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jeudi 18 janvier 2024

Dans la pub 40

 


APM 36 La 3ème voie : la voie du vivant

 



Rencontre APM le 18 janvier 2024 avec Olivier Hamant, chercheur à l'INSA et directeur de l'institut Michel Serres.

Le point de départ de cette dé construction pour Michel Serres : la loi de correspondance de l'offre et de la demande est fausse, on devrait parler de loi de correspondance d'un besoin et d'une ressource.

1 Le concept d'anthropocène : 
Concept géologique signifiant que chaque m2 sur terre contient une trace de la main de l'homme.
# Etape 1 : La Renaissance , révolution qui commence par un changement radical de point de vue contenu notamment dans la peinture : la perspective ou commisération en latin , permet de mesure les choses et entraine la possibilité de les exploiter. 
De la Renaissance, de la pensée moderne, naît ,entre autre , l'exploitation systématique du monde 
# Etape 2 : Le monde actuel ,où nous "dépendons désormais des choses qui dépendent de nous " Michel Serres. Il n'y a lus de territoire nouveau à découvrir; la nature déconnectée des humains n'existe plus. Dès que nous faisons quelque chose , une autre chose nous revient en boomerang. C'est un changement radical de trajectoire.

#Un changement global : depuis le darwinisme, la théorie de l'évolution, on n'avait pas connu un tzl changement. Un paradigme nouveau qui bouleverse tout.
En 2020 : on établit le constat que tout ce qui a été produit sur terre depuis l'origine des hommes est plus lourd que la biomasse.

# La bifurcation : Le début de l'anthropocène est daté factuellement et mesuré en 1950 : le moment où l'on passe d'un système à l'autre dans : transports, production papier, tourisme de masse, télécom, usage de l'eau , utilisation de l'énergie primaire, population urbaine...
Si le monde a complètement changé, l'homme lui n'a pas changé dans ses croyances et comportements. 
Les deux guerres mondiales en ont été les catalyseurs dans de nombreux domaines : armement, transport, informatique, médecine...
"Les humains sont devenus les organes sexuels des machines"= ceux par qui elles se reproduisent
Quelques effets :
Depuis les années 60 , il n'y a plus de famine de plus de 10 millions de morts dans le monde en raison de l'agriculture industrielle et de la médecine.
Les océans sont aujourd'hui aussi acides qu'ils ne l'étaient il y a 14000 ans. Leur température est chaque année plus élevée.



2 Un monde de plus grande incertitude : de la moyenne (prévisible) à l'écart type (imprévisible)
Le monde évolue vers un monde de plus en plus fluctuant : des variations plus fréquentes, d'une plus grande amplitude dépassant régulièrement les écarts type.
Les 4 limites planétaires :
#Pénurie des ressources : la décarbonation nous entraine dans le remplacement du pétrole par des minerais. Les mines se développent , les métaux sont rares et comme on les broie , ils consomment beaucoup d'eau et transmettent des résidus polluant aux rivières et océans. Un voiture électrique utilise 4 fois plus de cuivre, qu'une voiture thermique (une tesla 6 fois). 
Il ne s'agit pas de décarboner l'économie mais de la recarboner par les plantes
#Crise climatique : le paramètre le plus évoqué et pourtant pas central car conséquent de la biodiversité
#Effondrement de la biodiversité : le paramètre et le levier systémique le plus important : agir dessus fait reculer pollution et agit sur le climat.
En 30 ans , on a perdu 80% des insectes.
Le monde est peuplé de vertébrés : domestiques (65%), humains (32%), animaux sauvages (32%)
La baisse de la bio diversité entraine mécaniquement une baisse des services biosystémiques : nettoyage, filtration...

Le Club de Rome prévoyait en 1972 un point de bascule vers 2030  en matière de finitude de ressources , il est aujourd'hui confirmé à quelques années près.

#Pollution globale
3 Les voies du possible : la 3ème voie, celle du vivant 
Jusqu'à présent deux voies sont présentées comme une alternative :
  • Le développement durable ou croissance verte : pas suffisante ni assez efficace
  • La sobriété ou ralentissement : pas acceptable par la population
Pas vraiment convaincantes. 



Une 3ème voie est possible : celle du vivant 
Pour mobiliser un collectif il faut un infini :
  • Dans le monde ancien : L'infini de la spiritualité et sa promesse de salut ont fonctionné jusqu'à l'époque moderne avant de s'effondrer par le désenchantement du monde au profit de la matière
  • Dans le monde moderne : L'infini de la matérialité et sa promesse de bonheur terrestre s'écroule avec la finitude de nos ressources et la dégradation de notre environnement de vie terrestre.
  • Dans le monde futur : Il s'agit d'inventer , de proposer un 3ème infini : celui des interactions pour créer de la valeur à ressources constantes.
Dans la voie moderne quand l'homme a un problème -> il consomme vite une ressource -> il trouve vite et seul une solution . Seuls les humains et les parasites fonctionnent ainsi
Dans la nature quand il ya un problème -> l'être vivant -> passe du temps à crée ou activer de nombreuses interactions -> passe beaucoup de temps à régler son problème en multipliant les interactions et consommant le moins possible de ressources .

"Faire fonctionner le même système avec plus d'intensité ou de vitesse ne changera rien à la trajectoire tant que la structure ne sera pas modifiée".
Pour faire changer une trajectoire , ce ne sont pas les éléments qu'il faut changer mais les interactions.
Exemple de la voiture : passer du thermique à l'électrique n'est pas la meilleur réponse. Il faut aller vers la diversification des moyens de transport, le co voiturage...
Multiplier les interactions : résout vraiment les problèmes, coûte moins cher, est indispensable à la robustesse du système, résout des problèmes auxquels on avait pas pensé.





