mardi 24 octobre 2017


Business coaching : 5 motivations essentielles des dirigeants

Vous êtes dirigeant, entrepreneur ou manager et pour faire face à vos enjeux de business ou de management, vous vous interrogez peut-être sur l’utilité d’un accompagnement de Business coaching.
Pour tenter de vous éclairer, j’ai passé en revue les quelques 150 missions, que nous avons effectuées depuis 2003 auprès d’une quarantaine de clients, tous dirigeants de PME ou de filiales de grands groupes dans les secteurs du marketing – communication – internet – sport. J’ai ainsi pu analyser les principales motivations de ces dirigeants au moment de démarrer une mission.

Voici donc la synthèse des 5 raisons principales ou besoins exprimés par ces dirigeants :

1.    Transformer l’entreprise, redonner un projet stratégique et du sens aux équipes : dans le contexte actuel de mutation numérique de l’économie, la 1ière demande du dirigeant est, sans surprise aucune, de l’aider à transformer son entreprise.
De la digitalisation d’une fonction ou d’un service à la redéfinition complète du modèle d’affaires, du repositionnement sur le marché à la refonte du plan stratégique, d’une l’organisation plus agile  aux modes collaboratifs, les sujets sont aussi nombreux que variés.
C’est même bien souvent devenu pour le dirigeant qui prend sa fonction, son cœur de mission, sa priorité avec un vrai paradoxe : si la plupart s’accordent en général en interne sur la nécessité de se transformer, seul le « big boss « est réellement habilité à donner l’input nécessaire à la transformation.
Ici le rôle du Business coach est notamment d’accompagner son client à : 1/ sortir de son prisme quotidien pour faire évoluer sa vision. 2/ bien préparer son projet business en amont, sans en oublier la dimension change management notamment en terme de sens et d’impact pour les équipes 3/ l’aider à prendre conscience de tout ce qui peut contribuer ou freiner le changement dans son fonctionnement quotidien.

2.    Faire face à un événement inattendu/inconnu : l’accélération des évolutions de marché conduit les entreprises, y compris les PME, à faire face à de plus en plus d’événements  « sortant du cadre de pilotage ordinaire » comme : une mutation technologique qui reconfigure le métier (digital et publicité) , une évolution du cadre juridique (marché de la formation professionnelle), la montée en puissance  de nouvelles formes de concurrence (Gafa, cabinets de conseil pour les agences de communication) , une opportunité de rapprochement ou d’acquisition, une opportunité  de croissance (Paris 2024 pour le secteur su sport), une crise managériale… autant de sujets qui nécessitent une action organisée aussi rapide que réfléchie et pour lesquels le dirigeant se retrouve souvent seul en 1ière ligne. Est –il bien préparé ? Est-il possible de maîtriser tous ces sujets, qu’il ne rencontrera peut être qu’une seule fois .
 La courbe d’expérience est souvent un peu courte et si l’expert-comptable ou l’avocat sont souvent de bons points d’appui, ils le sont surtout sur les dimensions  ... juridiques et comptables. Et pour tout le reste ? Comment construire une vision holistique de la problématique ? Analyser avec suffisamment de recul ? Transformer un événement compliqué en réelle opportunité ? Comment éviter l’embrasement jusqu’à la crise ? (si, si, cela arrive, j’en rencontre régulièrement). Par quoi commencer ?
Là encore le dirigeant, culturellement perçu comme omniscient (le chef de la tribu gauloise) et omnipotent est très attendu : vision, scénario de sortie de crise, il est avant tout chargé de sécuriser la situation des personnes concernées.
Dans ce véritable passage de cap, il s’agit autant d’imaginer le point d’arrivée que les moyens de la traversée ;  et surtout de bien les communiquer aux équipes, étape par étape.
 Le Business coach s’engage ici auprès de son client dans une posture de facilitateur, influente mais non stratégique : il propose un cadre de réflexion avec la limite de ne pas agir à la place de son client.

3.    Résoudre des problèmes de coopération pas toujours exprimés : « emloyees first » entend-on depuis quelques années, ce que l’on pourrait également traduire pour le dirigeant par : seul il  ne peut rien, il a besoin de tous et tout le temps pour bien faire fonctionner « le système « entreprise : clients, actionnaires, associés, équipes internes, fournisseurs banquiers… sont donc tous potentiellement des partenaires potentiels  de la coopération.
Avec, bien sûr, parfois des bugs et même des conflits lorsque le sens s’est perdu, les visions divergent ou les intérêts deviennent contradictoires et ce d’autant plus fortement que l’entreprise se situe à un moment charnière.
 L’effet négatif sur la dynamique managériale s’en ressent assez vite : c’est,
un repositionnement qui tarde à se faire parce que deux associés ne sont plus d’accord et n’osent pas se le dire ; une réorganisation qui coince parce que le Comex a du mal à laisser grandir ses N-1, une crise managériale parce que les managers n’adhèrent plus à la stratégie.... toutes ces situations qui intellectuellement paraissent assez  simples mais sont en réalité assez  bloquantes et souvent plus facile à dénouer par l’intervention d’un tiers de confiance. Le risque est à terme d’éteindre tout le potentiel de coopération de l’entreprise, pour un problème connu mais non résolu.
Dans ce cas, l’un des enjeux va être de bien distinguer le sujet business ou technique au cœur du projet, des processus relationnels tissés entre les acteurs. Il appartient alors au Business coach de travailler avec son client sur cette  prise de conscience pour mettre en place les actions appropriées au bon niveau et stopper ce mécanisme souvent observé du «  continuer à faire plus de la même chose « . L’accent sera également mis sur la dimension éthique de la coopération, non seulement l’importance de définir des règles du jeu mais également de les appliquer.


