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vendredi 21 juin 2024

APM 37 Stéphane Amarsy Comment l'IA va changer la productivité pour toujours ?

Stéphane Amrsy, expert en IA a transformé sa société de conseil en 2016 pour se consacrer à "l'évangélisation de l'IA" qui est en train de tout bouleverser et de façon très durable.




La plupart des secteurs de l'intelligence humaine sont petiot à petit impactés (remplacés) par des IA de plus en plus spécifiques et puissantes.

Les outils évoluent à pleine vitesse et il est difficile de faire un arrêt sur image; plutôt regarder les tendances qui vont advenir pour  anticiper







Les conséquences de l'utilisation d'images totalement conçues se mesurent de plus en  plus : le faux se mélange au vrai sans distinction parfois.


Quelques étapes à ce process de transformation :

1/ S'immerger : prendre les outils et travailler avec; mener de petites expérimentations ; se donner un rdv chaque semaine avec pour consigne : comment dépasser la limité, aller au delà de ce que je sais faire tant les outils progressent à grande vitesse

2/ Les outils pour démarrer : soit chat gpt par abonnement , copilot dan sl'univers microsoft. Important dans chat gpt, de créer des minis chat gpt pour créer des courbes d'apprentissage d'un sujet. On peut tout faire : tableaux, graphiques, .ppt, images...
Attention à la protection des se données personnelles : en version gratuite , tout est diffusé
En version payante : les données sont conservées; servent à renforcer le système ?




3/ Avec son codir : démarrer par un hackaton sur les projets à travailler en IA : recherche d'info, créativité, productivité... Ne pas nommer un M. IA mais faire porter le projet par tous. On travaille en priorité sur les points irritants, en vue de les faire reculer.

4/ Exemple de l'AO : on renseigne bien an amont les caractéristiques de notre entreprise; on fait rentre l'A.O en pj , puis on travaille les questions :
  • Les points forts et faibles de notre entre entreprise pour répondre à l'A.O
  • les points de cohérence de notre entreprise avec l'AO
  • On lui demande de répondre aux questions
  • On travaille sur la stratégie
  • On fait soi même le .ppt
  • Si on connait les compétiteurs, on fait rentrer leur site dans l'IA pour évaluer leur type de réponse
  • On analyse les points forts et leurs points faibles : si on est frontal , ça va se jouer au prix; si il y a des différences, on ouvre des opportunités.
  • On met le .ppt dans l'IA et on lui demande les 30 questions les plus embêtantes

5 / L'analyse des sites d'un marché peut se faire par analyse sémantique selon les types jungniens; on ne conserve que les items avec un écart à la moyenne.

6/ Ne pas regarder l'IA pour ce qu'elle apporte aujourd'hui, mai ce qu'elle pourra apporter demain.

7/ Principaux enjeux pour les entreprises :
  • un enjeu de productivité : intéressant mais limité car tout le monde y viendra , donc 0 à terme
  • un enjeu d'innovation : création d'une valeur pas accessible aujourd'hui donc un gain concurrentiel
8/ Pas d'iA possible sans data

9/ 5 enseignements pour réussir :
  • apprendre à collaborer avec l'IA
  • abandonner ses croyances : désapprendre pour pouvoir apprendre
  • valoriser les qualités humaines  (le singulier, le spécifique)
  • s'organiser différemment
  • vivre anti fragile
10 Le monde du travail est complètement touché dans tous les secteurs et tous les métiers

















Un futur possible :



11 Dans un monde de multiplication des menaces  diverses
La bonne question = qu'est ce qui ne changera pas dans les 10 ans 
(et non pas qu'est ce qui  changera  dans les 10 ans; car réponse trop vaste)







mardi 11 juin 2024

Dans la publicité (de l'édition) 42


 

dimanche 28 janvier 2024

Commentaires 104 L'hypothèse K

 

Un livre assez indispensable sur l'approche de la catastrophe écologique : quel est ou pourrait être le rôle de la science dans ce combat ? Un livre en deux parties : 1- déconstruction du mythe scientifique 2 - l'hypothèse K ou comment penser un nouveau rapport entre  science et technique.


1- Déconstruction du mythe scientifique

# Tout d'abord Aurélien Barreau plante le décor : le drame écologique n'est ni un une crise climatique, ni un délitement social mais bien une catastrophe civilisationnelle . A la fois effondrement de la vie et perte de sens. Ni plus, ni moins. La science en atteste et  le démontre de façon indiscutable aujourd'hui : les populations animales s'effondrent, les végétaux sont en grand stress, les fonds marins et leurs écosystèmes dévastés, les mégafeux se répandent dans le monde. Elle permet également de comprendre que le réchauffement climatique n'est qu'une petite partie du problème , une conséquence plutôt qu'une cause de notre système de transformation du réel en déchets. Se focaliser dessus n'est qu'un moyen de se rassurer car la crise est fondamentalement systémique. La physique permet ainsi de comprendre que les déchets de dioxyde de carbone émis sont si nombreux , qu'ils sont à l'échelle humaine, "définitivement présents".

# Le constat est scientifiquement établi (et presque plus contesté) : les énergies fossiles commençant à se raréfier , il y aura inévitablement décroissance (au sens économique) . Si cette décroissance imposée n'est pas associée à une volonté déterminée de réduire et réorienter la consommation, la catastrophe sera totale : écologique et sociale. Il n'est donc pas possible d'augmenter le PIB et d'en  diminuer les méfaits sur l'environnement. 

# Si la science permet de mesurer, prédire avec un certain degré de fiabilité cette catastrophe , elle ne constitue qu'une manière parmi d'autres de faire un monde. Ni les symphonies de Mozart, ni les poèmes de  Villon ou la prose de Proust ne s'appuie sur elle. Elle demeure muette quant à ce qui est désiré. Toute puissante quand il s'agit d'améliorer le fonctionnement, elle a beaucoup plus de mal quand i'l s'agit d'en changer le but et non plus seulement de gagner la partie. Elle est démunie quant à la bonne direction à choisir. Et attention car la dimension scientifique d'un objet lui confère dans nos sociétés une sorte de valeur magique . La science permet d'atténuer certaines conséquences d'innovations techniques (aujourd'hui l'IA) mais demeure muette quand il s'agit de penser l'effondrement de notre puissance d'être, indépendamment de tout usage délictueux ou mal intentionné. L'efficacité de notre civilisation à effacer l'altérité est sans équivalent.