4 Les grands principes du vivant : 
# Un temps long et circulaire : un arbre évapore 500 Litres d'eau chaque jour ; ce sont les plantes qui amènent l'eau sur les continents , repeuplent des déserts, forment les nuages et provoquent ma pluie par évaporation .

#L'abondance stimule la compétition individuelle : la pénurie stimule la coopération du groupe. Vu pendant le confinement : au début chacun s'est précipité au supermarché (compétition); ensuite ,quand les ressources ont baissé , entraide . Quelques arbres tombent en montagne : en bas , où ils sont nombreux, la clairière est vite comblée , les ressources sont abondantes. En haut il ne se passe rien, les ressources limitées ne permettent pas l'expansion.

#La robustesse se construit contre la performance
La performance c'est atteindre son objectif (efficacité) avec le moins de puissance (efficience)
La robustesse c'est maintenir le système en équilibre stable malgré les fluctuations

Les qualités de la robustesse :                                                   Les qualités de la performance :
Inefficacité (pas d'objectif)                                                          Efficacité 
Incertitude                                                                                   Certitude
Lenteur (pas de délai)                                                                  Rapidité (évaluation)
Redondance                                                                                 Singularité (valeur)
Incohérence                                                                                 Cohérence
Inachèvement                                                                              Achèvement 



Il s'agit donc d'inverser notre système de valeurs.

Les qualités opérationnelles des être vivants sont à l'inverse de notre système de croyance managérial inventé par les militaires, développé par les entreprises , désormais régnant sur nos modes de gouvernance et choix politiques.

Un être vivant est robuste parce qu'il n'est pas performant.
Optimiser les performances d'un système en fragilise la robustesse
Cela fonctionne des plantes à la biologie moléculaire.
La photosynthèse permettant à partir de la lumière de carbone de créer de la matière organique est un des plus vieux mécanisme sur terre : 3,8 milliards d'année

Les êtres vivants se construisent sur l'adaptabilité qui dépend de leur robustesse
D'où la nécessité de faire évoluer la notion de progrès :
Jusqu'au 20ème siècle , le progrès -> améliorer la performance
Aujourd'hui, le progrès -> améliorer la robustesse

#Exemple 1 : passer de l'agriculture industrielle à l'agro biologie
L'agriculture industrielle est à très faible rendement : 0, 1 entre ce qu'elle rapporte et le côut en ressource (pétrole , eau).
L'agro biologie a certes un rendement plus faible mais plus d'assurance grace aux mélanges végétaux
Ca marche et la coeur du système a basculé en 10 ans notamment dans le sud de la France
#Exemple 2 : passer des matériaux "durs" aux matériaux vivants dans la construction
Patrick Bouchin a développé une méthode participative : faire bouger un quartier en partant des besoins des habitants
Développer des solutions de construction plus robustes et diversifiées visant l'autonomie technique des citoyens pour l'entretien, les réparations d'usure...

Dans le monde de la performance , on est dans la puissance 
Dans le monde de la robustesse , on est dans la facilitation

Le pouvoir rend impuissant




#Le changement indispensable d'indicateurs :
"Quand une mesure devient une cible, elle cesse d'être une bonne mesure "
-> le dopage dans le sport vient sanctionner la course à la sur performance
-> le bachotage avant les examens dessert l'apprentissage
-> les publications trop rapides non vérifiées polluent la recherche

Il faut évoluer vers de nouveaux indicateurs plus inclusifs :
-> bien être mental, sociétal ou physique
C'est également vrai des entreprises.



jeudi 18 avril 2019

Commentaire 53 : Où atterrir ?(2/2)

#Distinguer le concept de nature-univers de celui de nature - processus : Un fait majeur va se passer au XVIIième , lorsque les savants vont considérer désormais la nature comme un facteur de production , une ressource justement extérieure , indifférente à nos actions et saisie de loin comme par des étrangers.
C'est ce qu'il appelle le recouvrement de la nature - processus par la nature -univers, qui du même coup la prive de mots de concepts, de directions.
Le rapport aux sciences ne peut changer que si l'on distingue soigneusement dans les sciences dites naturelles, celles qui portent sur la nature univers et celles qui portent sur le nature processus.
Pour les 1ieres la terre est un corps comme les autres, pour les deuxièmes, la Terre apparait tout à fait comme singulière.
Si la composition de l'air dépend des vivants, alors l'air n'est plus l'environnement dans lesquels les vivants évoluent mais le résultat de leur action, ce qui change tout.

#Rediriger l'attention de la "nature" vers le Terrestre pourrait mettre fin à la déconnexion qui a figé les positions politiques depuis l'apparition de la menace climatique.
Nous passons d'une analyse en termes de système de production à une analyse en termes de système d'engendrement.
Définition de l'anthropocène : le système terre réagit dorénavant à votre action d'une façon telle que vous n'avez plus de cadre stable et indifférent dans lequel loger vos désirs de modernisation.
Ce que le Nouveau Régime Climatique remet en cause, ce n'est pas la place centrale de l'humain, c'est sa composition, sa présence, sa figuration et pour tout dire sa destinée.

#Dire : "Nous sommes des Terrestres au milieu des terrestres" n'introduit pas du tout la même politique  que dire: " Nous sommes des humains dans la nature."
Les terrestres ont, en effet le très délicat problème de découvrir de combien d'autres êtres ils ont besoin pour subsister.C'est en dressant cette liste qu'ils dessinent leur terrain de vie.

#Dans un système d'engendrement, ce sont tous les agissants, tous les animés , qui se posent la question d'avoir des descendants et de se reconnaitre des ascendants, bref de reconnaitre et de s'insérer  dans des lignées qui parviendraient à durer.
La perversité du front de modernisation, c'est qu'en ringardisant la notion de tradition comme quelque chose d'archaïque, il a rendu impossible toute forme de transmission, d'héritage, de reprise et donc de transformation , bref d'engendrement.
Pris dans un système de production, les humains sont seuls à pouvoir se révolter.En basculant dans un système d'engendrement on va pouvoir multiplier les sources de révolte contre l'injustice et, par conséquent, accroitre considérablement la gamme des alliés potentiels dans les luttes à mener pour le Terrestre.

