mardi 31 octobre 2017

lexique 185 : l'idée de Nature

"Ce ne sont pas les découvertes scientifiques qui ont provoqué le changement de l'idée de Nature; C'est le changement de l'idée de Nature qui a permis ces découvertes"
Merleau - Ponty.

mardi 24 octobre 2017

Citation 46 : Jacques Le Goff

"Dans la Florence qui change et se dilate à partir de 1284 , la vieille cloche , voix d'un monde qui meurt va céder la parole à une voix nouvelle, l'horloge. de 1354."
Jacque Le Goff

Business coaching : 5 motivations essentielles des dirigeants

Vous êtes dirigeant, entrepreneur ou manager et pour faire face à vos enjeux de business ou de management, vous vous interrogez peut-être sur l’utilité d’un accompagnement de Business coaching.
Pour tenter de vous éclairer, j’ai passé en revue les quelques 150 missions, que nous avons effectuées depuis 2003 auprès d’une quarantaine de clients, tous dirigeants de PME ou de filiales de grands groupes dans les secteurs du marketing – communication – internet – sport. J’ai ainsi pu analyser les principales motivations de ces dirigeants au moment de démarrer une mission.

Voici donc la synthèse des 5 raisons principales ou besoins exprimés par ces dirigeants :

1.    Transformer l’entreprise, redonner un projet stratégique et du sens aux équipes : dans le contexte actuel de mutation numérique de l’économie, la 1ière demande du dirigeant est, sans surprise aucune, de l’aider à transformer son entreprise.
De la digitalisation d’une fonction ou d’un service à la redéfinition complète du modèle d’affaires, du repositionnement sur le marché à la refonte du plan stratégique, d’une l’organisation plus agile  aux modes collaboratifs, les sujets sont aussi nombreux que variés.
C’est même bien souvent devenu pour le dirigeant qui prend sa fonction, son cœur de mission, sa priorité avec un vrai paradoxe : si la plupart s’accordent en général en interne sur la nécessité de se transformer, seul le « big boss « est réellement habilité à donner l’input nécessaire à la transformation.
Ici le rôle du Business coach est notamment d’accompagner son client à : 1/ sortir de son prisme quotidien pour faire évoluer sa vision. 2/ bien préparer son projet business en amont, sans en oublier la dimension change management notamment en terme de sens et d’impact pour les équipes 3/ l’aider à prendre conscience de tout ce qui peut contribuer ou freiner le changement dans son fonctionnement quotidien.

2.    Faire face à un événement inattendu/inconnu : l’accélération des évolutions de marché conduit les entreprises, y compris les PME, à faire face à de plus en plus d’événements  « sortant du cadre de pilotage ordinaire » comme : une mutation technologique qui reconfigure le métier (digital et publicité) , une évolution du cadre juridique (marché de la formation professionnelle), la montée en puissance  de nouvelles formes de concurrence (Gafa, cabinets de conseil pour les agences de communication) , une opportunité de rapprochement ou d’acquisition, une opportunité  de croissance (Paris 2024 pour le secteur su sport), une crise managériale… autant de sujets qui nécessitent une action organisée aussi rapide que réfléchie et pour lesquels le dirigeant se retrouve souvent seul en 1ière ligne. Est –il bien préparé ? Est-il possible de maîtriser tous ces sujets, qu’il ne rencontrera peut être qu’une seule fois .
 La courbe d’expérience est souvent un peu courte et si l’expert-comptable ou l’avocat sont souvent de bons points d’appui, ils le sont surtout sur les dimensions  ... juridiques et comptables. Et pour tout le reste ? Comment construire une vision holistique de la problématique ? Analyser avec suffisamment de recul ? Transformer un événement compliqué en réelle opportunité ? Comment éviter l’embrasement jusqu’à la crise ? (si, si, cela arrive, j’en rencontre régulièrement). Par quoi commencer ?
Là encore le dirigeant, culturellement perçu comme omniscient (le chef de la tribu gauloise) et omnipotent est très attendu : vision, scénario de sortie de crise, il est avant tout chargé de sécuriser la situation des personnes concernées.
Dans ce véritable passage de cap, il s’agit autant d’imaginer le point d’arrivée que les moyens de la traversée ;  et surtout de bien les communiquer aux équipes, étape par étape.
 Le Business coach s’engage ici auprès de son client dans une posture de facilitateur, influente mais non stratégique : il propose un cadre de réflexion avec la limite de ne pas agir à la place de son client.

