gripper tout entier
Hypothèse d'effondrement soutenue par Marx, Freud et Hegel en leur temps.

- L'impasse majeure du moment : réduire la dette publique des Etats tout en assurant la croissance : parce que le remboursement de la dette réclame un relèvement des impôts qui réduit le pouvoir d'achat,entraînant une baisse de la consommation, d'où un fléchissement de la croissance qui oblige à une relance nécessitant une augmentation de la dette.

- L'histoire du monde comme une histoire de l'appropriation : une première fois par la capture brutale des plus forts et une seconde fois par l'argent.Le second système ayant été bâti sur les fondations du premier.

- La disparition du travail : Keynes a sauvé la capitalisme dans les années 30 en définissant le plein emploi comme le point-pivot autour duquel tout devait s'ordonnancer. Aujourd'hui comment sauver le plein emploi si le travail lui même ne peut être sauvé.

- Le capitalisme est un système de répartition de du surplus économique entre 4 grands groupes d'acteurs : les salariés qui reçoivent un salaire , les dirigeants qui perçoivent un bénéfice, les investisseurs qui perçoivent un intérêt Auxquels s'ajoutent les marchands qui s'accorde un profit.
La différence entre cout de production et prix de vente dur le marché primaire est le surplus : la plus value qui sera partagée entre les 3 parties prenantes en fonction de leur rapport de force.
Le surplus se collecte en dux temps : les intérêts collectés par les investisseurs et le bénéfice revenant au dirigeant

- L'équilibre des forces entre acteurs s'est modifié ses dernières années avec l'introduction des stocks options, qui ont aligné les intérêts des dirigeant sur ceux des investisseurs et fragilisé du même coup la position des salariés.




mardi 12 juillet 2011

Et concrètement la digitalisation ?


Depuis deux ans la digitalisation est véritablement passée à la vitesse supérieure : la plupart des entreprises que nous rencontrons ont déjà, ou sont en train, de basculer des intentions aux investissements, des projets à la mise en œuvre.

Si l’objectif principal est clair : numériser l’offre et toute la chaîne de création de valeur, les questions du : « quoi faire concrètement ? », « Et comment s’y prendre? » sont plus difficiles à appréhender pour des entreprises souvent très absorbées par leurs clients.

Selon nous la digitalisation est une opération de transformation totale de l’entreprise : il ne suffit plus de réaliser quelques « coups » ou de customiser » une offre à la sauce digitale mais bien de réinventer intégralement son modèle et toute la chaîne interne de fonctionnement : stratégie, organisation managériale, environnement collaboratif.

1/ Dans un premier temps : définir une nouvelle stratégie en faisant évoluer à la fois le positionnement, les offres, les métiers et les produits pour construire de la valeur nouvelle.

Cela nécessite de démarrer par une évaluation précise des attentes et niveaux de satisfaction des clients, actuels et futurs (le plus difficile), c’est à dire de faire le bon diagnostic pour identifier les offres, expertises ou métiers nouveaux à intégrer.

Faire évoluer sa stratégie tout en conservant la prédominance de sa (ses) spécificité(s) métier(s) (360, Pub, RP, CRM, design...). Le « pur digital » est parfois un « mirage » que les demandes concrètes des clients viennent contredire.

Partager enfin en la formalisant en un projet d’entreprise c'est-à-dire : proposer à tous une feuille de route permettant aux managers de piloter, aux équipes de mettre en œuvre et à tous (clients compris) de mieux comprendre le projet.

2/ Deuxièmement : l’organisation d’une « révolution managériale ».

Un paradoxe souvent relevé mettant en avant que plus « la boite à outils s’agrandit », plus le besoin de mode d’emploi se fait sentir ; autrement dit, déployer la meilleure stratégie et intégrer les meilleures expertises resteront sans effet, si leurs efforts ne sont pas coordonnés, les tâches et responsabilités bien réparties, les indicateurs de qualité et modes de contrôle adaptés.

Avec le développement d’Internet, la différenciation concurrentielle dans de nombreux métiers est plus que jamais orientée sur la qualité de la prestation et du service rendu (même pour des métiers fondés sur l’expertise conseil et la valeur ajoutée créative).

Tout cela peut sembler évident et pourtant c’est bien souvent un écueil pour de nombreuses entreprises et un frein à leur développement.