Tout détruire et tout raser, exterminer les espèces, brûler les forets et préparer les guerres ns constituent pas une erreur scientifique. Il fait modifier le carcan axiologique voire ontologique. La science n'est pas coupable de tous nos maux mais a partie liée avec une vaste entreprise de chosification.Le recours systématisé à l'argument d'autorité scientifique est dramatique car l'essentiel des problèmes que nous traversons ne sont pas scientifiques. La science est "instrumentalisée" , a ses accointances avec la classe dominante , est aux commandes et se profile une société technocratique sans visée et sans désir, sans intention et sans projet. La question : comment infléchir la science pour la rendre vertueuse?

# Nous sommes malades du logos : superbe logos qui a ouvert les portes de la rationalité. Mais aussi terrible logos qui a desséché et binarité les modes et les mondes de l'Etre à l'autre. La modernité occidentale se situe au coeur d'une alliance de fait entre science et technique . A l'évidence le développement tumoral de la technique constitue un des moteurs les plus dévastateurs de la catastrophe en cours, ce vers quoi nous nous tournons sans la moindre interrogation pour résoudre la catastrophe en cours. Si la science est axiologiquement neutre , elles se trouve ontologiquement engagée. 

#Depuis des déceenies tous les champs cognitifs ou presque se revendiquent comme scientifiques. C'est le gage de sérieux, comme si tout se réduisait à elle . A quand le littérature ou la musique scientifique? Comme si la vérité, qui vient de la mémoire et non de la rectitude se réduisait à elle. Mais s'il s'agit de comparer des conséquence de la catastrophe en terme de privations. Ne peut -on opposer la liberté de disposer d'eau potable, de disposer d' un air respirable d'une partie de l'humanité à celui de jouir de luxes et d'addictions d'une autre partie.

# Quelque chose a été manqué : l'extraordinaire puissance révolutionnaire de la science (le mot vient de Copernic)  fut travestie et délaissée. La désimpérialiser, lui redonner sa puissance révolutionnaire, la changer d'axe., pour lui faire redéfinir le monde. Le rôle essentiel de la science consiste "à inventer des êtres nouveaux "Bruno Latour. 

2 - l'hypothèse K ou comment penser un nouveau rapport entre  science et technique.

#L'occident n'a pas oublié la transcendance. Il a fait pire, il a transcendantalisé son immanence. 

#Si prométhée est triste, plus que la colère de Zeus, que la bêtise des humains, c'est de n'avoir pas compris la dynamique propre de son joyau : d'avoir cru que l'outil n'était qu'un outil, d'avoir négligé l'autonomie de la technique .

#Si nous ne vivons pas sour la domination des Terminator, ne sommes pas les esclaves de ski net, une certaine indépendance technique aux conséquences délatrices s'est lentement déployée. Le pullulement  technique est devenu l'un des facteurs essentiels de l'effondrement des conditions d'habitabilité, En un sens , nous sommes devenus les hôtes consentant d'un processus qui nous dépasse largement. Des machines construisent des machines, des programmes conçoivent des programmes. 

# Nous sommes partiellement devenus les esclaves - au moins les serviteurs - d'un processus expressément parasitaire. 

# L'hypothèse K : un développement littéralement cancéreux de la production technique . Mutation, métastases , prolifération, les cellules malignes vivent leur propre mécanisme de sélection.Elles échappent à l'homéostasie comme à la sénescence. Une sorte de méta Nacer, qu'il s'agit d'affronter. 

Penser le développement technique comme un processus métastatique : le prométhome. 

Il est évident qu'il n'est ni utile , ni souhaitable de détruire les machines.

L'oncologie nous apprend que face à un ennemi de cette taille il n'existe aucune solution simple et unique.Il ne suffit pas de traiter les effets. Tout autre chose est nécessaire. Ol s'agit de reconsidérer notre finitude , nous ne sommes pas Dieu. Décroitre n'est pas mourir. Habiter poétiquement le monde.

La science attend d'être pensée et non plus utilisée.


jeudi 18 janvier 2024

Dans la pub 40

 


APM 36 La 3ème voie : la voie du vivant

 



Rencontre APM le 18 janvier 2024 avec Olivier Hamant, chercheur à l'INSA et directeur de l'institut Michel Serres.

Le point de départ de cette dé construction pour Michel Serres : la loi de correspondance de l'offre et de la demande est fausse, on devrait parler de loi de correspondance d'un besoin et d'une ressource.

1 Le concept d'anthropocène : 
Concept géologique signifiant que chaque m2 sur terre contient une trace de la main de l'homme.
# Etape 1 : La Renaissance , révolution qui commence par un changement radical de point de vue contenu notamment dans la peinture : la perspective ou commisération en latin , permet de mesure les choses et entraine la possibilité de les exploiter. 
De la Renaissance, de la pensée moderne, naît ,entre autre , l'exploitation systématique du monde 
# Etape 2 : Le monde actuel ,où nous "dépendons désormais des choses qui dépendent de nous " Michel Serres. Il n'y a lus de territoire nouveau à découvrir; la nature déconnectée des humains n'existe plus. Dès que nous faisons quelque chose , une autre chose nous revient en boomerang. C'est un changement radical de trajectoire.

#Un changement global : depuis le darwinisme, la théorie de l'évolution, on n'avait pas connu un tzl changement. Un paradigme nouveau qui bouleverse tout.
En 2020 : on établit le constat que tout ce qui a été produit sur terre depuis l'origine des hommes est plus lourd que la biomasse.

# La bifurcation : Le début de l'anthropocène est daté factuellement et mesuré en 1950 : le moment où l'on passe d'un système à l'autre dans : transports, production papier, tourisme de masse, télécom, usage de l'eau , utilisation de l'énergie primaire, population urbaine...
Si le monde a complètement changé, l'homme lui n'a pas changé dans ses croyances et comportements. 
Les deux guerres mondiales en ont été les catalyseurs dans de nombreux domaines : armement, transport, informatique, médecine...
"Les humains sont devenus les organes sexuels des machines"= ceux par qui elles se reproduisent
Quelques effets :
Depuis les années 60 , il n'y a plus de famine de plus de 10 millions de morts dans le monde en raison de l'agriculture industrielle et de la médecine.
Les océans sont aujourd'hui aussi acides qu'ils ne l'étaient il y a 14000 ans. Leur température est chaque année plus élevée.