3.    Résoudre des problèmes de coopération pas toujours exprimés : « emloyees first » entend-on depuis quelques années, ce que l’on pourrait également traduire pour le dirigeant par : seul il  ne peut rien, il a besoin de tous et tout le temps pour bien faire fonctionner « le système « entreprise : clients, actionnaires, associés, équipes internes, fournisseurs banquiers… sont donc tous potentiellement des partenaires potentiels  de la coopération.
Avec, bien sûr, parfois des bugs et même des conflits lorsque le sens s’est perdu, les visions divergent ou les intérêts deviennent contradictoires et ce d’autant plus fortement que l’entreprise se situe à un moment charnière.
 L’effet négatif sur la dynamique managériale s’en ressent assez vite : c’est,
un repositionnement qui tarde à se faire parce que deux associés ne sont plus d’accord et n’osent pas se le dire ; une réorganisation qui coince parce que le Comex a du mal à laisser grandir ses N-1, une crise managériale parce que les managers n’adhèrent plus à la stratégie.... toutes ces situations qui intellectuellement paraissent assez  simples mais sont en réalité assez  bloquantes et souvent plus facile à dénouer par l’intervention d’un tiers de confiance. Le risque est à terme d’éteindre tout le potentiel de coopération de l’entreprise, pour un problème connu mais non résolu.
Dans ce cas, l’un des enjeux va être de bien distinguer le sujet business ou technique au cœur du projet, des processus relationnels tissés entre les acteurs. Il appartient alors au Business coach de travailler avec son client sur cette  prise de conscience pour mettre en place les actions appropriées au bon niveau et stopper ce mécanisme souvent observé du «  continuer à faire plus de la même chose « . L’accent sera également mis sur la dimension éthique de la coopération, non seulement l’importance de définir des règles du jeu mais également de les appliquer.


4.    Rechercher une réassurance plus personnelle : il s’agit là de demandes un peu moins explicites, un peu plus masquées et surtout plus personnelles. Le plus souvent combinées avec des demandes business ou techniques, elles constituent néanmoins un fondement de motivation important  pour le dirigeant : problème de reconnaissance ou de légitimité, de posture ou d’imposture, de confiance en soi ou de lâcher prise, le dirigeant est aussi une personne qui vit ses journées avec beaucoup d’intensité, traverse des épreuves, prend des coups, connaît des satisfactions et aussi des échecs, de forte intensité parfois.
     Une personne qui peut aussi se sentir seule dans sa fonction (la fameuse solitude du manger), notamment au moment de prendre des décisions, qui peut douter, côtoyer ses peurs, voire se retrouver confronter à  ses limites dans certaines situations difficiles. Bref quelqu’un qui cherche d’une façon ou d’une autre à se rassurer.Parfois à la frontière du psy (mes clients me l’évoquent quelques fois en souriant pour aussitôt ajouter qu’ils font bien la différence entre les deux), le Business coaching peut être une solution pour l’aider, au-delà des sujets business, à exprimer la façon dont il vit les situations les plus difficiles, à faire le point sur lui-même et évaluer où il en est de sa propre écologie.
C’est souvent là, une occasion de se redynamiser par rapport à ses propres objectifs, de se réaligner ou même parfois d’imaginer d’autres solutions, jusque-là in envisagées. C’est durant ou après ces séquences où il reconsidère « ses piliers de vie « que se prennent  parfois des décisions importantes du type : prendre un DG, s’associer et partager avec quelqu’un, rapprocher sa structure, vendre, reprendre..

