Business coaching : 5 motivations essentielles des dirigeants
Vous êtes dirigeant, entrepreneur ou manager et pour
faire face à vos enjeux de business ou de management, vous vous interrogez peut-être
sur l’utilité d’un accompagnement de Business coaching.
Pour tenter de vous éclairer, j’ai passé en
revue les quelques 150 missions, que nous avons effectuées depuis 2003 auprès
d’une quarantaine de clients, tous dirigeants de PME ou de filiales de grands
groupes dans les secteurs du marketing – communication – internet – sport. J’ai
ainsi pu analyser les principales motivations de ces dirigeants au moment de démarrer
une mission.
Voici donc la synthèse des 5 raisons principales
ou besoins exprimés par ces dirigeants :
1.
Transformer
l’entreprise, redonner un projet stratégique et du sens aux équipes :
dans le contexte actuel de mutation numérique de l’économie, la 1ière demande
du dirigeant est, sans surprise aucune, de l’aider à transformer son
entreprise.
De la digitalisation d’une
fonction ou d’un service à la redéfinition complète du modèle d’affaires, du repositionnement
sur le marché à la refonte du plan stratégique, d’une l’organisation plus agile
aux modes collaboratifs, les sujets sont
aussi nombreux que variés.
C’est même bien souvent devenu
pour le dirigeant qui prend sa fonction, son cœur de mission, sa priorité avec un
vrai paradoxe : si la plupart s’accordent en général en interne sur la
nécessité de se transformer, seul le « big boss « est réellement habilité
à donner l’input nécessaire à la transformation.
Ici le rôle du Business
coach est notamment d’accompagner son client à : 1/ sortir de son
prisme quotidien pour faire évoluer sa vision. 2/ bien préparer son projet
business en amont, sans en oublier la dimension change management notamment en
terme de sens et d’impact pour les équipes 3/ l’aider à prendre conscience de
tout ce qui peut contribuer ou freiner le changement dans son fonctionnement
quotidien.
2.
Faire
face à un événement inattendu/inconnu : l’accélération
des évolutions de marché conduit les entreprises, y compris les PME, à faire
face à de plus en plus d’événements « sortant du cadre de pilotage ordinaire »
comme : une mutation technologique qui reconfigure le métier (digital et
publicité) , une évolution du cadre juridique (marché de la formation
professionnelle), la montée en puissance de nouvelles formes de concurrence (Gafa,
cabinets de conseil pour les agences de communication) , une opportunité de rapprochement
ou d’acquisition, une opportunité de croissance
(Paris 2024 pour le secteur su sport), une crise managériale… autant de sujets qui
nécessitent une action organisée aussi rapide que réfléchie et pour lesquels le
dirigeant se retrouve souvent seul en 1ière ligne. Est –il bien préparé ?
Est-il possible de maîtriser tous ces sujets, qu’il ne rencontrera peut être
qu’une seule fois .
La courbe d’expérience est souvent un peu courte
et si l’expert-comptable ou l’avocat sont souvent de bons points d’appui, ils
le sont surtout sur les dimensions ... juridiques
et comptables. Et pour tout le reste ? Comment construire une vision
holistique de la problématique ? Analyser avec suffisamment de
recul ? Transformer un événement compliqué en réelle opportunité ?
Comment éviter l’embrasement jusqu’à la crise ? (si, si, cela arrive, j’en
rencontre régulièrement). Par quoi commencer ?
Là encore le dirigeant,
culturellement perçu comme omniscient (le chef de la tribu gauloise) et
omnipotent est très attendu : vision, scénario de sortie de crise, il est avant
tout chargé de sécuriser la situation des personnes concernées.
Dans ce véritable passage
de cap, il s’agit autant d’imaginer le point d’arrivée que les moyens de la
traversée ; et surtout de bien les communiquer
aux équipes, étape par étape.
Le Business coach s’engage ici auprès de son
client dans une posture de facilitateur, influente mais non stratégique : il
propose un cadre de réflexion avec la limite de ne pas agir à la place de son
client.
3.
Résoudre
des problèmes de coopération pas toujours exprimés :
« emloyees first » entend-on depuis quelques années, ce que l’on
pourrait également traduire pour le dirigeant par : seul il ne peut rien, il a besoin de tous et tout le
temps pour bien faire fonctionner « le système « entreprise :
clients, actionnaires, associés, équipes internes, fournisseurs banquiers… sont
donc tous potentiellement des partenaires potentiels de la coopération.
Avec, bien sûr, parfois des
bugs et même des conflits lorsque le sens s’est perdu, les visions divergent ou
les intérêts deviennent contradictoires et ce d’autant plus fortement que
l’entreprise se situe à un moment charnière.
L’effet négatif sur la dynamique managériale s’en
ressent assez vite : c’est,
un repositionnement qui
tarde à se faire parce que deux associés ne sont plus d’accord et n’osent pas
se le dire ; une réorganisation qui coince parce que le Comex a du mal à
laisser grandir ses N-1, une crise managériale parce que les managers
n’adhèrent plus à la stratégie.... toutes ces situations qui intellectuellement
paraissent assez simples mais sont en
réalité assez bloquantes et souvent plus
facile à dénouer par l’intervention d’un tiers de confiance. Le risque est à
terme d’éteindre tout le potentiel de coopération de l’entreprise, pour un
problème connu mais non résolu.