2 Un monde de plus grande incertitude : de la moyenne (prévisible) à l'écart type (imprévisible)
Le monde évolue vers un monde de plus en plus fluctuant : des variations plus fréquentes, d'une plus grande amplitude dépassant régulièrement les écarts type.
Les 4 limites planétaires :
#Pénurie des ressources : la décarbonation nous entraine dans le remplacement du pétrole par des minerais. Les mines se développent , les métaux sont rares et comme on les broie , ils consomment beaucoup d'eau et transmettent des résidus polluant aux rivières et océans. Un voiture électrique utilise 4 fois plus de cuivre, qu'une voiture thermique (une tesla 6 fois). 
Il ne s'agit pas de décarboner l'économie mais de la recarboner par les plantes
#Crise climatique : le paramètre le plus évoqué et pourtant pas central car conséquent de la biodiversité
#Effondrement de la biodiversité : le paramètre et le levier systémique le plus important : agir dessus fait reculer pollution et agit sur le climat.
En 30 ans , on a perdu 80% des insectes.
Le monde est peuplé de vertébrés : domestiques (65%), humains (32%), animaux sauvages (32%)
La baisse de la bio diversité entraine mécaniquement une baisse des services biosystémiques : nettoyage, filtration...

Le Club de Rome prévoyait en 1972 un point de bascule vers 2030  en matière de finitude de ressources , il est aujourd'hui confirmé à quelques années près.

#Pollution globale
3 Les voies du possible : la 3ème voie, celle du vivant 
Jusqu'à présent deux voies sont présentées comme une alternative :
  • Le développement durable ou croissance verte : pas suffisante ni assez efficace
  • La sobriété ou ralentissement : pas acceptable par la population
Pas vraiment convaincantes. 



Une 3ème voie est possible : celle du vivant 
Pour mobiliser un collectif il faut un infini :
  • Dans le monde ancien : L'infini de la spiritualité et sa promesse de salut ont fonctionné jusqu'à l'époque moderne avant de s'effondrer par le désenchantement du monde au profit de la matière
  • Dans le monde moderne : L'infini de la matérialité et sa promesse de bonheur terrestre s'écroule avec la finitude de nos ressources et la dégradation de notre environnement de vie terrestre.
  • Dans le monde futur : Il s'agit d'inventer , de proposer un 3ème infini : celui des interactions pour créer de la valeur à ressources constantes.
Dans la voie moderne quand l'homme a un problème -> il consomme vite une ressource -> il trouve vite et seul une solution . Seuls les humains et les parasites fonctionnent ainsi
Dans la nature quand il ya un problème -> l'être vivant -> passe du temps à crée ou activer de nombreuses interactions -> passe beaucoup de temps à régler son problème en multipliant les interactions et consommant le moins possible de ressources .

"Faire fonctionner le même système avec plus d'intensité ou de vitesse ne changera rien à la trajectoire tant que la structure ne sera pas modifiée".
Pour faire changer une trajectoire , ce ne sont pas les éléments qu'il faut changer mais les interactions.
Exemple de la voiture : passer du thermique à l'électrique n'est pas la meilleur réponse. Il faut aller vers la diversification des moyens de transport, le co voiturage...
Multiplier les interactions : résout vraiment les problèmes, coûte moins cher, est indispensable à la robustesse du système, résout des problèmes auxquels on avait pas pensé.





4 Les grands principes du vivant : 
# Un temps long et circulaire : un arbre évapore 500 Litres d'eau chaque jour ; ce sont les plantes qui amènent l'eau sur les continents , repeuplent des déserts, forment les nuages et provoquent ma pluie par évaporation .

#L'abondance stimule la compétition individuelle : la pénurie stimule la coopération du groupe. Vu pendant le confinement : au début chacun s'est précipité au supermarché (compétition); ensuite ,quand les ressources ont baissé , entraide . Quelques arbres tombent en montagne : en bas , où ils sont nombreux, la clairière est vite comblée , les ressources sont abondantes. En haut il ne se passe rien, les ressources limitées ne permettent pas l'expansion.

#La robustesse se construit contre la performance
La performance c'est atteindre son objectif (efficacité) avec le moins de puissance (efficience)
La robustesse c'est maintenir le système en équilibre stable malgré les fluctuations

Les qualités de la robustesse :                                                   Les qualités de la performance :
Inefficacité (pas d'objectif)                                                          Efficacité 
Incertitude                                                                                   Certitude
Lenteur (pas de délai)                                                                  Rapidité (évaluation)
Redondance                                                                                 Singularité (valeur)
Incohérence                                                                                 Cohérence
Inachèvement                                                                              Achèvement 



Il s'agit donc d'inverser notre système de valeurs.

Les qualités opérationnelles des être vivants sont à l'inverse de notre système de croyance managérial inventé par les militaires, développé par les entreprises , désormais régnant sur nos modes de gouvernance et choix politiques.

Un être vivant est robuste parce qu'il n'est pas performant.
Optimiser les performances d'un système en fragilise la robustesse
Cela fonctionne des plantes à la biologie moléculaire.
La photosynthèse permettant à partir de la lumière de carbone de créer de la matière organique est un des plus vieux mécanisme sur terre : 3,8 milliards d'année

Les êtres vivants se construisent sur l'adaptabilité qui dépend de leur robustesse
D'où la nécessité de faire évoluer la notion de progrès :
Jusqu'au 20ème siècle , le progrès -> améliorer la performance
Aujourd'hui, le progrès -> améliorer la robustesse

#Exemple 1 : passer de l'agriculture industrielle à l'agro biologie
L'agriculture industrielle est à très faible rendement : 0, 1 entre ce qu'elle rapporte et le côut en ressource (pétrole , eau).
L'agro biologie a certes un rendement plus faible mais plus d'assurance grace aux mélanges végétaux
Ca marche et la coeur du système a basculé en 10 ans notamment dans le sud de la France
#Exemple 2 : passer des matériaux "durs" aux matériaux vivants dans la construction
Patrick Bouchin a développé une méthode participative : faire bouger un quartier en partant des besoins des habitants
Développer des solutions de construction plus robustes et diversifiées visant l'autonomie technique des citoyens pour l'entretien, les réparations d'usure...