5.    Et toujours apprendre, se perfectionner aller au-delà : si Roger Federer est peut-être encore aujourd’hui, le meilleur joueur de tennis du monde, c’est bien sur en raison de son talent et au plaisir qu’il continue à prendre tous les jours en jouant au tennis.
Mais s’il joue encore à ce niveau, qu’il est peut être même meilleur qu’il y a 5 ans, c’est surtout parce qu’il continue, à 36 ans, à s’entrainer toujours très dur avec plusieurs entraîneurs, non pas pour se maintenir en forme (ça ne suffirait pas) mais pour continuer à améliorer son jeu (si, si). C’est à dire essentiellement à l’adapter aux caractéristiques physiques (moins rapide, moins résistant) et psychiques (mental, science du jeu) d’un homme de bientôt  40 ans.
Sur cet aspect de nombreux dirigeants ressemblent aux sportifs de haut niveau, cherchant constamment à apprendre et à se perfectionner.
Et s’il existe aujourd’hui de nombreux endroits pour se former à de nouvelles compétences (centres de formations), s’ouvrir aux innovations (think tank ) ou plus simplement échanger entre dirigeants (clubs, associations), c’est aussi là un des rôles du Business coach que de travailler avec son client à une prise de conscience de ses points de force ou de faiblesse. Pour au final l’amener à faire des choix et comme dirait Arsène Wenger, un autre sportif, «* savoir si il sera plus efficace de renforcer ses points forts ou de travailler sur ses points faibles « pour améliorer ses propres performances.
C’est aussi l’occasion, à partir d’un travail sur la personnalité de se pencher sur les modes de ré oxygénation ou de récupération mentale aussi importants pour le dirigeant que pour le sportif.

En conclusion, à travers toutes ses réponses se dessine, peut être un portrait des savoir faire et qualités que l’on demande aux dirigeants d’entreprise des années 2010-20 : savoir adapter leur entreprise aux mutations de la nouvelle économie numérique; savoir rapidement et solidement  faire face aux nombreux événements imprévus/inconnus de leur environnement  ; gérer au mieux leurs relations et modes de coopération avec tous les acteurs internes et externes ; savoir constamment se recentrer par rapport à ses piliers de vie ; rester en veille, continuer à apprendre et se perfectionner.
Tout cela en un seul homme ou une seule femme, comme autant de raison de faire appel à l’accompagnement  d’un Business coach.


* citation de mémoire d’un propos d’Arsène Wenger, manager de équipe de football d’Arsenal.
** pour ma part j’utilise le MBTI


Pascal Guibert  Busines Coach de dirigeants et entrepreneur
Fondateur de La Compagnie du Changement
           Co – fondateur  de Groupe VT Scan et de la Réclame.fr
Formation : psychologue (Rouen 1984)  ,marketing- communication (DESS CELSA) , master coach (Médiat-Coaching 2003)




mardi 17 octobre 2017

Commentaires 42 : La religion industrielle : La domination et la transformation de la Nature 4 /6

Le scénario fondateur de la schize se déplie , se déplace dans un nouveau récit, combinant comme toujours la rationalisation, la science et l'action technique mais cette fois ci appliquées à la Nature.

#Il va s'opérer une 1ière bifurcation de sens  ,à partir des deux  sens principaux de l'idée de nature :
- un ensemble de choses qui va être rationalisée petit à petit
- le développement d'un être intermédiaire entre les hommes et les dieux , qui va s'autonomiser tout au long du XVIIième siècle.

#Avec une deuxième bifurcation s'opère un changement radical de statut. dévalorisée, dédivinisée, elle est l'objet de connaissances et de mathématisation., d'exploration et d'exploitation
1/Le 1ier moment est le miracle des années 1620 autour deGalilée- Bacon - Descartes , que Condorcet identifie aux fondateurs de la science moderne.
La Nature est réduite à une mécanique et l'homme à une machine.
La Nature mathématisée et infinie se substitue à un cosmos hiérarchisé et clos.
Descartes conçoit la Nature comme soumise aux lois physiques, qui peut donc être dominée par les arts mécaniques au service de la liberté humaine.
2/Le second moment de cette bifurcation intervient vers 1755 au moment où Rousseau et l'Ecole écossaise  construisent deux visons opposées : la 1ière célèbre la fiction de l'état de nature et la seconde la transformation de la Nature par les sciences et techniques. L'idée de nature est alors dilapidée.
Diderot et D'alembert célèbre cette bifurcation en publiant la Bible des machines, métiers et manufactures: L'Encyclopédie;
La manufacture remplace le monastère et institutionnalise la nouvelle vision du monde de la modernité occidentale.
Comme la Vierge est entourée des Saints, la déesse de la science des inventions , maîtresse du monde est mise en scêne.
Le lien entre machinerie technicienne et vision religieuse est établie.
Une 1ière exposition universelle se serait tenue en 1569 à l'hôtel de ville de Nuremberg.