4.    Rechercher une réassurance plus personnelle : il s’agit là de demandes un peu moins explicites, un peu plus masquées et surtout plus personnelles. Le plus souvent combinées avec des demandes business ou techniques, elles constituent néanmoins un fondement de motivation important  pour le dirigeant : problème de reconnaissance ou de légitimité, de posture ou d’imposture, de confiance en soi ou de lâcher prise, le dirigeant est aussi une personne qui vit ses journées avec beaucoup d’intensité, traverse des épreuves, prend des coups, connaît des satisfactions et aussi des échecs, de forte intensité parfois.
     Une personne qui peut aussi se sentir seule dans sa fonction (la fameuse solitude du manger), notamment au moment de prendre des décisions, qui peut douter, côtoyer ses peurs, voire se retrouver confronter à  ses limites dans certaines situations difficiles. Bref quelqu’un qui cherche d’une façon ou d’une autre à se rassurer.Parfois à la frontière du psy (mes clients me l’évoquent quelques fois en souriant pour aussitôt ajouter qu’ils font bien la différence entre les deux), le Business coaching peut être une solution pour l’aider, au-delà des sujets business, à exprimer la façon dont il vit les situations les plus difficiles, à faire le point sur lui-même et évaluer où il en est de sa propre écologie.
C’est souvent là, une occasion de se redynamiser par rapport à ses propres objectifs, de se réaligner ou même parfois d’imaginer d’autres solutions, jusque-là in envisagées. C’est durant ou après ces séquences où il reconsidère « ses piliers de vie « que se prennent  parfois des décisions importantes du type : prendre un DG, s’associer et partager avec quelqu’un, rapprocher sa structure, vendre, reprendre..

5.    Et toujours apprendre, se perfectionner aller au-delà : si Roger Federer est peut-être encore aujourd’hui, le meilleur joueur de tennis du monde, c’est bien sur en raison de son talent et au plaisir qu’il continue à prendre tous les jours en jouant au tennis.
Mais s’il joue encore à ce niveau, qu’il est peut être même meilleur qu’il y a 5 ans, c’est surtout parce qu’il continue, à 36 ans, à s’entrainer toujours très dur avec plusieurs entraîneurs, non pas pour se maintenir en forme (ça ne suffirait pas) mais pour continuer à améliorer son jeu (si, si). C’est à dire essentiellement à l’adapter aux caractéristiques physiques (moins rapide, moins résistant) et psychiques (mental, science du jeu) d’un homme de bientôt  40 ans.
Sur cet aspect de nombreux dirigeants ressemblent aux sportifs de haut niveau, cherchant constamment à apprendre et à se perfectionner.
Et s’il existe aujourd’hui de nombreux endroits pour se former à de nouvelles compétences (centres de formations), s’ouvrir aux innovations (think tank ) ou plus simplement échanger entre dirigeants (clubs, associations), c’est aussi là un des rôles du Business coach que de travailler avec son client à une prise de conscience de ses points de force ou de faiblesse. Pour au final l’amener à faire des choix et comme dirait Arsène Wenger, un autre sportif, «* savoir si il sera plus efficace de renforcer ses points forts ou de travailler sur ses points faibles « pour améliorer ses propres performances.
C’est aussi l’occasion, à partir d’un travail sur la personnalité de se pencher sur les modes de ré oxygénation ou de récupération mentale aussi importants pour le dirigeant que pour le sportif.

En conclusion, à travers toutes ses réponses se dessine, peut être un portrait des savoir faire et qualités que l’on demande aux dirigeants d’entreprise des années 2010-20 : savoir adapter leur entreprise aux mutations de la nouvelle économie numérique; savoir rapidement et solidement  faire face aux nombreux événements imprévus/inconnus de leur environnement  ; gérer au mieux leurs relations et modes de coopération avec tous les acteurs internes et externes ; savoir constamment se recentrer par rapport à ses piliers de vie ; rester en veille, continuer à apprendre et se perfectionner.
Tout cela en un seul homme ou une seule femme, comme autant de raison de faire appel à l’accompagnement  d’un Business coach.


* citation de mémoire d’un propos d’Arsène Wenger, manager de équipe de football d’Arsenal.
** pour ma part j’utilise le MBTI


Pascal Guibert  Busines Coach de dirigeants et entrepreneur
Fondateur de La Compagnie du Changement
           Co – fondateur  de Groupe VT Scan et de la Réclame.fr
Formation : psychologue (Rouen 1984)  ,marketing- communication (DESS CELSA) , master coach (Médiat-Coaching 2003)