Dans le monde de la performance , on est dans la puissance 
Dans le monde de la robustesse , on est dans la facilitation

Le pouvoir rend impuissant




#Le changement indispensable d'indicateurs :
"Quand une mesure devient une cible, elle cesse d'être une bonne mesure "
-> le dopage dans le sport vient sanctionner la course à la sur performance
-> le bachotage avant les examens dessert l'apprentissage
-> les publications trop rapides non vérifiées polluent la recherche

Il faut évoluer vers de nouveaux indicateurs plus inclusifs :
-> bien être mental, sociétal ou physique
C'est également vrai des entreprises.



lundi 27 mars 2023

Dans la communication 1 : La nouvelle carte du monde

On le sait les cartes sont des images fondamentales pour signifier au monde les contours et les frontières d'un territoire.

Pou les plus importants d'entre eux , elles vont jusqu'à exprimer le rapport de puissance de ce territoire au monde en montrant sa surface bien sur , mais aussi son "point of view" ou point de vue ethno centré.

Ainsi la carte d'école de notre enfance était -elle très centrée sur un point de vue européen

La projection dite de Mercator, planisphère de référence en était la base, représentation  plane de la terre cylindrique. C'était aussi  celle d'une Europe, au centre du monde,  conquérante des mers et colonisatrice des territoires.

Mais depuis que le centre de gravité du monde s'est déplacé vers l'extrême orient d'autres cartes de représentation hégémonique apparaissent. Ainsi les Chinois ont-ils d'abord tenté l'image de Mercator sur eux - mêmes avant de se raviser pour une présentation verticale totalement inédite 

Les deux cartes sont sino centrées mais ce qui est remarquable dans le deuxième c'est d'imposer une vision tout à fait nouvelle depuis au moins 4 siècles : les chinois ne déclinent plus la vieille version occidentale est -ouest mais proposent une vision inédite  Nord - Sud. C'est au monde de se décentrer pour regarder et tenter de comprendre leur "welt anshauung" Comment dit-on en chinois ? 




 

mardi 24 janvier 2023

Dans la publicité 35

 

Le phénomène du moment : GPT (Générative pre-trained transformer)

mardi 20 avril 2021

Lexique 268 La lecture

 

Cela dit, si je pense que la littérature ne peut pas changer le monde, par contre, je suis sur que la lecture peut changer bien des choses.Un bon roman peut changer la perception que tu as du monde.

"Entretien Colum Mac Cann avec François Busnel in revue América n°16, février 2021"

jeudi 25 février 2021

Commentaires 95 : Bruno Latour

 

De quoi le confinement est-il la répétition générale ?                                                                              Plus le confinement dure, plus il me parait révélateur, comme on dit "du monde d'après". Littéralement. Quand on en sortira, on ne sera plus dans le même monde, c'est du moins mon hypothèse..En effet la pandémie est belle et bien encastrée dans la crise plus ancienne, plus ancienne , plus longue , plus définitive de la situation écologique.Vous me direz, on le savait .Oui mais il nous manquait l'expérience corporelle de cet enchaînement. Qu'est-ce que ça veut dire de changer de lieu ? Une lieu qui n'est plus ouvert , infini mais justement limité, confiné et où il faudra vivre dorénavant.                                              Donc oui pour moi le confinement est une expérience de déplacement au sens propre, de changement de place. Et c'est bel et bien une répétition générale en espérant que cela se passe mieux la prochaine fois .

Vous passez de la question "Où atterrir ?" à la question "Où suis-je ?" .Pour quelle raison?        Justement à cause de ce changement de localisation.Je ne me demande pas "qui" je suis , mais "ou" nous nous retrouvons. Et je repère ce déplacement dans les sciences de la terre, ou plutôt dans une nouvelle façon de lier les sciences du système Terre à la condition politique imposée par le confinement, médical d'abord puis par le confinement.

...

Pourquoi la question "De qui est-ce je dépends pour subsister ?" est elle la plus pertinente pour repenser notre rapport au territoire ?                                                                                                 ...Donc d'un seul coup la question n'est plus de savoir si nous avons assez de ressources à exploiter pour continuer comme avant mais "comment participer au maintien de l'habitabilité du territoire dont nous dépendons?". Cela change complètement le rapport au sol. C'est cela atterrir.

... 

in Le Monde 13/02/2021, entretien Bruno Latour par Nicolas Truong

lundi 1 février 2021

L'inattendu d'Edgard Morin

 


′′J 'ai été surpris par la pandémie mais dans ma vie, j'ai l'habitude de voir arriver l'inattendu. L 'arrivée de Hitler a été inattendue pour tout le monde. Le pacte germano-soviétique était inattendu et incroyable. Le début de la guerre d'Algérie a été inattendu. Je n'ai vécu que pour l'inattendu et l'habitude des crises. En ce sens, je vis une nouvelle crise énorme mais qui a toutes les caractéristiques de la crise. C 'est-à-dire que d'un côté suscite l'imagination créative et suscite des peurs et des régressions mentales. Nous recherchons tous le salut providentiel, mais nous ne savons pas comment.

