Pas moins mais pas plus non plus : tout le monde a le nez dans le guidon et manque ou réclame "plus de visibilité.
De la visibilité c'est à dire de mieux voir ou voir plus de choses autour de soi, voir plus loin que le bout de son nez.
Plus de la visibilité par manque ou absence de vision car c'est elle qui fait souvent défaut : faute de direction , d'un sens général , celui qui indique le pour quoi des choses et éclaire l'action, indique si le chemin est bon... on cherche à mieux voir dans le brouillard, à avoir, comme le détective , un peu plus de visibilité.
Expressions - Impressions - Nouveaux concepts - Croyances et Incertitudes d'un Monde qui change
mardi 30 juin 2015
Expression 35: plus de visibilité
Publié par La Compagnie du changement
Pascal Guibert, Coaching dirigeants
mardi 23 juin 2015
Lexique 154 : changement et contradiction
"La où il existe encore quelque chose , là règnent déjà le changement et la contradiction"
Jean d'Ormesson.
Jean d'Ormesson.
Publié par La Compagnie du changement
Pascal Guibert, Coaching dirigeants
vendredi 19 juin 2015
Commentaires 23 : La Société automatique
Bernard Stiegler,philosophe des sciences et techniques et notamment créateur d'Ars Industrialis revient avec un nouvel ouvrage consacré à l'économie numérique :La société automatiqu
Annoncé en deux tomes le 1ier volume est consacré à 1- L'avenir du travail.
Comme souvent quelques notes et commentaires pour tenter de décrypter et diffuser un plus la pensée de l'auteur et au finale donner en vie de le lire .
Une anecdote installe le propos : c'est celle D'Allan Greenspan, président de la réserve fédérale américaine,auditionné par la Chambre des Députés le 23 octobre 2008 et à qui on demande ses explications sur le crash financier récent. Sa réponse : "c'est l'échec à évaluer correctement les actifs risqués qui a précipité la crise".Il soulignait en plus que si il devait y avoir une remise en cause , elle concernait tout l'appareil de formalisation computationnelle et de décisions afférentes prises par les robots.
Derrière ces propose on peut lire pour la 1ière fois de façon aussi flagrante une théorie cachée de robots supposés objectivés le réel qui accompliraient ainsi la rationalité des marchés.
Une nouvelle ère, en fait en préparation depuis quelques décennies, était née, celle de la société automatique.
Evidemment ce qui va nous intéresser c'est la pensée conceptualisée par Bernard Stiegler et les membres d'Ars Industrialis , une pensée critique beaucoup trop rare et isolée dans le magma bien pensant qui accompagne le développement de de la société numérique, économie digitale ou collaborative.
Une pensée que l'on peut présenter en quelques concepts :
#Le numérique est un Pharmakon : il est dangereux, il est bénéfique, il est prometteur; il ne suffit pas de le dire mais d'en tirer des conséquences
#L'économie contributive : concept développé au sein d'Ars Industrialis est un processus de transformation qui s'opère depuis près de 35 ans, que Bernard Stiegler a découvert dans le modèle du logiciel libre; c'est un nouveau modèle d'organisation où il vient contrarier Karl Marx , qui repose pour la 1ière fois sur la déprolétarisation des travailleurs.
#Retour sur la prolétarisation : ce n'est pas n'est pas la paupérisation des personnes mais la perte de savoir individuel en se soumettant à la tâche ; on peut le décrire en 3 stades :
- elle commence au XIX par les artisans qui devenus ouvriers perdent leur savoir faire; Marx annonçait qu'elle atteindrait tout le monde y compris les patrons et ça c'est passé ainsi.
- au XX cela c'est généralisé des producteurs aux consommateurs, qui petit à petit ont perdu leur savoir vivre, c'est à dire la compétence à définir ces propres règles de vie; ce ne sont plus les gens qui décident mais le board marketing des grandes compagnies.
- Le 3ième stade de la prolétarisation est l'automatisation ; elle apparait à la fin du XX ème siècle avec l'automatisation de la prise de décision, les big datas
Elle passe par la réticulation généralisée des êtres humains : un processus qui a produit des logiciels libres, l'open source ..
Les gens peuvent ne plus être simplement producteurs, consommateurs mais des contributeurs
C'est une formidable promesse mais aussi avec des conséquences très agressives comme "Hacker l'état" : le mot d'ordre de certaines grandes compagnies contre l'état fédéral.
# L'économie contributive est une économie collaborative mais pas seulement ; l'établissement de liens horizontaux ne suffit pas ; il faut également des mécanismes de régulation verticaux, du top down. Très souvent les systèmes comme FBK, Google ont des mécanismes top down cachés.
L'économie contributive est un nouveau modèle industriel qui combat le consumérisme
La question fondamentale , ce sont les externalités contributives qui produisent des savoirs, des savoir faire qu'il s'agit de valoriser , de monétiser.
On est déjà dans cette économie puisque les plus grandes compagnies, celles qui gagnent le plus d'argent proviennent de cette économie; elles imposent leur modèle , leurs capitaux et leur hégémonie à d'autres secteurs.
#La crise de 2008 est une crise de solvabilité :
Le précédent équilibre trouvé dans les années 30 entre Keynes et Roosevelt , reposait sur l'augmentation des salaires à un niveau suffisant pour pouvoir écouler la production en rendant le consommateur solvable; cet équilibre n'existe plus.