Répondre à l’accélération constante des temps et des volumes de production, internaliser la production des contenus, intégrer et décloisonner des nouveaux métiers, adapter l’organisation et les niveaux hiérarchiques, organiser les filières de conception/conseil et de production/suivi, piloter la qualité de l’ensemble, sont autant de défis posés à des organisations efficaces dans le passé mais pratiquement inchangées depuis les « Mad Men ».

La révolution managériale consiste donc à considérer ce sujet comme un vecteur important de l’innovation dans l’entreprise et produire des efforts considérables et constants pour réformer les principaux modes de fonctionnement (newbiz, conception, production).

- Innover pour fluidifier le travail autant que pour éviter des risques de perte de qualité chez les clients ou de contrôle en interne.

- Innover sans déboussoler, en faisant participer les équipes et en important des méthodes qui ont fait leurs preuves dans d’autres secteurs (se faire accompagner par des professionnels du management, organiser la communication à deux sens, former et coacher les hommes ...).

3/ Et enfin, la structuration de l’environnement collaboratif, plus axée sur les équipes sans lesquelles rien ne sera possible, ni durable au moment de l’implémentation.

Cette question est d’autant plus vive que ces transformations sont souvent vécues, dans un premier temps du moins, comme facteur de perturbation de l’organisation du travail : fonctions, rôles ou responsabilités des collaborateurs, charges de travail, indicateurs de qualité…Toute évolution contribue à désorienter voire parfois à engendrer scepticisme et démotivation.

Structurer l’environnement collaboratif consiste à s’appuyer sur le projet de transformation pour construire un écosystème plus favorable et équilibré entre : collaborateurs, leurs managers et l’entreprise.

Cette démarche est d’autant plus pertinente dans un contexte post-crise et il s’agit souvent d’apporter des réponses à trois niveaux :

- Redéfinir le socle RH en établissant un cercle vertueux entre missions, évaluation et rémunérations.

- Former et accompagner les personnes aux nouvelles expertises bien entendu, mais aussi à la nouvelle stratégie (accompagner les anciens souvent déstabilisés et aussi les nouveaux ignorants de la culture).

- Etablir et animer une communication entre direction, managers et collaborateurs pour à la fois faire passer les messages mais surtout apprécier leur réceptivité, l’évolution ou non des changements.

Pour conclure, la digitalisation est aussi un processus de changement à piloter et à maîtriser. Au-delà des dimensions techniques et organisationnelles, il s’agit d’en gérer la dimension humaine, de faire face aux inquiétudes, incompréhensions et pertes de repères inhérentes à ces projets.

La Conduite du Changement est également depuis 10 ans un métier avec ses expertises, outils et clés de succès : vision, expertise terrain, leadership…

La digitalisation est sans aucun doute une mutation exigeante mais c’est aussi et d’abord une vraie chance pour tous de se réinventer !


vendredi 8 juillet 2011

Lexique 94 : se durcir


"Il faut accepter de changer.
Dès qu'on se durcit, les artères en font autant"
Allan Gurganus

mardi 5 juillet 2011

Le risque systémique : passage de la physique qualitative à la physique quantitative


Comment décrire le risque systémique ? comment répondre à ceux qui continuent nier ou à ne pas croire (ils savent mais n'y croient pas dit Jean Pierre Dupuy) aux risques climatiques, écologique, nucléaire, épidémiologique, économique ...??
Nous manquons de représentation, d'un concept symétrique à la complexité :lorsqu'un système produit des interactions de plus en plus nombreuses, il y a risque ,non plus de surchauffe mais de passage à un autre état.
C'est précisément ce que décrit ce passage du quantitatif au qualitatif : cesser de mesurer pour observer le passage d'un état à l'autre.
Prenons par exemple la machine à vapeur : selon le physique quantitative il n'est pas nécessaire qu'elle possède une soupape de sureté; rien ne signale dans la représentation modélisée de la machine qu'elle puisse exploser.
C'est la même chose en économie "nous avons construit des modèles où rien n'indique que l machine puisse exploser "
D'après F.Jorion La Capitalisme à l'agonie.Fayard 2011

vendredi 1 juillet 2011

Lexique 93 : changer de lit , changer de corps


Tout est affaire de décor
Changer de lit changer de corps
À quoi bon puisque c'est encore
Moi qui moi-même me trahis
Moi qui me traîne et m'éparpille
Et mon ombre se déshabille
Dans les bras semblables des filles
Où j'ai cru trouver un pays.

Aragon