Il faut apprendre que dans l'histoire, l'inattendu se produit et se reproduira. Nous pensions vivre des certitudes, des statistiques, des prévisions, et à l'idée que tout était stable, alors que tout commençait déjà à entrer en crise. On ne s'en est pas rendu compte. Nous devons apprendre à vivre avec l'incertitude, c'est-à-dire avoir le courage d'affronter, d'être prêt à résister aux forces négatives.
La crise nous rend plus fous et plus sages. Une chose et une autre. La plupart des gens perdent la tête et d'autres deviennent plus lucides. La crise favorise les forces les plus contraires. Je souhaite que ce soient les forces créatives, les forces lucides et celles qui recherchent un nouveau chemin, celles qui s'imposent, même si elles sont encore très dispersées et faibles. Nous pouvons nous indigner à juste titre mais ne devons pas nous enfermer dans l'indignation.
Il y a quelque chose que nous oublions : il y a vingt ans, un processus de dégradation a commencé dans le monde. La crise de la démocratie n'est pas seulement en Amérique latine, mais aussi dans les pays européens. La maîtrise du profit illimité qui contrôle tout est dans tous les pays. Idem la crise écologique. L ' esprit doit faire face aux crises pour les maîtriser et les dépasser. Sinon nous sommes ses victimes.
Nous voyons aujourd'hui s'installer les éléments d'un totalitarisme. Celui-ci n'a plus rien à voir avec celui du siècle dernier. Mais nous avons tous les moyens de surveillance de drones, de téléphones portables, de reconnaissance faciale. Il y a tous les moyens pour surgir un totalitarisme de surveillance. Le problème est d'empêcher ces éléments de se réunir pour créer une société totalitaire et invivable pour nous.
À la veille de mes 100 ans, que puis-je souhaiter ? Je souhaite force, courage et lucidité. Nous avons besoin de vivre dans des petites oasis de vie et de fraternité."
Edgar Morin. à France Info, 07/01/2021

jeudi 28 janvier 2021

Lexique 261 : Le monde


"Quand un monde est inhabitable , on le change ou on en change"                                       
Maurice Pons in Les saisons 1965, Editions Julliard

mardi 19 janvier 2021

Lexique 258 : Le futur de l'Union européenne

 

"Tous ensemble, collectivement, nous avons commencé à faire un premier tri pour déterminer les variables de changement qui pourraient affecter la politique extérieure de l'Union européenne dans les prochaines années, l'idée  étant de travailler sur des scénarios à l'horizon 2030."                                           in Les Emotions , Jean Philippe Toussaint , Les éditions de Minuit , 2020


vendredi 11 décembre 2020

Tout le monde en parle : Le livre du pape Francois



" Il y a un temps pour tout ", nous disent les Ecritures. Et dans la crise décisive que nous traversons, le pape François n'en doute pas un instant : c'est le temps de changer. 

vendredi 20 novembre 2020

APM 26 : Dernières nouvelles de l'espace



 Expérience d'étirement du cerveau en visioconférence lors de l'atelier du 18 novembre du club APM Saint James sur le thème : dernières nouvelles de l'espace. Jean pierre Luminet nous a fait voyager comme jamais et vivre une véritable expérience de changement par cet étirement : la capacité de mieux accepter notre réalité dans l'ici et maintenant,  en la relativisant par le très lointain dans le temps et l'espace. Brillant et efficace.

L'astronomie est la plus ancienne des sciences (au moins 3000 ans av. J.-C).Nécessité pratique : établissement d’un calendrier ! Mais aussi : étonnement philosophique (rapport homme/univers)

❒ UNI-VERS vient des mots latins Unus - Versus, qui signifient Unité - Diversité.

Le but profond de l’astrophysique est d’expliquer la diversité par une unité sousjacente.


❒ La cosmologie est la science de l’univers considéré comme un tout. Le mot cosmos signifie en grec ancien « beau, esthétique, bien ordonné ». Au VIe siècle av. JC, Pythagore (puis Platon) a voulu chercher des lois pour décrire

l’ordre du monde è cosmos est devenu synonyme d’univers.


L'astronome observe, recense, classe et nomme les objets célestes,l’astrophysicien travaille sur leur nature et leur fonctionnement, le cosmologiste travaille sur les concepts d'univers, d'espace et de temps.


❒ Vocabulaire de base

✧ Une planète tourne autour d'une étoile (mais des étoiles peuvent tourner autour d’autres étoiles sans pour autant être des planètes !). Elle peut être rocheuse ou gazeuse, avoir une composition chimique identique à celle d’une étoile (hydrogène et hélium, comme Jupiter) ou très différente (comme laTerre). Elle ne brille pas par elle-même, mais se contente de réfléchir la

lumière de l’étoile.

✧ Une étoile est une boule de gaz chaude. La différence entre étoile et planète n'est qu'une question de masse. La gravitation met les étoiles en fusion parce qu'en leur centre, la température est suffisante (à 15 millions de degrés, l'hydrogène fusionne en hélium) pour lancer une réaction en chaîne dégageant beaucoup d'énergie. Même Jupiter (1000 fois plus massif que la Terre) est encore 10 fois trop légère pour être une étoile.

✧ Une galaxie est un ensemble de centaines de milliards d'étoiles.

L'univers dit observable, c’est-à-dire accessible à nos instruments, contient environ mille milliards de galaxies. L’univers global n'est pas un objet, mais un concept. On ne sait pas s’il est infini ou fini sans bord.


I – LES GRANDS MOYENS INSTRUMENTAUX

❒ Les grands moyens instrumentaux évoluent considérablement aujourd'hui. C'est grâce à eux que les sciences du ciel et de l'espace progressent fortement.


❒ Les télescopes du visible.

✧ Celui du Mont Palomar date de 1930. Son miroir fait 5 mètres de diamètre

✧ On découvre à cette époque

- qu'il sera difficile de faire plus grand d'un seul tenant.

- qu'il faut être aussi loin que possible des villes pour ne pas être gêné par les lumières et la pollution.

✧ La plupart des grands observatoires sont désormais implantés au Chili sur des sites exceptionnels (par exemple le Very Large Telescope européen de 4x8 mètres au Paranal, Alma à 5000 m d’altitude, etc)

Hawaï est un autre site exceptionnel où tous les grands pays observent.

Le télescope spatial Hubble s'affranchit totalement de l’écran atmosphérique en se situant en orbite. Cela permet d'avoir une image nette et non une tache de diffusion (halo) sur les photos d'étoiles. Son diamètre est de 2 mètres. Il sera bientôt mis hors service et remplacé par le James Webb Telescope, équipé d’un miroir de 6 mètres.

✧ Dans le même temps, sur Terre :

- on a construit des télescopes multimiroirs : avec plusieurs petits

diamètres, on obtient les performances d'un gros.

