"Je dis juste que si l'on change quelque chose dans notre génome, on en ignore les conséquences"
Frédéric Beigbeder in Une vie sans fin, Editions Grasset, 2017
Expressions - Impressions - Nouveaux concepts - Croyances et Incertitudes d'un Monde qui change
mardi 15 mai 2018
Citation 55 : Frédéric Beigbeder
Publié par La Compagnie du changement
Pascal Guibert, Coaching dirigeants
lundi 7 mai 2018
expression 44 : L'être humain est il en train de remplacer l'homme ?
Sauf qu'à y regarder d'un peu plus près , un mot qui se se substitue à un autre est souvent le signe d'un léger mais certain déplacement de notre pensée de l'évolution de notre culture et de notre vision du monde.
Mais quel peut donc bien être le sens cette lente mais visible substitution ?
L'homme faisait encore naguère figure de référent absolu, l'ultime créature de Dieu.
Son adaptabilité au monde et son habileté lui avaient permis de s'arracher de la plupart des pesanteurs terrestres , de prendre son destin en main pour dominer le monde.
Mais force est de constater que cette représentation a aujourd'hui quelque peu vieilli, qu'elle est de plus en plus bagarrée, par des discours nouveaux , d'origine diverse, tentant tous de relativiser cette notion d'Homme.
Comparé à l'homme, l'être humain se présente immédiatement comme une notion plus douce et plus relative.Une créature moins dominante puisqu'elle laisse accroire à la possibilité d'une coexistence avec d'autres êtres "non humains "à ses côtés.
S'esquisserait alors une vision du monde légèrement différente, passant d'une domination de l'homme sur le reste du monde à un écosystème plus équilibré.
Je vous propose un tout d'horizon de différentes notions mettant en scène , cette affaiblissement d'une part , ainsi que la reconnaissance de plus en plus forte des "non humains" et surtout des questions qu'elle nous pose ?
- L'appauvrissement constant de la planète : environnement de la vie des hommes depuis plus de 200000 ans. De plus en malade et vidée de ses ressources par la surpopulation et le dérèglement climatique: le 1ier août 2017 , nous finissions les ressources qu'elle peut produire en une année.
Combien de temps sera t-il encore possible d'y vivre est dans quelles conditions ? Voilà bien un enjeu majeur pour nos contemporains. C'est également une question vitale pour l'homme : comment exister sans la planète ?
- Le développement des "être intelligents non humains" : plus se développent l'Intelligence artificielle et ses rejetons objets connectés ou robots, plus se confirme la nécessité de penser les relations entre l'être humain et ses nouvelles formes d'intelligence "non humaines " .
Encore au stade des expérimentations, on invoque régulièrement une finalité positive et humaniste "pour le bien des êtres humains", notamment dans le monde du travail . Avec une organisation de la société encore très axée sur le du travail et plusieurs études prospectives qui annoncent que 30 à 50% des emplois pourraient être automatisés dans les 15 ans à venir. De grands défis sont à venir. Comment dépasser ces logiques purement gestionnaires et managériales pour parvenir à repenser le rôle et la fonction des intelligences "non humaines",? Quelle part d'humanité préserver?
- La vie au delà de la mort : Le courant transhumaniste prétend utiliser les progrès de la science et de la technologie pour transformer l'homme et lui permettre de dépasser ses limites biologiques.
L'homme se rapprocherait petit à petit des limites de vieillissement de son enveloppe corporelle.
Espérer vivre mieux, repousser les limites cette mort de plus en plus insupportable, (plus on l'a repousse, plus elle le devient !) passe par l'intervention d'éléments technologiques et biologiques extérieurs avec plusieurs types de solutions qui vont s'affiner dans les prochaines décennies :
- soit comme Walt Disney,on conserve le corps dans le froid dans l'attente qu'un traitement permettra de guérir et réveiller l'individu
- soit à partir de la connaissance de son séquençage ADN, de ses forces et de ses faiblesses, on remplace les organes défaillant ou malades par des objets techno-bio (déjà très visible dans certaines manifestations handi sports)permettant à l'individu de retrouver ses capacités.
- soit on exporte l'esprit, la conscience (pardonnez mon imprécision) en dehors de l'enveloppe corporelle pour continuer à la faire fonctionner
Evidemment on sent bien "qu'il n'y en aura pas pour tout le monde !"Il s'agit pour ces chercheurs et milliardaires californiens de retrouver la recette de l'apprenti sorcier : comment repousser la mort.
Mais que sera l'être humain sans la mort ?
- La vie dans l'espace : Et si nous étions amenés à rencontrer, ici ou ailleurs d'autres "êtres non humains"? Drôle de question me direz vous ? De la science fiction ? Pas totalement pour les scientifiques qui estiment que les conditions d'apparition de la vie sur terre sont reproductibles et que notre capacité d'observation de l'espace augmentant constamment : on n'a jamais été aussi prêt de découvrir des traces de vie ailleurs que sur notre planète.
Et là je demande à voir ,le jour où l'annonce sera faite, que quelque part , dans une lointaine galaxie (même inatteignable) des trace de vie ont été trouvées.
Il me semble que ce jour là la relativité de l'être humain sera tout à fait perceptible.
J'ai toujours senti que c'était certainement là, la principale raison d'être de série comme Star Wars : inconsciemment, on se prépare à d'autres éventualités , spatiales, non humaines.
Et si la découverte de la vie ailleurs dans l'espace ..?
- Le changement de rapport avec les animaux : c'est pour moi une découverte assez récente que celle de cette volonté de certains intellectuels de repenser le rapport à animal. Un peu comme Michel Serres lorsqu'il parle de notre époque comme de la plus grande révolution depuis le néolithique, période où on a inventé l'agriculture, les villes , la culture et la domestication des animaux. Avant on les chasse pour se nourrir, on s'en protège lorsque l'on est menacé, après on les utilise pour l'élevage, se déplacer, les travaux de force, les tests médicaux.. Et ce pendant près de 10000 ans.
Cette évolution est plus aujourd'hui une revendication portée par ce qu'on appelle les " antispécistes", contre la toute puissance de l'espèce humaine sur les autres; ils revendiquent l'arrêt de la souffrance animale et souhaitent remplacer l'anthropomorphisme par le bio centrisme. D'ou la demande de reconnaissance d'un cadre juridique minimum de défense des droit autour de notions comme : ne plus les manger, ne plus les enfermer, ne plus les torturer ni en faire commerce.
Et si le changement de rapport de l'homme à l'animal , modifiait ... ?
Publié par La Compagnie du changement
Pascal Guibert, Coaching dirigeants
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