Pour synthétiser et en dramatisant, il s'agit d'un conflit entre les humains modernes qui se croient seuls dans l'holocène en fuite vers le Global ou en exode vers le Local  ; et les terrestres qui se savent dans l'Anthropocène et qui cherchent à cohabiter avec d'autres terrestres sous l'autorité d'une puissance sans institution politique encore assurée .

L e problème est que le Terrestre est à la fois connu de tous et, en même temps, le Nouveau régime Climatique n'a pas encore d'institution partagée, on est dans un entre deux.
Si la politique s'est vidée de sa substance , c'est qu'elle combine la plainte inarticulée des laissés-pour-compte  avec une représentation au sommet tellement agrégée que les deux semblent en effet  sans commune mesure. C'est ce qu'on appelle le déficit des représentations.

#Il faut accepter de définir des terrains de vie comme ce dont un terrestre dépend pour sa survie et en redemandant quels sont les autres terrestres qui se trouvent sous sa dépendance.
Dans le système de production la liste est facile à établir : des humains et des ressources
Dans le système d'engendrement, la liste est beaucoup plus difficile à enregistrer puisque les agents, les animés , les agissants qui la composent ont chacun leur propre parcours et intérêt.
A quoi tenez vous le plus ?
Avec qui pouvez vous vivre ?
Qui dépend de vous pour sa substance ?
Contre qui allez vous lutter ?
Voilà les très difficiles questions auxquelles on se retrouve confronté.
La mondialisation nous a fait perdre de vue , le tenants et les aboutissants de nos assujettissements.

Exister comme peuple et pouvoir décrire ses terrains de vie , c'est une seule et même chose, c'est justement de cela que la mondialisation nous a privés.
Ce qui est frappent dans la situation actuelle c'est de voir à quel point les peuples qui manquent d'une telle représentation d'eux mêmes, se sentent égarés et perdus.

mardi 2 avril 2019

Commentaire 52 : Où atterrir ?(1/2)

J'ai envie de commencer par dire que c'est un livre que l'on attendait depuis un moment. Tout est dans son sous titre : comment s'orienter en politique.
C'est à cette insurmontable question à laquelle s'attaque Bruno Latour , non pas en politologue (ce qui l'aide) mais en sociologue et en philosophe, ce qui l'invite à un certaine prudence ou humilité et à  rechercher avant tout d'une méthodologie (plutôt qu'à tout expliquer), d'un processus pouvant aider chacun à répondre à cette question.
Son projet est de nous dresser la carte et la boussole du paysage politique : la carte des forces en présence; la boussole saisissant une nouvelle dynamique des enjeux et des affrontements.
#Un constat de départ : dans les années 90, après la chute du communisme va démarrer "subrepticement "une autre histoire , marquée par la dérégulation, l'explosion de plus en plus vertigineuse des inégalités et surtout une entreprise , de plus en plus importante de négation de la question climatique.
Tout se passe comme si une partie des classes dirigeantes étaient arrivées à la conclusion qu'il n'y avait plus de place pour tout le monde sur terre pour elles et le le reste des habitants/
=> comme si elles ne dirigeaient plus le monde mais s'étaient mises à l'abri du monde.
Son hypothèse est que l'on ne peut rien comprendre aux 50 dernières années, si l'on ne met pas de côté lamentée en puissance de la question du climat et surtout de sa dénégation.
Nous sommes entrés dans un Nouveau Régime Climatique.
Pour résister à cette perte d'orientation commune , il faut savoir comment s'orienter.

#Le retrait de l'accord de Paris sur le climat de Donald Trump a apporté un formidable retentissement à celui ci et déclenché une guerre des positions: le président américain apporte par son déni de la cause climat, l'abandon de toute capacité à se mobiliser pour une cause commune et une répartition d cela terre en plusieurs parties.
Le vote sur le Brexit marque la décision de la majeure partie des britanniques de ne plus jouer le jeu de la mondialisation.
La reprise et l'amplification des migrations...
tous ces phénomènes marquent l'existence d'un problème majeur, que nous pouvons soit choisir de continuer à dénier, soit choisir de chercher à atterrir et de le traiter politiquement.

Migrations, explosion des inégalités, migrations et Nouveau régime climatique, il s'agit de la même menace. Le droit le plus élémentaire est de se sentir protégé, surtout au moment où les anciennes protections sont en train de disparaitre.

#Depuis 50 ans, ce que l'on appelle globalisation ou mondialisation, désigne en fait deux phénomènes opposés, que l'on a systématiquement confondus : passer d'un pont de vue local à un point de vue mondial veut dire que l'on multiplie les points de vue; hors c'est tout l'inverse, on impose une vision unique tout à fait provincial.
Cette mondialisation moins (opposée à une mondialisation plus, ouverte et enrichissante) va entrainer l'invention du réactionnaire au point où au cri de guerre "modernisez vous" , beaucoup entendent : toute résistance à la mondialisation sera frappé d'illégitimité.
Refuser la mondialisation c'est peut être un réflexe de puerez d'ambition mais c'est aussi résister et refuser de troquer sa province pour une autre NY, Paris ou Pékin.

De toute façon un événement majeur est venu contester le grand projet de modernisation : La terre n'est pas capable d'accueillir son idéal de progrès, d'émancipation et de développement.