- Puis, on a créé des miroirs adaptatifs extrêmement minces (quelques

centimètres), de 8 mètres de diamètre par exemple; montés sur vérin et

capables de se déformer selon les caractéristiques précises de

l'atmosphère du moment. Pour calculer la déformation ad hoc, on crée dans le ciel une étoile artificielle (tir laser silicium) dont on connaît très précisément les caractéristiques, on mesure son aspect au sol, déformé par l'atmosphère du lieu, et l’on en déduit la déformation de correction à appliquer.

- Équivalent à un télescope en orbite, mais beaucoup moins cher !

✧ Le VLT (Very Large Télescope) est constitué de 4 miroirs, équivalant à 16 mètres de diamètre, avec optique adaptative. Il est plus performant que le Télescope Spatial (mais il se fait une publicité beaucoup plus discrète !).

✧ Des projets d’ELT (Extremely Large Telescope) de 40 mètres de diamètre sont en cours de construction au Chili.

Les télescopes de l’invisible.

✧ Le rayonnement électromagnétique est l'ensemble de tous les rayonnements de même nature que la lumière, c’est-à-dire portés par des photons, mais à des fréquences et donc à des longueurs d’onde différentes.

- Du moins énergétique (grandes longueurs d’onde, basses fréquences) au plus énergétique (courtes longueurs d’onde, hautes fréquences) :

Radio - Micro-ondes - Infrarouge - Visible - Ultraviolet - Rayons X et Gamma


À chaque domaine de fréquence correspond une astronomie spécifique.

- Le radiotélescope de Nançay travaille en ondes radio. Aux USA, le Very Large Array a des antennes sur 27 kilomètres. Il fonctionne sur toutesles ondes radio, mais peut aussi se concentrer sur une raie précise ;comme la raie 21 centimètres, celle de l'hydrogène neutre, la plus transparente, celle donc sur laquelle nous recherchons d’éventuels signaux d’intelligences extraterrestres (voir partie IV). On peut faire fonctionner en mode dit interférométrique des radiotélescopes installés en des lieux différents, de façon à avoir l’équivalent d’un radiotélescope unique ayant la taille du réseau. Ainsi, l’Event Horizon Telescope, qui a

fourni en avril 2019 la première image télescopique d’un trou noir, a une

taille planétaire.

Chaque rayonnement suppose une technologie particulière de détecteur.

- Comme le rayonnement radio a des grandes longueurs d’onde, un simple

grillage suffit.

- Le rayonnement X ne peut pas voir les étoiles rouges et froides, comme Aldébaran, mais voit les vestiges de supernovae ou les naines blanches très chaudes comme le compagnon « invisible » de Sirius (qui ne fait que quelques milliers de kilomètres de diamètre).

- Certains rayonnements ne parviennent pas jusqu'au sol (infrarouge lointain, ultraviolet, rayons X et gamma). Ils sont bloqués par l'atmosphère, c'est pour cela qu'on doit envoyer des télescopes en orbite.

- Certaines planètes émettent du rayonnement radio, mais en général elles se contentent de réfléchir le rayonnement visible du Soleil. En revanche, les étoiles et les galaxies émettent sur toutes les gammes de rayonnement.

- Tous les astres ne sont « vus » que dans leur passé, car on ne capte que leur lumière, qui se déplace à vitesse finie (300 000 kilomètres/seconde).

- Unité de distance : l’année-lumière est la distance parcourue par la lumière en une année (à peu près 10 000 milliards de kilomètres).

- Une étoile à 1000 années-lumière est vue telle qu’elle était il y a 1000 ans, une galaxie à un milliard d’années-lumière est vue telle qu’elle était il y a un milliard d’années. Pour les étoiles, le décalage est négligeable (leur temps de vie est beaucoup plus grand que mille ans sauf pour les

supernovæ, des étoiles qui explosent). Mais on peut être certain que tous les quasars (des galaxies brillantes très lointaines) sont tous éteints aumoment où on les observe !

✧ Le passage de l'astronomie à l'astrophysique vient de la spectroscopie (seconde moitié du XIXe siècle). La spectroscopie décompose la lumière selon ses différentes fréquences, ses « couleurs » : le bleu est le rayonnement le plus chaud, le rouge est plus froid.

- La spectroscopie permet de savoir de quoi sont composés les astres.Les petites longueurs d'onde correspondent au bleu /violet ; les grandes longueur d'onde au rouge. L'absence de couleur sur une longueur d'onde précise (raie noire dans le spectre) signifie que la lumière a été absorbée par un atome. Or, chaque atome est caractérisé par un ensemble de raies

spécifiques, sorte de « code barre » qui permet de repérer les

éléments chimiques.

- Grâce à l'effet Doppler, la spectroscopie permet aussi d'étudier le mouvement des objets. Le spectre se décale vers le bleu si la source s'approche et vers le rouge si la source s'éloigne. C'est grâce à ces méthodes qu'on a découvert les trous noirs, par leurs effets sur l'orbite

de leurs étoiles compagnonnes. C'est aussi ainsi qu'on découvre les planètes autour des étoiles autres que le Soleil (Jupiter, par exemple,induit une oscillation du soleil de 15 mètres/seconde autour de son centre de gravité).

- C'est aussi grâce à cet effet que l'on a pu développer la théorie du Big Bang. On s’est en effet aperçu que les galaxies ont toutes un rayonnement « décalé vers le rouge » donc elles s'éloignent apparemment les unes des autres, et ce, d’autant plus vite qu’elles sont

plus éloignées.

✧ On observe aussi des neutrinos, particules élémentaires émises dans des processus énergétiques, prédites par la théorie avant d'avoir été observées au laboratoire.

- Le neutrino a la particularité de traverser la matière comme si elle n'existait pas, car il ne sent pas les champs électromagnétiques, qui déterminent la « solidité » de la matière usuelle. Pour avoir une petite chance d'en capter un, on place des capteurs à quelques kilomètres de profondeur sous les roches, là ou rien d'autre que les neutrinos ne parvient. Ces télescopes à neutrinos sont de simples piscines (d’eau, de tétrachlorure de carbone…), dont les molécules traversées par les neutrinos vont réagir en créant une gerbe de particules. Les neutrinos

donnent accès à des zones inaccessibles aux autres rayonnements, par exemple le coeur du soleil. Surprise : les modèles astrophysiques du soleil prévoyaient 33% de neutrinos en plus. L'écart vient de la masse du neutrino, qui a une toute petite valeur non nulle alors qu'il n'était pas réputé ne pas en avoir. Intéressant exemple de lien entre l’astrophysique et la physique des particules.

