Expressions - Impressions - Nouveaux concepts - Croyances et Incertitudes d'un Monde qui change
vendredi 21 décembre 2012
vendredi 14 décembre 2012
mardi 11 décembre 2012
Nouveau concept :et si le Big Data révolutionnait le marketing ?
Reprise de l'excellent article - interview de Doc News du 7/12 sur le Big Data. Merci à Béatrice Sutter.
A peine remis de la vague du digital, on doit se préparer à accueillir la seconde. La Big Data va changer les règles du marketing. Passionnants bouleversements à ne pas manquer. Interview de Bruno Walther, co-fondateur de Captain Dash.
Bruno Walther : Quand Google est arrivé avec le projet fou d’indexer l’ensemble des contenus d’Internet, Larry Page et Sergey Brin se sont heurtés à une question : comment mettre tout Internet sur une base de données sans que la réponse arrive des heures ou des jours après ? Tous les vieux systèmes d’indexation auraient imposé ce type de délais. Mais comme on a affaire à des mecs jeunes et naturellement insolents, ils se mettent comme défi de faire mieux que les modèles existants. La vieille informatique repose sur un modèle relationnel, c’est à dire qu’elle crée des relations entre les bases de données, ce qui est très long et très compliqué. Donc, Google a inventé un système qui sera théorisé par Yahoo! en 2004 et que des sites comme Facebook et Twitter continuent à améliorer. Pour faire très raccourci, la technologie du NoSQL est un système de requête de bases de données qui fonctionne sans base données et sans requêtes. C’est un peu comme si vous aviez un grand fichier xcell avec des milliers de lignes et plein de colonnes.
C’est une prouesse qui génère d’emblée plusieurs bénéfices. Le premier bénéfice est qu’on est plus rapide. Les anciens systèmes imposaient parfois des jours avant de délivrer des réponses. Vous pouvez proposer des réponses en temps réel aux utilisateurs à la façon du moteur de recherche de Google. Le second bénéfice est qu’on peut tout stocker, sans limite, ce qui va de pair avec le troisième bénéfice qui est, qu’on peut taper d’emblée dans tout pour faire ses requêtes.
Quatrième bénéfice, grâce au Cloud, on va être élastique. Au 20ème siècle, vous aviez besoin de vous doter de vos propres capacités de calcul. Quand vous aviez besoin à un moment d’atteindre un point critique pour calculer ou stocker quelque chose, vous étiez obligé d’acheter des machines et de dimensionner votre infrastructure pour pouvoir atteindre votre besoin optimum, même si ce besoin était à atteindre deux secondes dans le mois. Là, comme on va mutualiser l’effort et qu’on va utiliser une informatique en nuage, vous allez utiliser votre besoin optimum de traitement uniquement à l’instant T. Par exemple, chez Captain Dash, on va être capable de mutualiser des dizaines de milliers de serveurs pour faire un calcul. Cela nous donne une capacité de calculs quasi infinie mais qu’on peut ne mobiliser que 0.5 milliseconde. On ne paiera le coup de traitement que de cet instant T.
Ce système vous donne une agilité incroyable et vous permet de vous développer très vite. La Big Data est un truc dingue dont on ne sait pas encore tout ce qu’il va engendrer. C’est assez magique. Aujourd’hui, l’enjeu est d’amener cette technologie du NoSql dans le monde de l’entreprise.
Pour le marketing, qu’est-ce que cela change ?
B W : Cela change tout. Henri Ford disait dans les années 20 : « Je sais que la moitié de mon budget publicitaire ne sert à rien, mais je ne sais pas quelle moitié ». C’est toujours juste aujourd’hui. Mais comme la partie efficiente de la publicité est réellement efficace, on se dit que tout cela n’est pas si grave.
La première rupture vient du fait que, désormais, tous les individus produisent énormément de données, en permanence. La seconde rupture est que nous avons maintenant la capacité de traiter cette avalanche de données. On va donc pouvoir comprendre et jouer avec un certain nombre de mécanismes.
Le marketing s’est construit sur le fait inverse. N’étant pas capable de traiter des données qui, par ailleurs, n’existaient pas forcément, pour rationaliser les démarches, on a inventé plein de théories basées sur la moyenne et les segments. Quand on réfléchit, toute la pensée marketing est basée sur la moyenne et les segments. Certes, c’est rassurant et relativement efficace bien sûr. Mais ça ne fonctionne pas.