#Cette question des limites est connue les années 80, mais n'a pas été reçue par les élites qui en ont tirées deux conséquences : 1/ il va falloir payer cher le retournement, mais les pots cassés ce sont eux qui les paieront, pas nous.2/nous allons nier le plus longtemps possible cette vérité du Nouveau Régime Climatique.
Les  élites ont été si bien convaincues ,qu'elles ont décidé de liquider au plus vite "tous les fardeaux de la solidarité".
Ils ont également compris qu'il ne fallait plus faire semblant ,même en rêve, de partager la terre avec le reste du monde.
Ce que je considère comme très important : une sorte de blocage de l'émergence de tout nouveau récit porteur de nouvelle utopie en la matière. Il est vrai que le cinéma est plus porté par des récits de gestion de crise ,que de de renouveau utopique.Une sorte de moment noétique.
D'où des réactions dès les années 90 ou élites d'un côté et laissés-pour-compte de l'autre se sont respectivement repliés dans des gated-communities.

#Les élites obscurcissantes ayant pris les menaces au sérieux , ayant compris que leur domination était menacée, auraient décidé de démanteler l'idéologie d'une planète commune à tous.
Elles sont passées au déni, ce qui parait invraisemblable, limite théorie du complot, mais le climato négationisme est justement devenu central à cette politique.

#Nous étions partagés jusque là entre deux injonctions contradictoires : en avant vers l'idéal de progrès; en arrière vers le retour aux certitudes anciennes et ce tiraillement nous allait assez bien finalement : le monde avait un sens.
Les deux at tracteurs s'étant tellement éloignés, on n'a même plus le loisir comme avant d'hésiter entre les deux.A la place des tensions, nous avons maintenant le gouffre.
Il n'y plus d'horizon partagé.
Tout se passe comme si un 3ième attracteur était venu détourner, détourner tous les sujets de conflit, rendant toute orientation impossible sur l'ancien axe.

#Tout se passe comme si Trump était l'inventeur d'un 4ième attracteur : le hors sol.
L'horizon de celui qui n'appartient plus aux réalités d'une terre qui réagirait à ses actions.
Pour la 1ière fois le climato-négationisme définit l'orientation publique d'un pays.
L'état est honni, l'individu est roi, ce qui compte c'est de gagner du temps en relâchant toutes les contraintes avant que le peuple ne s'en aperçoive.
L'originalité de Trump, un savant mélange de fuit en avant pour les riches, vers le profit maximum en abandonnant le reste du monde à son sort; la fuite en arrière de tout un peuple vers le retour aux catégories nationales ou ethniques.
Tout cela ne tient qu'en restant indifférent au Nouveau Régime Climatique; ce qui compte, c'est de ne plus avoir à partager avec les autres le monde, de se mettre off shore
Cela définit le 1ier gouvernement totalement orienté sur les questions écologiques, mais à l'envers, par rejet!
Cette politique est l'importation d'un mécanisme bien connu dans la gestion frauduleuse des entreprises : la cavalerie, portée par un homme qui est allé de faillite en faillite et est devenu célèbre par la télé réalité.

#Comment définir ce troisième attracteur ?
Le terrestre, comme nouvel acteur politique.
Toute la désorientation actuelle provient du surgissement d'un acteur qui réagit désormais aux actions des hommes et interdit aux modernisateurs de savoir où ils se trouvent, dans quelle époque et surtout quel rôle ,ils doivent désormais jouer.
Tant que la terre restait stable, on pouvait parler d'espace et se situer à l'intérieur de cet espace et sur une portion de territoire que nous prétendions occuper.
Mais comment faire si le territoire se met à participer à l'histoire ?
Résumons :
A1 : marcher vers le global c'était marcher vers le nouveau monde, pousser devant soi une frontière sans limite.
A2 : ou au contraire dans l'autre sens, le local , c'était l'espoir de retrouver la sécurité d'une frontière stable et d'une identité assurée.
A3 : le terrestre est un nouveau monde, mais pas celui des modernes, un monde peuplé des homes et de la terre où les humains ne sont plus les seuls acteurs, tout en se voyant confier un rôle trop important pour eux : jamais les humains n'ont eu une telle responsabilité.
On ne mesure pas le vide politique, si on n'évalue pas la situation sans précédent.



mardi 24 octobre 2017


Business coaching : 5 motivations essentielles des dirigeants

Vous êtes dirigeant, entrepreneur ou manager et pour faire face à vos enjeux de business ou de management, vous vous interrogez peut-être sur l’utilité d’un accompagnement de Business coaching.
Pour tenter de vous éclairer, j’ai passé en revue les quelques 150 missions, que nous avons effectuées depuis 2003 auprès d’une quarantaine de clients, tous dirigeants de PME ou de filiales de grands groupes dans les secteurs du marketing – communication – internet – sport. J’ai ainsi pu analyser les principales motivations de ces dirigeants au moment de démarrer une mission.

Voici donc la synthèse des 5 raisons principales ou besoins exprimés par ces dirigeants :

1.    Transformer l’entreprise, redonner un projet stratégique et du sens aux équipes : dans le contexte actuel de mutation numérique de l’économie, la 1ière demande du dirigeant est, sans surprise aucune, de l’aider à transformer son entreprise.
De la digitalisation d’une fonction ou d’un service à la redéfinition complète du modèle d’affaires, du repositionnement sur le marché à la refonte du plan stratégique, d’une l’organisation plus agile  aux modes collaboratifs, les sujets sont aussi nombreux que variés.
C’est même bien souvent devenu pour le dirigeant qui prend sa fonction, son cœur de mission, sa priorité avec un vrai paradoxe : si la plupart s’accordent en général en interne sur la nécessité de se transformer, seul le « big boss « est réellement habilité à donner l’input nécessaire à la transformation.
Ici le rôle du Business coach est notamment d’accompagner son client à : 1/ sortir de son prisme quotidien pour faire évoluer sa vision. 2/ bien préparer son projet business en amont, sans en oublier la dimension change management notamment en terme de sens et d’impact pour les équipes 3/ l’aider à prendre conscience de tout ce qui peut contribuer ou freiner le changement dans son fonctionnement quotidien.