- En 1987, une explosion d’étoile dans le Grand Nuage de Magellan, galaxie à 170 000 années-lumière, a donné naissance à une supernovaDes détecteurs de neutrinos étaient branchés, et ils ont détecté 12 neutrinos issus de cette explosion de supernova, arrivés quelques

heures avant la lumière même de l'explosion ! Comment est-ce possible ?

- Tous les rayonnements électromagnétiques se déplacent à la même vitesse dans le vide. Mais dans un milieu matériel, la lumière est « freinée » parce que le photon interagit avec les champs

électromagnétiques de la matière. Par exemple, un photon émis au coeur du Soleil met … 10 millions d'années pour sortir du soleil, alors que dans l’espace vide, il ne mettrait que 2 secondes. Puis il met 8 minutes pourparvenir à la terre. Le neutrino solaire, lui, file pratiquement à la vitesse maximale car il n’interagit pas. Il nous vient donc du coeur du Soleil en 8

min 2 secondes et donne une image « quasi instantanée » du réacteur nucléaire solaire.


✧ Le dernier messager de l'univers est le rayonnement gravitationnel.

- La théorie de la relativité explique que l'espace est représentable commeun tissu élastique, dont les courbures locales sont dues aux corps célestes. Des ondes gravitationnelles sont créées par les déplacements des corps célestes dans ce tissu, un peu comme un bâton remué dans l'eau crée une onde. Les ondes gravitationnelles se déplacent à la vitesse de la lumière dans le vide (300 000 km/s) ; elles se manifestent sous forme d’une variation infime de la taille des objets qu’elles traversent. Au passage d'une onde gravitationnelle, une barre sur terre

varie de longueur, mais de manière infinitésimale : le plus cataclysmique événement stellaire (une fusion de trous noirs) ne crée qu’une variation relative de longueur de 10-21 ! On peut malgré tout tenter d’observer ce décalage par un interféromètre gravitationnel: 2 miroirs distants de plusieurs kilomètres sur lesquels on envoie un faisceau laser. S’il n'y a pas de perturbation, le dispositif est réglé de façon à ce qu’il n’y ait pas de frange d’interférence. Sinon, on mesure une variation de distance entre les miroirs. Les ondes gravitationnelles ont été détectées pour la première fois en 2015, par les interféromètres LIGO installés aux Etats-Unis. Elles ont permis d'observer la fusion de deux trous noirs. Depuis, l’interféromètre franco-italien VIRGO a étendu le réseau, et de nombreuses autres fusions de trous noirs ont été observées. La détection

des ondes gravitationnelles est l’astronomie du futur.


1 – LE SYSTEME SOLAIRE

Le Système solaire est composé de neuf planètes, d'une soixantaine de satellites de

planètes, de quelques millions de petits corps appelés astéroïdes, et de milliards de comètes, qui gravitent autour d’une étoile centrale - le Soleil -, circulant et interagissant avec le vent solaire et son champ magnétique.

❒ Les 8 planètes du système solaire

✧ Dans l'ordre :

Mercure - Venus - Terre - Mars - Jupiter - Saturne - Uranus - Neptune

✧ Il y a deux types de planètes :

- 4 de type terrestre (rocheuses), petites et proches : Mercure, Vénus, Terre et Mars

- 4 de type gazeux, géantes et lointaines : Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune. Elles possèdent des anneaux plus ou moins importants (vestigesde leur formation)

- Pluton, qui est lointaine mais rocheuse, est une exception : elle n’est plus considérée comme une planète principale, mais comme une « planète naine ». En 2015 Pluton a été survolée par la sonde spatiale New Horizons qui a pris des photos et des films fantastiques. La sonde a poursuivi son voyage dans le système solaire lointain à la rencontre de petits corps glacés

comme « Ultima Thulé ».

On a longtemps cru expliquer la nature rocheuse des planètes rocheuses par leur proximité au Soleil : le rayonnement intense de ce dernier aurait permis de volatiliser leurs gaz (hydrogène, hélium), présents à l’origine dans toutes les planètes. Mais la découverte récente de planètes « extrasolaires » (en orbite autour d’autres étoiles), géantes, très proches de leur étoile mais

pourtant gazeuses, remet peut-être en cause ce modèle (à moins qu’elles ne soient systématiquement observées que jeunes, avant d’être évaporées).

Moralité : il faut se méfier du « bon sens » et des prétendues « évidences ».


Trois grandes questions :

- La recherche d’eau (et de vie fossile ?)

- L’origine du système solaire

- Le sort de la Terre (impacts météoritiques, climats)


❒ Recherche d’eau

✧ L’eau à l’état liquide est signe favorable pour le développement de la vie.

Mars a eu de l'eau en abondance il y a 3,5 milliards d'années (traces : canyons, canaux, érosion). A la même époque et dans les mêmes conditions, la vie s’est développée sur Terre. Pourquoi pas sur Mars ? On cherche donc des bactéries fossiles au cours des explorations spatiales et dans les météorites de Mars tombées sur Terre. Si on en trouve, cela impliquera que la vie existe probablement partout dans l’univers ! En 2020, profitant d’une « fenêtre de tir favorable », plusieurs missions spatiales comportant des rovers équipés de foreuses vont être lancées sur Mars.

✧ On pense qu'il peut y avoir encore des écoulements d'eau liquide dus à des phénomènes géologiques qui la font remonter en surface et la voient se transformer instantanément en glaces.

Europa, gros satellite de Jupiter, est comme une boule de billard glacée et fracturée, qui pourrait receler un océan d'eau liquide tiède. Et donc peut être de la vie primitive (grâce à l’énergie interne de la planète). Il en va de même de la plupart des satellites de Jupiter et de Saturne. Dans les 20 prochaines années, une mission ira explorer l’océan souterrain d’Europa.

