vendredi 31 octobre 2014

Lexique 137 : le temps et l'action

"Certains attendent que le temps change, d'autres le saisissent avec force et agissent."
Dante.

mardi 28 octobre 2014

Expressions 26 : "y a pas de soucis"

Cette phrase est devenue un véritable  hymne à notre époque, une ponctuation de toutes nos conversations : "y a pas de soucis".
Pourquoi entend-on autant ,aujourd'hui, de "y a pas de soucis" dans les discussions ?
Telle est la question.
1ière piste dans un monde remplis de soucis, ou chaque action ou prise de parole du quotidien nous expose à nous heurter à des problèmes possibles,une situation sans soucis notable est suffisamment pour être relevée et exprimée dans notre conversation.
Autrement dit , dans un monde remplit de contraintes, dangers et autant de problèmes potentiels, Le "y a pas de soucis" collationnerait ici les situations sans stress.
2ième piste plutôt orientée sur l'interaction avec les autres. "y a pas de soucis" s'adresse à son interlocuteur comme une forme de réassurance .. de la situation  mais aussi de la relation à l'autre . Comme une sorte de poignée de main (qui depuis la nuit des temps sert aux hommes à montrer à la fois qu'ils n'ont pas d'arme et donc des intentions pacifiques ) verbale qui servirait de gage de non agression entre les individus.
Car nous y voilà le quotidien s'est peu à peu électrisé de nombreuses tensions entre les individus , métro, guichets de commerce, phoning d'assistance, école autant de lieux de micro frictions (ou plus importantes parfois) qui finissent en s'accumulant par nous peser au quotidien.
"y a pas de soucis" serait devenue ainsi cette phrase incantatoire nous préservant d'un risque de tension voire de dérapage de toute interaction avec nos contemporains.

lundi 27 octobre 2014

Images de (post) modernité

Kraftwerk, Autobahn 1974.

vendredi 24 octobre 2014

Isaac Asimov inventeur du brain storming

C’est mon ami Bébert qui m’a averti de ce texte d’Asimov publié par Robin Prudent pour rue 89. Evidemment un article sur la créativité d’Asimov, un de nos auteurs fétiches de nos jeunes années, on était obligé de regarder de plus près. A quand celui de P .K  Dick sur le même sujet.