Dans ce cas, l’un des
enjeux va être de bien distinguer le sujet business ou technique au cœur du
projet, des processus relationnels tissés entre les acteurs. Il appartient
alors au Business coach de travailler avec son client sur cette prise de conscience pour mettre en place les
actions appropriées au bon niveau et stopper ce mécanisme souvent observé du
« continuer à faire plus de la même chose « . L’accent sera également
mis sur la dimension éthique de la coopération, non seulement l’importance de
définir des règles du jeu mais également de les appliquer.
4.
Rechercher
une réassurance plus personnelle : il s’agit là de
demandes un peu moins explicites, un peu plus masquées et surtout plus
personnelles. Le plus souvent combinées avec des demandes business ou
techniques, elles constituent néanmoins un fondement de motivation
important pour le dirigeant : problème de
reconnaissance ou de légitimité, de posture ou d’imposture, de confiance en soi
ou de lâcher prise, le dirigeant est aussi une personne qui vit ses journées avec
beaucoup d’intensité, traverse des épreuves, prend des coups, connaît des satisfactions
et aussi des échecs, de forte intensité parfois.
Une personne qui peut aussi
se sentir seule dans sa fonction (la fameuse solitude du manger), notamment au
moment de prendre des décisions, qui peut douter, côtoyer ses peurs, voire se
retrouver confronter à ses limites dans
certaines situations difficiles. Bref quelqu’un qui cherche d’une façon ou
d’une autre à se rassurer.Parfois à la frontière du
psy (mes clients me l’évoquent quelques fois en souriant pour aussitôt ajouter
qu’ils font bien la différence entre les deux), le Business coaching peut être
une solution pour l’aider, au-delà des sujets business, à exprimer la façon
dont il vit les situations les plus difficiles, à faire le point sur lui-même
et évaluer où il en est de sa propre écologie.
C’est souvent là, une occasion
de se redynamiser par rapport à ses propres objectifs, de se réaligner ou même parfois
d’imaginer d’autres solutions, jusque-là in envisagées. C’est durant ou après
ces séquences où il reconsidère « ses piliers de vie « que se prennent
parfois des décisions importantes du
type : prendre un DG, s’associer et partager avec quelqu’un, rapprocher sa
structure, vendre, reprendre..
5.
Et
toujours apprendre, se perfectionner aller au-delà : si
Roger Federer est peut-être encore aujourd’hui, le meilleur joueur de tennis du
monde, c’est bien sur en raison de son talent et au plaisir qu’il continue à
prendre tous les jours en jouant au tennis.
Mais s’il joue encore à ce
niveau, qu’il est peut être même meilleur qu’il y a 5 ans, c’est surtout parce
qu’il continue, à 36 ans, à s’entrainer toujours très dur avec plusieurs
entraîneurs, non pas pour se maintenir en forme (ça ne suffirait pas) mais pour
continuer à améliorer son jeu (si, si). C’est à dire essentiellement à
l’adapter aux caractéristiques physiques (moins rapide, moins résistant) et
psychiques (mental, science du jeu) d’un homme de bientôt 40 ans.
Sur cet aspect de nombreux dirigeants
ressemblent aux sportifs de haut niveau, cherchant constamment à apprendre et à
se perfectionner.
Et s’il existe aujourd’hui de
nombreux endroits pour se former à de nouvelles compétences (centres de
formations), s’ouvrir aux innovations (think tank ) ou plus simplement échanger
entre dirigeants (clubs, associations), c’est aussi là un des rôles du Business
coach que de travailler avec son client à une prise de conscience de ses points
de force ou de faiblesse. Pour au final l’amener à faire des choix et comme
dirait Arsène Wenger, un autre sportif, «* savoir si il sera plus efficace
de renforcer ses points forts ou de travailler sur ses points faibles
« pour améliorer ses propres performances.
C’est aussi l’occasion, à
partir d’un travail sur la personnalité de se pencher sur les modes de ré
oxygénation ou de récupération mentale aussi importants pour le dirigeant que
pour le sportif.
En
conclusion, à travers toutes ses réponses se dessine, peut
être un portrait des savoir faire et qualités que l’on demande aux dirigeants d’entreprise
des années 2010-20 : savoir adapter leur entreprise aux mutations de la
nouvelle économie numérique; savoir rapidement et solidement faire face aux nombreux événements imprévus/inconnus
de leur environnement ; gérer au mieux leurs
relations et modes de coopération avec tous les acteurs internes et externes ;
savoir constamment se recentrer par rapport à ses piliers de vie ; rester
en veille, continuer à apprendre et se perfectionner.
Tout cela en un seul homme
ou une seule femme, comme autant de raison de faire appel à l’accompagnement d’un Business coach.
*
citation de mémoire d’un propos d’Arsène Wenger, manager de équipe de football
d’Arsenal.
**
pour ma part j’utilise le MBTI
Pascal
Guibert Busines Coach de dirigeants et
entrepreneur
Fondateur
de La Compagnie du Changement
Co – fondateur de Groupe VT Scan
et de la Réclame.fr
Formation :
psychologue (Rouen 1984) ,marketing-
communication (DESS CELSA) , master coach (Médiat-Coaching 2003)