Titan, un gros satellite de Saturne, est doté de la même atmosphère que la terre primitive (« mise au congélateur ») : azote et méthane, plus des molécules organiques. Il pourrait donc aussi y avoir une vie primitive. Une sonde spatiale (mission Cassini Huygens) partie en 1997 est parvenue à se poser sur Titan en janvier 2005 et a fait les premières analyses in situ du sol et de l’atmosphère de Titan.

✧ Les comètes sont constituées de blocs de roches et de poussières amalgamées par des glaces (d’eau, de CO2, etc.). Leur noyau mesure quelques kilomètres, mais leur chevelure (gaz volatiles) est longue de plusieurs millions de kilomètres.

- Très au-delà de Pluton, il y a un ou plusieurs réservoirs de comètes (1000 milliards...), dont un bloc se détache de temps en temps et crée une comète qui tombe vers le soleil.

- Comme elles ont de l’eau en abondance (et des hydrocarbures, des acides aminés), les comètes ont peut-être apporté l’eau et les « briques de la vie » sur Terre.

- A chaque passage près du Soleil une comète s’use, et elle peut finir en astéroïde ou par se disloquer (500 passages). Les plus grosses comètes survivent à de nombreux passages (la comète de Halley revient tous les 76 ans).

- Les étoiles filantes sont des grains cométaires d'un micron issus d'anciennes queues de comètes dont l’orbite croise celle de la Terre (d’où les « pluies » d’étoiles filantes à dates fixes : Perséides entre le 9 et 13 août, etc.).

- La mission spatiale Rosetta, lancée en mars 2004, s’est posée en 2015 sur une comète pour y déchiffrer les « hiéroglyphes » du Système Solaire. En juillet 2005, la mission Deep Impact a fiché une pique dans un noyau cométaire pour faire jaillir de ses entrailles un geyser de gaz et de poussières, lequel a ensuite été observé et analysé.


Origine du Système Solaire

✧ Il y a 4,5 milliards d'années, tout le système solaire s'est formé sous l'effet de l'explosion d'une grosse étoile (supernova) dans le voisinage, qui a déstabilisé le nuage gazeux (nébuleuse protosolaire). Le nuage de départ s'est condensé en un centre - qui, en se concentrant, a créé le soleil - et un disque périphérique de gaz et de particules, dont les grumeaux ont créé rapidement

les planètes, les comètes et les astéroïdes.

✧ La masse gazeuse de départ tournait déjà, car le repos n'existe pas dans l'univers.

✧ Les planètes proches du soleil n'ont pas gardé leurs éléments volatiles.

✧ On peut dater très précisément la naissance du système solaire grâce aux météorites : 4,566 milliards d’années. La météorite Allende garde la trace de l’explosion de supernova qui a engendré le système solaire. Elle est donc plus vieille que le Soleil et la Terre ! 

✧ Après sa formation, la Terre et les autres planètes ont été bombardées par un

déluge de comètes et de météorites, pendant 600 millions d’années. Après le « déluge », les océans liquides se sont formés et la vie est apparue.

Le sort de la Terre

✧ Sans « chauvinisme », c’est la plus belle planète du Système Solaire, car c'est la seule à avoir un système terre-océan-atmosphère en interaction. C’est une machine thermique complexe, dotée d’un champ magnétique important.

Question : cette machine est-elle fragile ?

✧ La Terre est bombardée par des météorites (500 tonnes par jour), des

comètes et des astéroïdes (géocroiseurs). Evénements récents : Oural, 2013

(17 mètres), Tunguska, 1908 (50 mètres). Meteor Crater, 50 000 ans (30

mètres).

- En 1994 on a vu en direct la comète Shoemaker-Lévy se désintégrer en 21 morceaux sous l'effet de l'attraction énorme de Jupiter, et disparaître en plongeant dans l’atmosphère de la planète.

- La probabilité d’un choc entre la Terre et un géocroiseur de 10 km de diamètre est de 1/100 millions d’années. 10 km est la « taille critique » : le choc engendre un nuage de poussières qui bloque la lumière solaire pendant plusieurs années, d’où rupture de la chaîne alimentaire (mort des végétaux et de tout ou partie des espèces vivantes). C’est ce qui s’est probablement passé il y a 65 millions d’années pour la disparition des dinosaures. On a retrouvé le cratère d’impact (Chicxulub, au Mexique).

- Pour se prémunir contre les risques d’impact, il existe des réseaux de

surveillance, SpaceWatch. En cas de détection, il serait plus judicieux de

dévier la trajectoire plutôt que de désintégrer le corps. De deux choses

l’une : soit le météore est suffisamment gros pour être détecté longtemps

avant l’impact, mais nous n’avons pas encore la puissance de feu

suffisante pour le dévier ; soit il est plus petit, mais on risque de ne pas le

détecter assez tôt pour agir !

- L’astéroïde n°5523 découvert en 1991 au Mont Palomar porte le nom de Luminet en hommage à ses travaux.

- Un aspect fascinant des astéroïdes est leur future exploitation industrielle en termes de matières premières. Des start-ups existent depuis 2012.

✧ Les climats à long terme de la Terre (sujet généralement non traité en séminaire sauf sur demande) sont liés à 2 facteurs :

- La forme de l’orbite de la Terre autour du Soleil, qui varie au cours du temps entre un cercle et une ellipse avec une période de 100 000 ans

- L’inclinaison de son axe de rotation, qui varie autour de 23° avec une période de 26 000 ans.

- Ces variations créent des périodes de plus fort contraste entre les saisons, avec des phases de glaciation et des phases de désertification (théorie astronomique des climats). La dernière glaciation remonte à 11 000 ans. On s'éloigne de la dernière glaciation et donc on se rapproche d’une autre période glaciaire prévue dans 40 000 ans.

Mais...


- Le réchauffement sur le dernier siècle est de 1 degré, dont les 9/10ème dans les 5 dernières années, essentiellement dû à l'activité industrielle (émission de gaz à effet de serre). Ce réchauffement pourrait faire disparaître la prochaine glaciation !

- Autres causes : affaiblissement du bouclier magnétique du Soleil,variation de l’activité solaire (« mini-ère glaciaire » sous le règne de LouisXIV). Les spécialistes s’opposent sur les deux causes du réchauffement (endogène ou exogène) le principe de précaution (protocole de Kyoto,

etc.)