La Triche est elle une pratique légitimée renforcée en période de crise ?
C'est la question que l'on peut se poser à travers deux actualités récentes : un geste effectué par une personne mais vue, revue et surtout commentée par des millions d'autres d'une part et des comportements au travail racontés dans une enquête mondiale effectuée par Pricewaterhouse Coopers (elle même racontée dans le Monde du 211109 que je remercie).
D'un côté une main faite sciemment (le joueur sait qu'il triche ou plutôt qu'il a triché , il s'en est d'ailleurs depuis excusé) pour marquer un but qui va qualifier l' équipe alors que celle ci est moribonde, totalement dominée depuis le début, menée au score par son adversaire, qui a de plus en plus de chances de l'emporter ; à cette minute l'enjeu est énorme tout le stade, les millions de téléspectateurs, TF1 et les sponsors retiennent leur souffle.
De l'autre des interviewés en entreprises sui considèrent à 46% (dans des entreprises de plus de 1000 salariés ) que la crise "créée un climat propice" à la la fraude ( détournement d'actif, fraude comptable ou corruption) et que 30% de ces entreprises en sont victimes."La source de ces fraudes est en majorité interne à l'entreprise et serait le fruit de la pression que la direction exercent sur leurs salariés".
Si les détournements d'actifs reste la fraude la plus fréquente, ce sont les malversations comptables qui ont le plus progressé (27% en 2007 à 39% en 2009), la manipulation permettant d'habiller les chiffres pour ne pas être pris en défaut dans son travail;
Plus intéressante encore est l'évolution du profil des fraudeurs : il ne s'agit plus seulement des employés, mais de plus en plus de cadres, du middle management voire des cadres supérieurs de l'entreprise.Ce seraient eux qui, selon PwC, seraient pris par le " triangle d'or de la fraude" : opportunité, rationalité, motivation.
l'opportunité de frauder car la plupart d'entre eux connaissent les procédures notamment les niveaux de perte au delà desquels se déclenche une alerte automatique; ils organiseraient leur fraudes à un niveau juste inférieur.
la rationalité de frauder car la plupart aurait l'opportunité de de produire de fausses notes de frais pour masquer leur escroquerie.
la motivation de frauder car ils ont parfois peur de perdre leur job face à des objectifs fixés à un niveau encore plus élevé en période de crise et souvent jugés intenables par tous.
Rien à voir avec la main de Thierry Henri me direz vous.
Pas si sur tant les point communs sont nombreux: la pression déjà évoquée ; l'opportunité qui s'est présentée à lui ,que l'on nomme fait de jeu en football et qui tend à faire basculer la responsabilité sur l'arbitre, non pas le garant mais le champ de vision dans laquelle s'exerce la loi, hors champ tout semble permis; la rationalité car connaissant très bien son sport il se doute bien que de la façon dont les choses sont engagées et qu'à moins d'un coup de pouce le match à toutes les chances d'être perdu; enfin la motivation cumulée sur ses épaules :la sienne de devenir le premier joueur français à participer à 4 coupes du monde,celle de l'équipe se qualifier,celle de tous ceux derrière eux qui se réjouissent par avance de ce futur spectacle en Afrique du sud.
Si on ajoute à cela les récentes études montrant une évolution significative du vol de marchandises, notamment de nourriture, dans les hypermarchés, la starification sur le net d'un convoyeur de fond devenu braqueur on peut légitimement tous se poser la question : mais de quoi l'extension de la triche en période de crise est elle le signe ?