« En 1959, l’écrivain de science-fiction Isaac Asimov avait participé à des recherches collectives à propos d’un bouclier antimissile pour l’armée américaine. C’est son ami, le scientifique Arthur Obermayer, qui l’avait invité à se joindre à des sessions de réflexions autour du projet militaire de l’Agence pour les projets de recherche avancée de défense (Darpa).Asimov ne participa qu’à quelques réunions, de peur que sa liberté d’expression ne soit limitée par les informations confidentielles qu’il allait devoir traiter. Mais ce passage ne fut pas anodin, puisqu’il laissa derrière lui un texte (en anglais) sur la créativité.Plus d’un demi-siècle plus tard, son ami scientifique est retombé dessus et a décidé de le publier. Voici ses principaux conseils qu’il donne pour faire émerger une idée géniale. 
1 Rassembler des connaisseurs et des excentriques
Pour Isaac Asimov, le processus de créativité est similaire dans tous les domaines de recherche. La grande idée ne sort pas de nulle part, mais d’une connexion inattendue de plusieurs faits ou idées déjà étudiés. Pour faire émerger un concept inédit, il faut donc rassembler des personnes ayant des connaissances fines du sujet en question et d’autres qui n’ont pas peur de proposer des rapprochements un peu fous.
Si cette connexion n’a pas nécessité d’audace, c’est qu’elle n’est qu’une idée corollaire à une idée plus ancienne. Une grande innovation ne devient raisonnable qu’après avoir émergé.
2 Créer une ambiance de travail ouverte aux réflexions stupides
Une fois les bonnes personnes rassemblées autour d’une même table, rien n’est encore gagné. Isaac Asimov cherche alors le moyen de les persuader de laisser libre cours à leur imagination. Pour cela, il faut une grande liberté de ton et de propos.
« Le plus important est de laisser une certaine quiétude et permissivité. Le monde, en général, désapprouve la créativité, et être créatif en public est particulièrement mal vu. Même émettre une supposition en public semble inquiétant. [En session de réflexion] les personnes doivent avoir le sentiment qu’on ne les désapprouvera pas. »
Ainsi, deux types de personnes doivent être écartés de ces sessions :
            ceux qui ne seraient pas prêts à entendre des idées stupides et déstabiliseraient ainsi les autres ;
            et ceux qui auraient une réputation à ne pas perdre ou une autorité trop forte et réduiraient l’assemblée à une obéissance passive.
L’écrivain insiste :
« Même si ces personnes sont individuellement très intéressantes, elles risquent de neutraliser les autres. »
3 Pas plus de cinq participants en même temps
Isaac Assimov met aussi en garde contre la volonté de multiplier les membres de ces sessions de réflexions.
« Le nombre optimal de personne dans chaque groupe ne doit pas être très élevé. Pas plus de cinq personnes ne sont nécessaires. Un nombre plus élevé de personnes permettrait d’apporter davantage d’informations, mais la tension créée par l’attente de pouvoir s’exprimer peut devenir très frustrante. »
L’auteur préconise donc de faire varier les participants plutôt que d’imposer la venue de tout le monde, en même temps.
4 Cultiver l’informel et éliminer le sentiment de responsabilité
Malgré le caractère très sérieux des recherches militaires auxquels il participe, Isaac Asimov préconise de cultiver une certaine légèreté dans ces sessions de recherche.
« La jovialité, l’usage des prénoms, les blagues, sont – je pense – à l’origine des idées. Pas en eux-mêmes, mais parce qu’ils participent à l’enthousiasme qui doit accompagner de la folie créatrice. »
Ainsi, il délaisse volontiers les salles de conférences austères pour réunir les groupes chez l’un des participants ou autour d’un dîner au restaurant.
De plus, le fait de se sentir coupable de ne pas avoir eu une de bonne idée est la manière la plus sûr de ne jamais faire émerger cette bonne idée.
« La chose qui inhibe le plus cette créativité, est sûrement le sentiment de responsabilité. Les plus grandes idées des derniers siècles sont venues de personnes qui n’étaient pas payées pour avoir cette idée. [...] Les idées sortent des portes secondaires. »
5 Trouver un psychanalyste et un arbitre
Pour faire émerger des idées enfouies profondément, il faut aider les participants à stimuler leur créativité.
« Il faut qu’une personne ait un rôle proche de celui du psychanalyste, c’est-à-dire poser les bonnes questions pour laisser les personnes parler de leur passé afin d’obtenir de nouvelles connaissances. »
Les sessions de réflexions collectives ne doivent pas non plus être en dehors de toutes règles. Pour cela, un autre personnage clé doit être présent : l’arbitre. Selon Isaac Asimov, celui-ci doit poser des repères dans le débat et guider les réflexions vers le sujet central.
Si vous respectez ces règles, les dispositifs artificiels pour stimuler la créativité ne vous seront plus être nécessaires selon l’auteur. Les idées ne devraient pas tarder à arriver. »

Ce que je trouve formidable c’est que 60 ans après cette technique s’est tellement développée qu’elle est aujourd’hui au cœur de la plupart des processus d’innovation ,au point d’être devenue un outil de base de certaines disciplines  comme le marketing ou la  communication. (même si les techniques d’animation varient considérablement selon les sujets)

Mieux je pense qu’elle a fortement contribué à la revalorisation des processus de créativité dans l’entreprise en générale et dans les pratiques innovantes en particulier.

mardi 21 octobre 2014

Accélération 8 : la dynamisation de soi dans les temps modernes

Accélération : ou comment définir notre monde post moderne  par une transformation du temps

Commentaires sur le livre de Hartmut Rosa, sociologue et philosophe allemand, auteur de Accélération La Découverte 2011.
Parce que la notion de savoir qui l'on est , s'avère inséparable d'une interprétation qui l'on était et de qui l'on sera ou bien de ce que l'on aimerait devenir.