2.    Faire face à un événement inattendu/inconnu : l’accélération des évolutions de marché conduit les entreprises, y compris les PME, à faire face à de plus en plus d’événements  « sortant du cadre de pilotage ordinaire » comme : une mutation technologique qui reconfigure le métier (digital et publicité) , une évolution du cadre juridique (marché de la formation professionnelle), la montée en puissance  de nouvelles formes de concurrence (Gafa, cabinets de conseil pour les agences de communication) , une opportunité de rapprochement ou d’acquisition, une opportunité  de croissance (Paris 2024 pour le secteur su sport), une crise managériale… autant de sujets qui nécessitent une action organisée aussi rapide que réfléchie et pour lesquels le dirigeant se retrouve souvent seul en 1ière ligne. Est –il bien préparé ? Est-il possible de maîtriser tous ces sujets, qu’il ne rencontrera peut être qu’une seule fois .
 La courbe d’expérience est souvent un peu courte et si l’expert-comptable ou l’avocat sont souvent de bons points d’appui, ils le sont surtout sur les dimensions  ... juridiques et comptables. Et pour tout le reste ? Comment construire une vision holistique de la problématique ? Analyser avec suffisamment de recul ? Transformer un événement compliqué en réelle opportunité ? Comment éviter l’embrasement jusqu’à la crise ? (si, si, cela arrive, j’en rencontre régulièrement). Par quoi commencer ?
Là encore le dirigeant, culturellement perçu comme omniscient (le chef de la tribu gauloise) et omnipotent est très attendu : vision, scénario de sortie de crise, il est avant tout chargé de sécuriser la situation des personnes concernées.
Dans ce véritable passage de cap, il s’agit autant d’imaginer le point d’arrivée que les moyens de la traversée ;  et surtout de bien les communiquer aux équipes, étape par étape.
 Le Business coach s’engage ici auprès de son client dans une posture de facilitateur, influente mais non stratégique : il propose un cadre de réflexion avec la limite de ne pas agir à la place de son client.

3.    Résoudre des problèmes de coopération pas toujours exprimés : « emloyees first » entend-on depuis quelques années, ce que l’on pourrait également traduire pour le dirigeant par : seul il  ne peut rien, il a besoin de tous et tout le temps pour bien faire fonctionner « le système « entreprise : clients, actionnaires, associés, équipes internes, fournisseurs banquiers… sont donc tous potentiellement des partenaires potentiels  de la coopération.
Avec, bien sûr, parfois des bugs et même des conflits lorsque le sens s’est perdu, les visions divergent ou les intérêts deviennent contradictoires et ce d’autant plus fortement que l’entreprise se situe à un moment charnière.
 L’effet négatif sur la dynamique managériale s’en ressent assez vite : c’est,
un repositionnement qui tarde à se faire parce que deux associés ne sont plus d’accord et n’osent pas se le dire ; une réorganisation qui coince parce que le Comex a du mal à laisser grandir ses N-1, une crise managériale parce que les managers n’adhèrent plus à la stratégie.... toutes ces situations qui intellectuellement paraissent assez  simples mais sont en réalité assez  bloquantes et souvent plus facile à dénouer par l’intervention d’un tiers de confiance. Le risque est à terme d’éteindre tout le potentiel de coopération de l’entreprise, pour un problème connu mais non résolu.
Dans ce cas, l’un des enjeux va être de bien distinguer le sujet business ou technique au cœur du projet, des processus relationnels tissés entre les acteurs. Il appartient alors au Business coach de travailler avec son client sur cette  prise de conscience pour mettre en place les actions appropriées au bon niveau et stopper ce mécanisme souvent observé du «  continuer à faire plus de la même chose « . L’accent sera également mis sur la dimension éthique de la coopération, non seulement l’importance de définir des règles du jeu mais également de les appliquer.


4.    Rechercher une réassurance plus personnelle : il s’agit là de demandes un peu moins explicites, un peu plus masquées et surtout plus personnelles. Le plus souvent combinées avec des demandes business ou techniques, elles constituent néanmoins un fondement de motivation important  pour le dirigeant : problème de reconnaissance ou de légitimité, de posture ou d’imposture, de confiance en soi ou de lâcher prise, le dirigeant est aussi une personne qui vit ses journées avec beaucoup d’intensité, traverse des épreuves, prend des coups, connaît des satisfactions et aussi des échecs, de forte intensité parfois.
     Une personne qui peut aussi se sentir seule dans sa fonction (la fameuse solitude du manger), notamment au moment de prendre des décisions, qui peut douter, côtoyer ses peurs, voire se retrouver confronter à  ses limites dans certaines situations difficiles. Bref quelqu’un qui cherche d’une façon ou d’une autre à se rassurer.Parfois à la frontière du psy (mes clients me l’évoquent quelques fois en souriant pour aussitôt ajouter qu’ils font bien la différence entre les deux), le Business coaching peut être une solution pour l’aider, au-delà des sujets business, à exprimer la façon dont il vit les situations les plus difficiles, à faire le point sur lui-même et évaluer où il en est de sa propre écologie.
C’est souvent là, une occasion de se redynamiser par rapport à ses propres objectifs, de se réaligner ou même parfois d’imaginer d’autres solutions, jusque-là in envisagées. C’est durant ou après ces séquences où il reconsidère « ses piliers de vie « que se prennent  parfois des décisions importantes du type : prendre un DG, s’associer et partager avec quelqu’un, rapprocher sa structure, vendre, reprendre..