Depuis trois ans qu’on applique les méthodes de la Big Data, on observe systématiquement que les moyennes comme les segments sont faux et qu’ils ne marchent pas.
L’analyse des moyennes de taux de clics sur les ad servers sont un très bon exemple. Quand vous prenez les moyennes, elles sont toujours mauvaises. Mais si vous prenez l’ensemble de la granularité de la donnée, vous allez vous apercevoir qu’à certains moments la campagne a fait 5% de taux de clics et à d’autres 0%. Vous observerez, et cela marche aussi systématiquement, que quand vous avez une campagne de publicité qui passe à la télévision, dans les 5mn, vous multipliez par 5, 6 ou 10 votre taux de clics. C’est normal : 40% des gens sur tablettes regardent la TV en même temps. Mais la moyenne gomme tous ces comportements.
Raisonner sur la moyenne quand on fait du marketing, c’est aussi absurde qu’un vendeur de jean’s qui dirait qu’il ne propose que des tailles 42 dans sa boutique parce que c’est la taille moyenne la plus vendue.
La Big Data vient tuer toute la pensée de la moyenne et des segments, dit autrement, 95% des théories qui fondent le CRM, les bases de données …
Ce qu’on va vivre, c’est un formidable mouvement vers l’efficience. Le budget de la publicité dans le monde pèse 3 000 milliards de dollars par an, soit une guerre en Irak. C’est quand même beaucoup d’argent. On peut penser que les annonceurs vont pouvoir en sauver un tiers. La mauvaise nouvelle, c’est qu’on va tous devoir réapprendre le monde.
Il est possible que la Big Data va être beaucoup plus radicale pour les annonceurs et les agences, que l’arrivée d’Internet. Internet était au départ un canal de plus. On va maintenant découvrir des applications dont on ne pouvait tout simplement pas avoir l’idée avant.
La Big Data permettra-t-elle de tenir compte d’emblée des facteurs exogènes qui influent sur la vie des marques ?
B W : On nous a longtemps expliqué que le secret de la réussite résidait dans la force de la répétition des messages. Cela a marché et globalement ça marche. Si je vous fais une campagne à 3000 GRP, vous achèterez mon produit à la fin de la journée sans vous en rendre compte. Comme on a fait cela, on a voulu mesurer la création et le canal qui performent le plus. En tant que marketeur, je dois regarder mes canaux, si je suis hyper agile mes clients et, si je suis vraiment très, très agile, mes créations. Mais c’est tout.
Avec la Big Data, je peux récupérer les données extérieures à l’entreprise. C’est fondamental.
Par exemple, l’OCDE a mené une étude qui étudie la météo sensibilité. Il démontre, chiffre à l’appui, que 40% des actes de consommation sont liés à la météo. On n’achète pas les mêmes choses selon le temps. Mais demandez à un ad server d’acheter quand il fait beau … il ne sait pas le faire. Dans les calculs de performance, c’est un élément qui n’est jamais pris en compte alors qu’on sait tous que cela marche.
Donc, la première rupture c’est que nous savons faire les traitements et que toutes ces données peuvent être accessibles via des API on peut consulter toutes ces données dynamiquement alors qu’avant dans un modèle de business intelligence on était obligé de les charger, on recevait des éléments par la poste … c’était horrible, voire impossible.
Avec la big data, les marketeurs vont pouvoir prendre en compte l’ensemble des éléments qui influent sur leur marché et le comportement d’achat des individus. Et derrière, avec les outils internet d’achat en ligne de vos campagnes, vous allez pouvoir jouer des scénarios en fonction des facteurs exogènes.
On s’est amusé à faire une étude sur les hypermarchés en province, sur les zones périurbaines. La conclusion est intéressante. On s’aperçoit que la zone de chalandise ne se calcule pas en minutes mais en euros. Quand le prix de l’essence augmente, la zone de chalandise se réduit et quand le prix de l’essence baisse, la zone de chalandise augmente. C’est logique et pourtant est-ce que vous tenez compte de cet élément quand vous faites de l’imprimé sans adresse ?