La question est de savoir quelles sont dans la société de modernité avancée, les conséquences du changement social observé par les analyses de la mondialisation ou de la postmodernité sur les formes de subjectivité ?
L'augmentation quantitative d'un principe fondamental constitutif de la modernité peut elle aboutir - et dans quelle mesure - à une transformation qualitative du rapport à soi ?
En quoi la fluidification et la dynamisation de l'identité de la modernité classique se distingue -t-elle de celle de la modernité avancée ?

#La modernité classique apporte une transformation du rapport à soi et du rapport au monde sous la forme d'une individualisation  qui entraine une temporisation de la vie : le sujet voit sa vie comme un projet à organiser.
Le même processus de dynamisation dans la modernité avancée engendre une définition situative  de l'identité à partir d'une perspective de vie détemporalisée.

#Dans les sociétés traditionnelles , l'identité sociale des  sujets était établie et prédéfinie de l'extérieur; la tradition et la Religion assignaient sa place à l'individu prémoderne; religion, orientation politique, lieu d'habitation, métier lui sont donnés, il ne les choisit pas.
Les rapports à soi ou à l'identité ne font l'objet d'examens introspectifs qu'à la suite du tournant réflexif, en particulier de la Réforme.
- Par la suite l'individualisation désigne le processus moderne d'apparition d'alternatives effectives par rapport à l'action et à la vie : le définition de qui l'on est n'est plus donnée de l'extérieur,mais dépend de plus en plu de la façon dont on organise sa propre existence; l'individualisation signifie avant out la possibilité  de choisir soi même les rôles et partenaires fondamentaux de l'identité (métier, conjoint, communauté religieuse);
Une conception standard de la biographie s'installe petit à petit et prévoit un programme en trois parties pour les domaines de la vie professionnelle  (formation, activité, retraite)  et de la vie familiale (enfance au foyer, nouveau foyer avec les enfants, 3ième âge après départ des enfants).
A la fiabilité des institutions sociales correspond la stabilité de l'identité individuelle qui se déploie tout au long de la vie.
La maxime de l'homme moderne est : trouve ta propre place dans le monde.
Mais ce processus de définition de l'identité n'a lieu qu'une fois : changement de métier, divorce ou conversion religieuse sont possibles mais sont des exceptions.
La révision ou la conversion de l'identité restent des possibilités mis plutôt explorées en cas de crise.
- Dans la modernité tardive il s'agit constamment de trouver un équilibre entre continuité et cohérence.On voit s'opérer une fluidification de l'identité personnelle stable au profit de projets personnels ouverts, souvent fragmentaires et fondés sur l'expérimentation.
L'individualisation signifie alors l'augmentation des possibilités de choix et du degré de contingence dans l'organisation de sa propre biographie. Augmentation qui prend la forme d'une combinatoire plus libre et de possibilités de révision plus aisées des composantes de l'identité.
Les composantes de l'identité peuvent à tout instant être révisés du fait du propre choix du sujet  ou d'une décision prise par d'autres.
Les âges de la vie cessent d'être étroitement liés à des activités spécifiques : formations, mariages, changements de métier se font à tout âge , ou presque.
Cela entraîne une perte de prédicitbilité : il n'est plus possible de définir qui est une personne à partir  d'un modèle d'ordre social  et culturel déterminé
L'identité devient ainsi transitoire et  elle se transforme selon un rythme  intragénérationnel.







mardi 14 octobre 2014

Lexique 136 : Les allumettes


"Tout va trop vite et change sans nous attendre
 Toi tu changes pas, tu es comme le prix des allumettes "

Le prix des allumettes 1972

mardi 7 octobre 2014

Lexique 135 théâtre

"Le monde est le théâtre de changements, et , être constant dans la nature serait une inconstance."
Abraham Cowley