5.    Et toujours apprendre, se perfectionner aller au-delà : si Roger Federer est peut-être encore aujourd’hui, le meilleur joueur de tennis du monde, c’est bien sur en raison de son talent et au plaisir qu’il continue à prendre tous les jours en jouant au tennis.
Mais s’il joue encore à ce niveau, qu’il est peut être même meilleur qu’il y a 5 ans, c’est surtout parce qu’il continue, à 36 ans, à s’entrainer toujours très dur avec plusieurs entraîneurs, non pas pour se maintenir en forme (ça ne suffirait pas) mais pour continuer à améliorer son jeu (si, si). C’est à dire essentiellement à l’adapter aux caractéristiques physiques (moins rapide, moins résistant) et psychiques (mental, science du jeu) d’un homme de bientôt  40 ans.
Sur cet aspect de nombreux dirigeants ressemblent aux sportifs de haut niveau, cherchant constamment à apprendre et à se perfectionner.
Et s’il existe aujourd’hui de nombreux endroits pour se former à de nouvelles compétences (centres de formations), s’ouvrir aux innovations (think tank ) ou plus simplement échanger entre dirigeants (clubs, associations), c’est aussi là un des rôles du Business coach que de travailler avec son client à une prise de conscience de ses points de force ou de faiblesse. Pour au final l’amener à faire des choix et comme dirait Arsène Wenger, un autre sportif, «* savoir si il sera plus efficace de renforcer ses points forts ou de travailler sur ses points faibles « pour améliorer ses propres performances.
C’est aussi l’occasion, à partir d’un travail sur la personnalité de se pencher sur les modes de ré oxygénation ou de récupération mentale aussi importants pour le dirigeant que pour le sportif.

En conclusion, à travers toutes ses réponses se dessine, peut être un portrait des savoir faire et qualités que l’on demande aux dirigeants d’entreprise des années 2010-20 : savoir adapter leur entreprise aux mutations de la nouvelle économie numérique; savoir rapidement et solidement  faire face aux nombreux événements imprévus/inconnus de leur environnement  ; gérer au mieux leurs relations et modes de coopération avec tous les acteurs internes et externes ; savoir constamment se recentrer par rapport à ses piliers de vie ; rester en veille, continuer à apprendre et se perfectionner.
Tout cela en un seul homme ou une seule femme, comme autant de raison de faire appel à l’accompagnement  d’un Business coach.


* citation de mémoire d’un propos d’Arsène Wenger, manager de équipe de football d’Arsenal.
** pour ma part j’utilise le MBTI


Pascal Guibert  Busines Coach de dirigeants et entrepreneur
Fondateur de La Compagnie du Changement
           Co – fondateur  de Groupe VT Scan et de la Réclame.fr
Formation : psychologue (Rouen 1984)  ,marketing- communication (DESS CELSA) , master coach (Médiat-Coaching 2003)




mardi 27 décembre 2016

APM 18 L'importance de la gouvernance

Caroline Weber, spécialiste de la gouvernance des entreprises planchait le 14 décembre dernier au club saint James sur l'importance de la gouvernance dans nos entreprises.
Elle est membre de l'Apia (association sur la gouvernance) , Dg de middle next  et Administratrice  d nombreuses sociétés.
Tout d'abord elle fait le constat que les entreprises en difficulté ont souvent des pbs de gouvernance 
1iere cause de défaillance des boites, la gouvernance rentre dans toutes les grilles de scoring , des fonds, des banquiers, des acquéreurs.

1/ Une définition :
La gouvernance est l'ensemble de dispositions légales réglementaires ou pratiques qui délimitent l'étendue du pouvoir et des responsabilités de ceux qui sont chargés d'administrer l'entreprise 

Une organisation avant tout politique chargée de développer la performance et la pérenniser
Actionnariat à dg : gouvernance 
En dessous : le management
3 types d'Actionnaires : actif, dormant et spéculatif 
2/Rapide Histoire de la gouvernance :
#Phase1 de 1850 aux années 30 :
Entreprise : domaine privé 
Gouvernance : le gouvernement paternaliste

Phase2 de 1930 aux années 1070 :
Érosion de la légitimité paternaliste 
Marginalisation des actionnaires en faveur des salariés
Anonymat 
Gouvernance : le gouvernement des "experts "

Phase3 de 1970 à 2000 :
New York : de 600  à 17000 milliards de $
Période des Scandales 
Gouvernance : le gouvernement d'entreprise 
Vrai sujet d'aujourd'hui : tout le monde est actionnaire ; a qui appartient vraiment l'entreprise 
On a commencé  à mettre des lois dans l'entreprise à ce moment là 
On n'échappera pas à une loi sur les rémunérations très bientôt

Écart de rémunérations ,patron - ouvriers  : 
vison du début du XXième siècle  :20 pour jp Morgan , 40 pour Ford  
réalité aujourd'hui :400 en France 2000 aux USA 

Phase4 de 2000 à aujourd'hui :
Diversification des investisseurs us en Europe 
Importation en parallèle de la démocratisation du gouvernement des entreprises 
Depuis les années 90 on a connu toute une série de mesures de codification, en réaction aux  scandales financiers.
Derrière la France a en Europe une très mauvaise image de république bananière 
Code middlenext en 2009
Depuis ça continue ,à chaque années sa loi, en France, en Europe.

