Hier, se tenait à paris dans le cadre de la semaine de la publicité organisée par l'AACC une "conférence au sommet" réunissant les 3 patrons français les plus influents de ce secteur : Vincent Bolloré ( Havas) , Jean Marie Dru (TBWA)et Maurice Levy (Publicis). Réunis par Hervé Brossard , président de l'AACC,cette conférence était une première et surtout l'occasion d'entendre les messages structurant et convergents qui structurent ce marché et pourquoi pas percevoir quelques signes d'évolution à ce moment de mutation. Quelques sujets abordés sans commentaires.
- L'arrêt de la publicité sur la TV publique :
Si tous sont d'accord pour dire qu'il est trop tôt pour tirer un bilan, Jean Marie Dru (JMD) rappelle que le paradoxe est de tenter de faire une tv publique de qualité avec 50% de ressources en moins que la BBC.
Maurice Levy (ML) se monter perplexe face à cette situation paradoxale ou on souhaite construire un service public fort et indépendant tout en le plaçant en situation de dépendance financière.
- La situation de la presse :
Consensus des 3 sur la difficulté de la fusion digitale -papier de crise actuelle et notamment de l'absence de modèle économique avéré.
ML rappelle que malgré son dynamisme, sa créativité sur le web ( avec notamment le systême de suffrage on line de internautes de papiers dont les plus lus seront imprimés) le New York Times n'est toujours pas sorti d'affaire, a du hypothéqué son immeuble et sera peut être sauvé par un investisseur mexicain..
VB est optimiste quant à l'avenir de la presse sous toutes ses formes et pense que la qualité des contenus et des talents en sont les clés de succès.
- La situation de la communication début 2009 :
Malgré la discrétion due à la période de silence avant la communication des résultats 2008 ,le message est unanime : bonne année 2008, bon démarrage 2009. Personne ne sent encore les effets de la crise.
ML rappelle que le virage stratégique de son groupe en 2007 sur le digital et les zones à fort potentiel lui permet d'escompter une poursuite de la croissance.
- Les nouvelles tendances de la communication face à la crise :
VB croit à un maintien du marché du fait du faible nombre d'intervenants et de la nécessité des marques de continuer à investir dans une période d' hyper médiatisation: pour une marque , geler ces investissements en temps de crise, c'est s'exposer à une baisse de part de marché ,plus coûteuse à rattraper,une fois les marchés repartis.
Les USA sortiront les premiers rapidement de la crise, l'Europe suivra , l'Asie et les pays de l'Est risquent de souffrir plus longtemps
JMD croit en une évolution majeure des modes de consommation et de communication depuis 2007 que la crise vient accélérer.Si pendant 50 ans les agences n(ont travaillé que sur la relation marque produit, elles ont intégré depuis peu la dimension entreprise à leur palette. Celle ci se doit aujourd'hui de se comporter de façon cohérente avec les attentes "sociétales" des consommateurs. Et ça marche : aujourd'hui le chef des ventes de Pampers qui pilote une opération humanitaire ( une couche achetée = un enfant vacciné) constate que cela fonctionne sur ses ventes.
Le métier évolue de promoteur de marque à mettre en avant des initiatives prises par les entreprises pour rester cohérentes
ML pense qu'à la sortie il y aura une très grande différence de point de vue,de sensibilité entre des pays émergents qui risquent d'avoir accès à plus de pouvoir d'achat et des pays occidentaux ou les gens risquent non plus d'avoir à choisir entre deux choses mais à renoncer entre une chose et l'autre,faire des arbitrages de budget,sociétal ..