La révolution conservatrice depuis 30 ans en diminuant les salaires et les employés à rendu les travailleurs de moins en moins solvables; on a produit des crédits "pourris" , patates chaudes du crédit que tout le monde s'est transmis : des établissements de crédits aux banques puis aux états. On a ainsi découvert que tout le système était insolvable et on a appauvri les états en sauvant les banques
#Le risque d'effondrement de l'économie à 20 ans : certains économiste prévoit jusqu'à 70% de solde négatif d'emploi suite à l'automatisation; on prévoit jusqu'à 25% de chômeurs en France, 3 millions de plus pour le cabinet Roland Berger ; cela va devenir insoutenable pour le populations et également pour cette économie qui ne trouvera pas de débouché pour ces produits ;il va falloir trouver de nouvelles solutions et la véritable économie contributive peut en être une à condition d'e construire les conditions de son développement
#de l'anthropocène au néguenthropocène : l'anthropocène : l'homme en tant que facteur géologique qui perturbe son environnement, provoque des désordres , de l'entropie et se détruit lui m^me ; les gens qui produisent des savoirs produisent de la néguenthropie; il s'agit d'entrer dans la période du néguenthropocène et de penser , construire les nouveaux canaux de distribution
Pour organiser cette re distribution, cela suppose un nouveau contrat social ,passé entre tous les acteurs d'un même territoire; aujourd'hui il existe des réflexions mais pas encore d'expérience.
#La véritable économie contributive est basée sur le revenu contributif : sur le modèle des intermittents du spectacle.
Toute économie fonctionne sur une dynamique de valorisation
Il faut mettre en place une nouvelle dynamique de valorisation : celle des savoirs , sur toutes leurs formes.
Les intermittents sont en dehors de leurs périodes de production rémunérée, éligibles à une allocation leur permettant de développer leurs capacités, leurs savoir faire, ..
La société contributive permet aux gens de développer de la résilience, de la valeur , ce qui les rend plus fort.
#L'économie contributive ne peut pas exister sans le numérique car elle repose sur des flux,quasi permanents,qui circulent dans tous les sens.
Le stade actuel de la technique conditionne notre économie; elle peut aussi bien produire du contributif très toxique, que du juste, du néguenthropique, il faut travailler à cela.
#La fin du salariat ? le salariat est très récent deux siècles pas plus et pourrait disparaître ou du moins régresser. C'était depuis Keynes la base sociale sur laquelle tout était indexé : retraite, santé, vacances..
Il va régresser car le "temps salarié" va régresser en temps au profit du "temps libre", du temps d'inviduation
La vie active va de plus en plus consister à développer des activités que la société cherchera à valoriser; ce sera sa responsabilité.
C'est cela la néguenthropie, faire en sorte que les individus produisent des nouveaux savoirs ,utiles à la société et à ses défis : climat, énergie, nourriture..
Pour cela il faudra inventer de nouveaux statuts pour les gens
#Les labo territoires : l'idée est de développer sur un territoire une démarche de recherche action; nouvelles formes de blog, de radio tv, de web tout le territoire invente de nouvelles formes , le fait vivre, le documente et le publie avec le soutien financier d'un fond public , de l'université
Au final ,la question nest pas pour ou contre l'automatisation, certaines sont bénéfiques , mais observer ce qu'elles produisent au bout : du savoir ou de la prolétarisation , de l'entropie ou de la néguentropie.
Publié par La Compagnie du changement
Pascal Guibert, Coaching dirigeants
mardi 16 juin 2015
Lexique 153 : le serpent
"Le serpent qui ne peut changer de peau, meurt. Il en va de même des esprits que l'on empêche de changer d'opinion: ils cessent d'être esprit."
Friederich Nietzsche
Friederich Nietzsche
Publié par La Compagnie du changement
Pascal Guibert, Coaching dirigeants
mardi 9 juin 2015
Expression 34 : disruption
La disruption revient avec le langage de l'économie digitale.
15 ans après l'agence de publicité BDDP (aujourd'hui TBWA) et sa stratégie de positionnement marketing elle fait un retour en force en combinant trois facteurs différents mais complémentaires :
- de nouvelles propositions de marchés en rupture , très agressives avec les marchés établis qui font l'économie depuis des décennies.Mettre un marché sous tension, le "überriser" serait le 1ier effet visible de la disruption (c'est d'ailleurs ainsi qu'il est aujourd'hui pratiqué par les jeunes loups du marketing du types les barbares attaquent)
- un nouveau système de création de valeur en proposant non seulement une rupture mais surtout une redéfinition d'un marché, une nouvelle donne que l'on espère valable pour les décennies futures et dont la valeur fixée est sans comparaison avec les offres antérieures, le futur n'a pas de prix.
L'exemple des fabricants de bougie ou de fiacres afin XIX début XX sont assez éclairant : passer du marché de la bougie très peu innovant à celui de l'éclairage, ou du fiacre au véhicule à moteur ont été des éléments déterminant pour l'économie du XXième siècle
- un bénéfice comportemental "révolutionnaire" pour les clients, et c'est peut être là le point de départ de toute disruption. J'appelle révolutionnaire un comportement en rupture avec mes comportements précédents, et en parfaite adéquation avec l'idée que je me fais du futur.
Je vais sur Facebook, Google, Twitter autant pour communiquer, créer du lien, chercher de l'info que par mimétisme avec ce que je considère comme des comportements adaptés à mon époque.
Le déferlement des vagues successives de la révolution numérique provoque ainsi un grand nombre d'offres disruptives dont le bénéfice réel pour les clients/citoyens, la pérennité et la contribution à une création de valeur sociale/pour tous sont parfois pour le moins sujettes à interrogation.
Pour finir une devise directement sortie d'un jeu vidéo ,sur un fond de symbolique de survie : "And don't forget : you disrupt or you will be disrupted"
Publié par La Compagnie du changement
Pascal Guibert, Coaching dirigeants
mardi 2 juin 2015
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