3/Les différents acteurs :
Pour qui les entreprises créent -elles  de la valeur ?
Les actionnaires 
les clients
La société 
Les dirigeants et le personnel 
L'état 
Il y a des modes et des rapports de force différents selon les époques 

L'immense majorité des entreprises ont un actionnaire unique
2900000 entreprises en France 
27600 PME de 10 à 50 salariés
4600 ETI de 250 à 5000 salariés 
700 entreprises cotées : avec un  flottant réel moyen 20%, ce qui fait d'elles des entreprises  plutôt comme le autres

#Les actionnaires :
Ils assument la continuité de l'entreprise en sanctionnant, en dernier ressort, l'orientation de l'entreprise et en légitimant ceux qui en décident 

Origine récente de leur souveraineté 
5 grands types : familles, grand public, salariés, investisseurs, institutionnels, l'état 
Comment intervenir : agir , dormir ou spéculer 

Les fonds restent en général 19 mois
Deux types de fond : sur fond propres , sur levée de fonds
Bon fond : ardian,fond d'AXA 

#Les administrateurs: 
Le pouvoir de surveillance 
Ils assurent que l'exercice du pouvoir exécutif est compatible avec l'intérêt général de l'entreprise, sa pérennité et sa performance durable 

Le conseil d'administration ou directoire et conseil de surveillance dont les comités éventuels, audit rémunération, nomination.ou comité stratégique dans les sas , sarl
Ou comité stratégique 

#Les commissaires aux comptes 
Son 1ier job est son devoir d'alerte au procureur : abs, tracfin ...
Choix du CAC : devient stratégique ; attention pas un big 4 car département doctrinal; le choisir en France 
Si pb , plainte au hccc 

#Les salariés :
Le comité d'entreprise  : ont de plus en plus de poids; certains rentrent dans les Comités stratégiques  

Autres régulateurs le cas échéant : il existe 137 professions réglementées en France

4/ Propositions pour une gouvernance raisonnable 

Qu'est- ce qu'une gouvernance raisonnable ? 
Clarifier : attention au qui fait quoi
Vigilance : comment on se prépare à , on pare à ; quand on s'engueule c'est souvent trop tard 
Attention aux circonstances de la vie 
Efficacité : surtout faire peu mais bien

# 6 points de vigilance sur le pouvoir exécutif; en cours d'intégration par les banques 
1 le dirigeant est il exemplaire ?
2 la compétence du dirigeant est elle adaptée?
3 le dirigeant est il isolé ?
4 la rémunération  du dirigeant peut elle créer des biais dans ses jugements?
5 les intérêts personnels du dirigeant peuvent ils influencer gravement les décisions?
6 la succession du dirigeant est elle gérée ? 

Le manque d'exemplarité du dirigeant ou un très grand écart de rémunération entraîne de l'absentéisme ;
Hier silence sur ces sujets; aujourd'hui ils sont balancés par les jeunes sur le réseaux sociaux 
REM moyennes  des dirigeants :
TPE < 50 k€
10 à  50 salariés : 90 k€
Eti : 150 -300 k€

# 6 points sur le pouvoir de surveillance 
1 les administrateurs sont ils exemplaires ?
2 le pouvoir de surveillance n'empiète-t-il pas sur l'exécutif ?
3 leur compétence est elle adaptée ?
4 les administrateurs remplissent ils leur mission dans le processus stratégique ?
5 les administrateurs remplissent ils effectivement leur devoir de surveillance ?
6 les administrateurs ont ils les moyens matériels de remplir leur mission?
7 les conditions dexcercice du travail des administrateurs peuvent elles créer des biais sur leur indépendance de jugement ? ( rémunération, durée, révocation)

REM des administrateurs : 
PME 3 à 4K€
Eti : 10 à 20 k€
CAC 40 Danone 140 k€

# 6 points sur le pouvoir des actionnaires
1 sont ils exemplaires ?
2 sont ils informé s des risques prévisibles qui pourraient menacer la pérennité de l'entreprise (risques stratégique ou de gouvernance)
3 choisissent ils réellement les administrateurs (choix, expérience, compétence)
4 participent ils aux votes ? (Pratiques concrètes : nombre, convocation, intelligibilité, effectivité)
5 existe t-il un risque de spoliation des actionnaires minoritaires ?
6 l'évolution de l'actionnariat est elle gérée ( division en factions rivales, taille /nombre d'actionnaires)


Les 6 principaux  système de gouvernance 
1 /le dirigeant à 100%
Risques :Compétences ,solitude, succession 
Que faire ? 
Minimiser les obligations formelles de gouvernance 
Nommer des administrateurs externes aux 3 périodes clé : Creation, 10 ans d'existence, et apparition d'actionnaires minoritaires 
Anticiper la fragmentation de l'actionnariat et l'apparition d'actionnaires minoritaires 

Le comité de la purge : évacuer , deux fois par an les non dits qui finissent par polluer

2/Un actionnaire majoritaire avec des minoritaires 

Risques : les mêmes ; le pouvoir de surveillance est un lieu de dialogue ou de conflits ; spoliation des minoritaires; désaccord logique projet/ profit ; impossibilité de sortie des minoritaires 

Que faire ?
Dispositifs permettant aux minoritaires de s'exprimer 
Former les actionnaires : implication n'est fidélité
Administrateurs indépendants "arbitres "
Mettre en place des dispositifs permettant aux minoritaires de sortir 

3/Actionnaires qui dominent avec dirigeant salarié 
Risques : 
plafond de verre. Tensions lors des successions
Spoliation des minoritaires 
Désaccord logique projet/ profit de entre majoritaires/minoritaires Ou majoritaire dirigeant 
Gouvernance fantôme

Que faire ?
Structure duale ?
Dispositifs permettant aux minoritaires de s'exprimer 
Former les actionnaires : impication et fidélité 
Administrateurs indépendants arbitres
Mettre en place des dispositifs permettant aux minoritaires de sortir

4/ CAC 40 : domination managériale 

5/La domination du conseil : associations, mutuelles

Le modèle coopératif est plutôt gagnant en France dans la distribution et dans l'agriculture 
Il domine le modèle capitaliste dans ces secteurs
Pourquoi ? Humilité, formation, faible rem, investissement long terme 


Conclusion : méthodologie pour une gouvernance raisonnable 
1 repérer à quel modèle on se rattache
2 répondre aux questions spécifiques : construire son modèle de gouvernance 
3 anticiper 


mercredi 16 décembre 2015

APM 13 : Comment réussir ses échecs ?