#L'alchimie transmutatoire : l'alchimie explore les entrailles, la structure intime de la matière et du vivant .Introduite en Occident au XIIième siècle comme science et art, elle se répand au siècle suivant sous la forme d'une vaste littérature traitant de la transformation des choses en général.
Vers 1340, Pierre Bonus fait évoluer son statuet en faisant de la "pierre occulte", substance aux nombreuses propriétés, qu'il faut s'employer à découvrir  un don de Dieu. Il transpose dans l'univers alchimique la transsubstantiation eucharistique :.
L'allégorie alchimique est appliquée au Christ  et l'alchimie devient chrétienne.
C'est à la fois un art mécanique et un art libéral et son association à l'idée d'industrie devient évidente.
Le mystère de l'Incarnation est réinvesti par l'alchimie et enfoui dans la Terre- Mère en même temps que nait la science moderne.
Elle a établi une grande équation : transmutation des métaux = transsubstantiation eucharistique = transformation industrielle

#Le programme Bacon - Descartes  :Le moment fondateur de l'esprit industriel moderne résulte de la confluence au XVII de nombreuses révolutions : scientifiques (Galilée, Harey), politique (révolution anglaise) , religieuse (guerre de 30 ans), sociale et même climatique
Descartes conçoit la Nature comme soumise aux lois physiques, qui peut donc être dominée par les arts mécaniques au service de la liberté humaine.

#La manufacture est l'institution où se réalise l'idéal de Bacon et Descartes de maîtrise de la Nature , mettant en oeuvre les inventaires , études et préconisations des Académies royales.
la manufacture et l'académie forment le nouvel ordre institutionnel d elr'industiation du XVII .
La dualité des pouvoirs s'organise : la science à l'académie. L'agir productif à la manufacture.
Au travail isolé de l'artisan, la manufacture substitue le travail partagé ou en communauté  et en grandes quantités, qui donne lieu à la spécialisation et à la division du travail.

#L'origine du management : Olivier de Serres vers 1600 dans "Théâtre d'agriculture et ménage des champs "décrit le rôle du "ménager" dans la production agricole ; "Le mesnage des champs "désigne  l'économie domestique et la gestion budgétaire de la maison des champs. Puis le bon ménage va désigner la manufacture.
A l'origine management définit donc la bonne organisation du travail et le bon gouvernement.

#Dilapidation de l'idée de nature et émergence de nouvelles valeurs : avan la science moderne, la Nature était identifiée à Dieu son créateur,.Surchargée de sens , elle est devenue autonome et les hommes ne cessent de la dilapider.
Sa lente chute est corrélative de la montée en puissance de le technoscience industrielle.
La Nature désincarnée cède la place progressivement à un nouveau grand Corps ou Etre, , l'Humanité , une et universelle , objet du mystère de l'Incarnation.
4 valeurs, composantes de la religion industrielle vont ainsi émerger :
1/ L'Humanité : semblable à un Etre vivant comme le fut la Nature. En détachant l'homme de la nature , les lumières introduisent l'idée d'une nature indéterminée de l'homme; L'homme est ainsi origine de l'homme, son fondement.
Cette faculté d'arrachement à la nature est ce que les Lumières appellent la raison et Rousseau, la perfectibilité. Elle a fait sortir l'homme de son état primitif et sa condition le voue à se transformer.C'est même irréversible : l'Etat de Nature est définitivement perdu.
Au Dieu unique répond un seul peuple humain.

