Nouvel atelier de Transit City vendredi 20 mai où François Bellanger avait invité Ivan le Mintier directeur d'Icthys et Olivier Gilbert de Véolia Environnement sur le thèmes "Modèles économiques et pauvreté".
1/ Social business ou stratégie B to P:
Après 25 ans dans les grands groupes , Ivan le Mintier a construit sa société de conseil autour de deux idées : l'entreprise a un rôle à jouer pour améliorer les conditions de vie des plus pauvres / amener le meilleur de l'entreprise sur des sujets sociétaux locaux.Il a mené les principaux projets de Danone au Bengladesh et aujourd'hui en Afrique.
-Le social business est un modèle qui cherche à rendre autonome des activités et des porteurs de projet. L'entreprise tente de répondre de façon innovante à des objectifs sociaux. L'investisseur met du capital mais ses dividendes sont reversés dans le projet;très peu de ces entreprises sont profitables mail il existe des contre exemples tels que Grameen fondée par Yunus : "C’est un succès immédiat, au Bangladesh tout d’abord, où la « Grameen » obtiendra le statut d’établissement bancaire en 1983, puis dans d’autres pays où le « modèle » s’exporte à partir de 1989. Aujourd’hui, près de 300 millions de personnes dans le monde bénéficient directement ou non de micro-crédits. La banque Grameen a par ailleurs considérablement diversifié ses activités depuis (industrie textile, téléphonie, production d'électricité par énergie solaire, etc.)."
Yunus a construit toute une batterie d'indicateurs spécifiques, en remplacement d'indicateurs d'impact non opératoires, pour permettre de mesurer si les gens sortent ou non de la pauvreté.
- Le Bottom of the Pyramid (Bto P) est un modèle économique initié par les multinationales pour viser les catégories pauvres des pays émergents
I l est impossible d'importer la chaîne de valeur du Nord au Sud directement tant la notion de prix de revient est décalée,
Les besoins des consommateurs sont très différents : il faut d'abord écouter et découvrir les besoins spécifiques,
Les préjugés classiques des entreprises sur ce type de marché sont nombreux :
il n'y a pas de marché,
ces marchés ne sont ni porteurs , ni innovant pour les grands groupes,
les managers ne s'y intéressent pas .
Tout cela est faux :
Le marché estimé est de 5000 milliards de $ dont :food (60%), énergie, maison et eau représentent le plus gros.
Le microcrédit est en train de bousculer l'industrie bancaire et chaque industrie a à apprendre de ces marchés.
Les managers de Danone ont trouvé très enrichissantes les expériences menées au Bengladesh
Trois qualités fondamentales pour tous ces projets :
Acceptability : trouver un produit qui réponde de façon adéquate aux besoins des personnes
Accès consommateur : les consommateurs potentiels sont en dehors des circuits classiques de distribution, il faut retrouver le contact avec les clients
Affordability : qu'ils puissent se l'acheter .
Exemples : couffin pour réchauffer les nouveaux nés / bidon roulant pour transporter l'eau/ paille flottante pour assainir l'eau / ordinateur à 100$
Dans tous ces projets les entreprises , les ong, les hercheurs n'ont pas les m^mes logiques : la critique bienveillante est fructueuse.
La notion de temps est capitale : 3/5 ans pour expérimenter, 2/3 ans pour mettre au point sur la marché : ce n'est pas un calendrier classique d'entreprise.
Dans le cas de Danone si son intéret est évidemment d'image sociale pour les consommateurs , les actionnaires, il y a également l'engagement de son président à aller plus loin , mettre en oeuvre un rôle social de l'entreprise dans son environnement.