Dans de cadre de l' APM, Charles Pépin anime un atelier sur l'échec.
Que faire de l'échec ? Comment réussir sa vie malgré l'échec ?voici quelques unes des questions du jour.
D'emblée il positionne l'ivresse du succès à l'opposé de la sagesse de l'échec et l'illustre par un élément de vie tout personnel : brillant élève il fait Sciences po et HEC pour s'apercevoir que la vie en entreprise ne lui correspond pas. Face à cet échec il se met à apprendre la philosophie, devient professeur , écrit des livres et s'invente son propre domaine de réalisation.

L'échec arrive quand deux conditions sont réunies : notre projet rencontre un réel qui lui résiste et quand on se ressent du sentiment d'échec.

Comment se sortir de l'échec  ?
- 1ière condition : il faut le reconnaitre en  tant que tel, ne pas le dénier
- 2ième condition : entendre ce que l'échec a à nous dire;est ce qu'il me dit quelque chose de qui je suis?
- 3ième condition : aimer l'échec .

#L'échec vu par la philosophie :
Le problème originel vient de Platon : philosophe de l'essentialisme, il nous met devant une impasse : comment assumer mon échec sans m'identifier à lui ?
La solution va venir par Mar Aurèle : les stoïciens nous renvoie à l'humilité : en rencontrant un réel qui nous résiste nous sommes contraint à intégrer la limite de notre puissance, que nous n'avons pas la toute puissance : si je pense que tout n'est pas en mon pouvoir, je vais exercer mes forces dans mon pouvoir.

Autrement dit si on veut changer des choses,il faut accepter de considérer ce que l'on ne peut pas changer.
Plus on accepte que l'on n'a pas de pouvoir sur des choses, plus on a de pouvoir sur certaines choses et également plus on de chances d'influer sur les autres.
L'acceptation n'est pas la résignation, il faut le vouloir, le vouloir dans la joie.
Si on ne peut l'apprendre par l'intelligence, l'échec nous l'apprend
L'échec nous apprend à mieux connaitre le réel en distinguant ce qui dépend de ce qui ne dépend pas de nous.
Pour Descartes la volonté est la seule chose illimitée : je peux toujours faire plus et donc l'échec est un déficit de la volonté.
Pour Kant c'est un déficit de la pensée.
Tout indique qu'à l'origine le petit d'homme , contrairement aux autres espèces est un être inachevé, qui arrivant sur terre de façon prématurée va rencontrer des échecs et sa faiblesse.

#L'échec vu par la psychanalyse :
- "Le je se construit dans le jeu des identités successives à l'autre en tant qu'elles sont ratées" Freud
Autrement dit c'est en s'identifiant à son père, à sa mère , à son frère, professeur ..successivement, en échouant partiellement à chaque fois, que l'enfant se construit son identité.
- Illustration par la dépression : quand le sentiment d'échec est très fort et pourtant 50% des dépressions ne semblent pas objectiver par des problèmes réels , perceptibles par l'entourage.
La dépression provient souvent d'un décalage entre l'identité que s'est construit l'individu et son moi profond .
La psychanalyse d"ouvre que la volonté peut être aussi une pathologie : comme je sais réussir et que j'ai de la volonté, je crée petit à petit un fossé avec mon moi profond;
La dépression indique une infidélité à soi.
- Le problème est que le moi est quelque chose d'hétéroclite mais unifié par le désir ou moi profond.
On peut être infidèle à son moi sans connaitre d'échec et rencontrer la dépression
Le succès social peut donc entrainer un échec sur le plan psychique
Mettre son talent et sa volonté au service de son moi profond
Très souvent travailler au nom des valeurs va à l'encontre de son moi profond.
- Autre théorie : l'ambition viendrait du désir de venger ses parents.Autrement dit l'échec des parents comme moteur de la réussite.

#L'échec vu par la science :
Bachelard nous apprend que les savant sont ceux qui savent échouer ou plus exactement trouvent, se trompent et savent rectifier leur erreur.
Pour pouvoir rectifier son erreur il faut : la reconnaitre; le regard de l'autre
Einstein : "une très grande série de succès ne donne aucune vérité ,quand une seule vérification expérimentale peut venir la réfuter"

Conclusions :
- Finalement l'échec serait de mourir sans être parvenu à soi même  : on a besoin de tous nos échecs pour nous réaliser.
Malheureusement la société est à l'inverse , elle encourage sans cesse le succès , la norme;
Hors la norme empêche de développer sa singularité, voilà la mort.
Deviens ce que tu es : dan sla fidélité à la singularité, en supportant le doute
L'humanisme est de supporter le doute en soi.
Le fanatisme est de ne pas supporter le doute : le kamikaze se fait sauter pour se prouver qu'il na pas de doute.
Valoriser l'échec , c'est valoriser ce qu'il apprend
"Nous avons perdu une bataille mais pas la guerre " De Gaulle.

- La décision est au coeur de l'échec : le choix est une option rationnellement établie; la décision est une option prise quand il y a de l'incertitude et donc est en lien avec l"échec.
Quand on valorise le courage de la décision , on valorise forcément l'échec ( une fois et avec enseignement , pas plusieurs)
Si on ne prend pas de décision, on ne risque pas d'échouer , ni d'apprendre sur le réel
Notre époque est très marquée par le principe de précaution et l'absence de décision

Aimer l'échec :
- parce que dans l'adversité je vais me découvrir une ressource, elle peut s'appeler la joie
- en acceptant mes limites je me libère de mon fantasme de toute puissance

Réussir sa vie , c'est réussir ses échecs
La singularité peut se valoriser dans le succès comme dans l'échec
Deviens ce que tu es