2/L'Histoire : peu avant la Révolution française se forge le concept moderne d'Histoire. Contemporain du concept d'humanité, l'histoire n'est plus un livre de sentences dogmatiques mais se dégage de la référence à Dieu, rendant caduc le dessein dic-vin ou celui de la nature.On entre dans une ère post théologique où l'homme sera "Dieu sur terre".

3/ Le Progrès : indissociable de la sacralisation de l'humanité. C'est au moment du siècle des Lumières l'idée d'un Progrès généralisé.
Fontenelle : "il y a un ordre qui règle nos progrès".
Condorcet : "la masse totale du genre humain marche toujours à une perfection plus grande."
Ce qui est abandonné c'est la Providence au profit d cela raison humaine;
Pour Condorcet , on peut prévoir l'avenir par la connaissance du passé.

4/Le  travail : associé à l'entreprise ou à la manufacture comme facteur de production , rationalisé , mesuré et calculé. Elle contribue à la naissance de l'économie chez Adam Smith.
Pour Cantillon , l'entrepreneur à la différence du propriétaire ne peut vivre que dans l'incertain, le hasard, et donc le calcul.

Ces 4 valeurs peu à peu assemblées vont l'emporter et se coaguler dans la religion industrielle séculière

vendredi 13 octobre 2017

Citation 47 : Viet Thanh Nguyen

"Le mois dont je parle, c'est le mois d'avril le plus cruel de tous...Un avril qui changea tout pour les habitants d notre petite partie du monde et rien pour la plupart des habitants du reste du monde".
Viet Thanh Nguyen, in Le sympathisant, Belfond 2017.

mardi 10 octobre 2017

Et si la mobilité était la nouvelle religion industrielle

Atelier transit cité du 6 octobre 2017 avec Pierre Musso 


Pierre Musso
Monastère,manufacture, usine, il a écrit une généalogie de l'entreprise , pas une progression ,juste une évolution à travers les siècles de la forme majeure de l'occident : l'incarnation.
Sa thèse fait polémique par rapport aux thèses académiques de l'avénement du capitalisme par le protestantisme (weber) , voire du désenchantement (gauchet)

# le point de départ de la réflexion : pourquoi lors de la révolution industrielle de 1830 seule l'Occident a décollé économiquement ?
Pourquoi cette grande bifurcation ? Alors que la Chine technologiquement plus avancée ne l'a pas faite : il s'agit bien d'une vision du monde qui fait la différence 

Une approche philosophique : l'architecture fiduciaire = le clou, la clé de voûte d'une époque 

L'industrie ou la dialectique de Veronese ,1577, à Venise marque ce tournant du développement de la technique au détriment des arts libéraux 

Industrie = projeter à l'extérieur l'en soi
Au xvlll ieme siècle  3 sens : invention, opérations qui concourent à la production de richesses , entreprises industrielle 

Industriation : une vision du monde (# de industrialisation)

Isidore de Séville distingue les règles du croire (pourquoi) des préceptes du vivre (comment)
La foi et la loi, vont structurer toute institution 

Pierre Legendre à nomme schize le clivage dissociant les règles du croire venant du christianisme , des vestiges du droit romain formalisant les règles du vivre

Le grand mystère qui tient l'Occident c'est l'incarnation : la puissance de croyance de cet alliage va produire des effets de très grande durée

Le mystère de la foi constitutif de l'incarnation 
Le mystère de la loi constitutif de la norme

L'amour du référent fait accepter la norme : toute institution est faite de colle entre foi et loi

Les 3 grandes bifurcations :
1- 11 et 12ième siècle : révolution grégorienne ,droit romain , vision verticale, monastère,1iere révolution industrielle 
Saint Benoit (534-547) met en place sa règle des heures, qui servira de légitimité à toutes les approches de management 
L'horloge, mesure du temps vient rythmer ,organiser le temps de travail et prépare l'arrivée de la machine; aujourd'hui l'horloge c'est notre ordi, ou notre smartphone : celui qui produit la nouvelle norme 
On croit à la transsubstantiation : la recherche du mystère en Dieu

2-16 et 17 ième siècle :en eaux temps  1/bacon, Descartes 2/ Rousseau, hume ,science moderne, vision souterraine, 
lois de la nature, manufacture 
Le distinguo entre dieu et la nature est la grande idée
On croit comme Newton à la transmutation : la recherche du mystère dans la nature 
Le trans humanisme comme vision moderne de l'alchimie 
"Ce ne sont pas les découvertes scientifiques qui ont provoqué le changement de l'idée de nature .c'est le changement de l'idée de nature qui à permis ces découvertes."Merleau Ponty

Le grand philosophe est Francis Bacon : le 1ier a utiliser le progrès dans un sens temporel (et non plus spatial)
La royal Society, va appliquer la science . Colbert va reprendre la même idée
Cette étape est nécessaire avant de passer à la science appliquée dans l'industrie 

1750 : naissance de l'économie politique et affrontements qui vont amener la révolution 
2 penseurs en arrière plan :
ROUSSEAU : la perfectibilité et dénaturation sont complémentaires et incompatibles nous prévient il  2 solutions : l'industrialisation assez inévitable ou le retour à la nature, l'impossible retour en arrière
 
Hanna Arendt reprendra la même argumentation après la deuxième guerre mondiale 
L'école écossaise : le scottish enligtenment ,sorte de collège invisible avec Hume est majeur
Lindustriation est la mise en place d'une fiction : Hollywood et Silicon valley sont complémentaires,l'une fait la mise en scène de l'autre 
La Bible est l'encyclopédie de Diderot et d'Alembert : elle observe les fabriques, ateliers , manufacturés pas l'état : la philosophie moderne ne part pas du politique 

3- 19 et 20 ième siècle : 1/saint Simon 2/management ,machinisme , humanité, histoire,vision horizontale
Lindustriation devient industrialisation 
"La science trouve ou découvre , l'industrie applique et l'homme suit"
Les 6 piliers de la révolution industrielle : la révolution industrielle, l'humanité le grand être, la valeur travail, la science, l'histoire orientée par le progrès, la notion d'utilité sorte d'embrayeur de valeur
Les socialistes industrialistes 
Saint Simon et Auguste Comte , formulent la philosophie de l'industrie 
Valorisons les abeilles industrialistes au détriment des frelons politiques
Ils vont petit à petit se débarasser du pouvoir spirituel au profit de science - technique - industrie : la question du pourquoi disparaît 

Les ingénieurs inventent le management 
Le corps physique va se dégrader de incarnation en incorporation : rechercher dans le corps de l'opérateur puis dans sa tête , ce que l'on va pouvoir  mettre dans un corpus

Le cyber management va être élaboré au sortir de la guerre :
Invention de l'ordinateur entre 1942 et 1960 : wiener, drucker
Leur thèse : la guerre résulte de mauvaises décisions des etres humains ; confions la gouvernance aux machines et on évitera la grande catastrophe 
On est toujours dans cette croyance 
On est dans l'homme programmable et programme

L'entreprise pense et produit de plus en plus de pensées que le politique suit
La France inventeur des industries de l'imaginaire a des cartes à jouer
Les failles : Ce qui vacille aujourd'hui c'est la notion de progrès ; apparition d'une schize nouvelle entre la puissance de la technoscience et le sens : il y'a un hiatus à ce niveau la
On est de plus en plus dans l'incorporation 

La nouvelle mutation anthropologique : le smartphone 
Dans l'histoire de l'humanité il y a très peu d'objets qu'on a accepté sur soi 
Le selfie est une très belle image de cette nouvelle vision du monde

Tino segal : Thierry progress 




Commentaires 41 : La religion industrielle : l'imago mundi chrétienne et le monastère 3/6

L'hypothèse du livre est que l'industrie forme un produit dérivé et paradoxal du christianisme et du monachisme au XII et XIII sème siècles , époque qui développe un nouveau culte du travail et de la technique pour libérer le maximum de temps destiné à la prière.

C'est pour le monastère que saint Benoit fixe la règle qui associe prière et travail, fidèle et  industria.
La Réforme papale apporte l'unification de la foi chrétienne et du droit romain, liant une raison de vivre (la foi) et des règles de vie(normes).

#La schize comme bifurcation fondatrice : la vision du monde occidental se refonde à la charnière de ces deux siècles par la rencontre entre le christianisme - foi sans loi- et le cadavre juridique romain - loi sans foi.
Cette schize était une faille ensevelie dans l'histoire de l'occident monothéiste chrétien.
Elle va structurer le scénario fondateur de la séparation/liaison des deux  pouvoirs entre pouvoir papal , spirituel et pouvoir impérial, temporel.
Saint Thomas va distinguer et concilier, la foi et la raison, la spirale et la ligne et séparer ainsi philosophie et théologie

#Une nouvelle vision chrétienne du travail : si l'antiquité une vision contemplative de la nature, si elle valorise plutôt le temps consacré à la sphère publique, aux loisirs et à la cité, le christianisme va développer à la fois dans la théologie et dans les monastères le travail , la technique et l'action sur la nature.
La Genèse ouvre la voie de la domination la Nature par le travail et la technique .
Dieu a confié à l'homme la continuation de la Création donnée inachevée  pour qu'il la complète par le développement de son travail.
Parce que le travail est un châtiment dans la Genèse, l'homme déchu doit , pour sa pénitence, gagner son pain à la sueur de son front. Le christianisme a rendu sa liberté aux esclaves et réhabilité le travail;
L'homme est essentiellement un collaborateur de Dieu créateur : ainsi ce n'est pas par hasard que la technique industrielle se soit développée dans ce monde.
Saint Augustin introduit même la notion de progrès en comparant la suite des générations


#Le monastère comme nouvelle institution : le travail est un élément de l'identité du moine parce qu'il est pour lui le complément de la prière et de la contemplation
La règle bénédictine introduit une organisation stricte de la journée, le temps étant mesuré et rationalisé par des horaires définis par le soleil.
Dans l'ordre clunisiens on séparera le travail d'une nouvelle façon : aux moines les plus instruits la prière et aux moines incultes ,les travaux manuels.
au XII sème siècle vont s'opposer deux modèles capitalistiques : le clunisien où l'agriculture était devenue extérieure. Le cistercien ou la mise en valeur du patrimoine était redevenu le fait de la communauté.Ce dernier parait révolutionnaire et fonctionne très bien en raison de : l'intensification de l'élevage, le maintien de travaux manuels, l'isolement des granges et l'exemption des redevances.
Pour eux l'utilisation de la technique peut aussi être un moyen de réduire le temps de travail pour augmenter celui consacré à la prière.
Ainsi Citeaux sera aux avant garde du développement de la métallurgie.
Pour les franciscains, il s'agit de vivre dans la pauvreté sur le modèle du Christ, moins pour rationaliser l'activité que pour revivre l'Incarnation.
Pour eux le commerce et le profit sont légitimes  à la condition qu'il se fassent pour le bien de la communauté sacrée et non pour le profit individuel
Le Diable a été le 1ier usurier comme le Christ le 1ier marchand.
Les franciscains ont précédé las calvinistes dans l'élaboration théorique d'une mentalité  favorable au développement du capitalisme.
Tout se passe comme si l'organisation du monastère préfigurait celle de la ville active, puis celle de l'usine productive.

#Un moment clé 1130-1140 : Surger se lance dans la reconstruction de St Denis et tout bascule: tout doit être mise désormais , toutes les richesses à la célébration de l'Eucharistie et célébrer le Christ par les lumières du sanctuaire,  donc par la grandeur et la hauteur des ouvertures.
La lumière visible donne présence à la lumière divine invisible avec une conséquence imprévisible : le mystère de l'Incarnation peut désormais se fixer dans d'autres grands corps que celui du Christ : la boite de pandore est ouverte
La fabrique de la cathédrale annonce la gestion de la manufacture et de l'usine

On est passé progressivement de l'homo sacer à l'homo faber.

mardi 3 octobre 2017

lexique 184 : l'intelligence artificielle

"Elon Musk comme Ray Kurzwei ont raison dans le fait que l'intelligence artificielle va, plus qu'une autre révolution auparavant radicalement changer notre économie, notre culture et notre société. Cela ne signifie pas que leur vision de l'avenir est la bonne."
Noah Harari in Le Point 30 aout 2017