Il faut donc apprendre et pour un DSI c’est difficile à assumer; à mettre au même endroit vos tickets de caisses, la météo, le prix de l’essence, des éléments sur les actions de vos concurrents. Il faut que vous ayez une approche qui soit contre intuitive pour des gens qui font du marketing : on arrête de chercher à savoir quelles données on va choisir de traquer, on arrête ça. On a une logique de bouillabaisse : on met toutes les données au même endroit, on fait chauffer et on voit que ça donne. A la fin, on ne peut avoir que des surprises énormes.
Qu’est-ce que la Big Data va changer en terme d’organisation ?
B W : On va avoir des gens qui manipulent la donnée un peu partout. McKinsey prédit que les Etats-Unis en 2017 auront besoin de 500 000 Data Scientist supplémentaires. De nouvelles fonctions vont apparaitre.
On aura aussi une démocratisation des données. Les patrons ont toujours des dashboards, le plus souvent faux, mais c’est le règne d’xcell. Le mec qui est sur le terrain, son dashboard est dans sa tête. C’est souvent plus fiable. Là on va lui permettre un accès à des éléments qui affineront encore sa capacité à agir et réagir. Il y a un exercice intéressant à faire. Aller dans une brasserie et demander au chef de rang de vous dire combien de couverts il pense faire le soir. Il va vous le dire précisément en tenant compte du jour de la semaine, de la météo, des matchs de foot ou des embouteillages …
On va vers plus d’agilité. On va jouer avec la donnée sans même le savoir. Exactement comme on va sur Google sans se rendre de la complexité des calculs faits. Aujourd’hui dans les organisations, ce sont les plus gros salaires qui décident. Avec ces nouveaux outils, c’est la data qui aura le dernier mot. Et ce sera, de fait, plus efficace.
Derrière la pensée de la Big Data, il y a une approche qui reste assez démocratique. A la fin, c’est le consommateur qui arbitre et le bulletin de vote est l’euro investi.
Après, vous aurez toujours besoin d’intuition pour créer de grandes marques, de grandes aventures, de grandes sagas, tous ces trucs qui reposent sur la magie … On va avoir d’un côté des expériences qui créent de la magie et de l’autre côté de l’hyper rationnel. Tout le mou du milieu qui fait un peu n’importe quoi est condamné à disparaitre. C’est un gros schisme.
Les marketeurs ont-ils besoin de se mettre à la statistique ?
B W : Oui et non. Les outils deviennent de plus en plus simples et ils travaillent pour eux. On fera de la statistique sans le savoir. Ils vont par contre devoir être data centric, c’est-à-dire croire plus aux données. Ils devront être dans des logiques de tests, d’AB testing, accepter l’échec et apprendre de lui … La méthode de l’AB testing a l’avantage de dire la vérité. On teste la formule A, la formule B et on voit ce qui est le plus efficient. Google a un cas connu. Lors du lancement de leur logo, ils se prenaient la tête sur les couleurs, la formule qui marchait le mieux. Ils ont mis en ligne les différentes options et ils ont regardé la formule qui marchait le mieux. Ce sera plutôt ce genre de rupture.
B W : Les infrastructures sont peu onéreuses. Pour 20 K€, vous pouvez vous offrir une première brique. Beaucoup de fonctions peuvent être concernées, les fonctions marketing mais aussi toutes les autres. Quoi qu’il en soit, la bonne pratique consiste à commencer par un petit sujet pointu qui vous empêche de dormir. Il vaut mieux commencer sur un petit périmètre, sur de petites expérimentations pour voir ce que ça donne et après on peut élargir. Le Big est l’ennemi du Data. C’est l’inverse de la méthode CRM qui veut tout gérer, tout de suite et pour très cher.
L’autre enjeu est de ne jamais se laisser dépasser par des mots compliqués. Comme sur l’internet du début, il y a eu tout un discours technique. Il ne faut pas se laisser stresser. Tout cela doit rester aussi simple que Google.
La vraie difficulté de la Big Data est qu’elle soulève beaucoup de mauvaises pratiques ou des problèmes d’organisation lourds.
Les premiers produits disponibles prouvent leur efficacité. IBM a lancé un outil qui mesure tous les bruits autours d’une marque. Ils ont fait pour vache qui rit une étude aux USA. Ils ont détecté que la marque sur ce marché était perçue comme un produit diététique. Ils l'ont déplacé dans les rayons diététiques - cela a fait progresser les ventes de + 40 %. Personne n’avait vu cela avant. Quand tout le monde utilisera ce type de solutions, les marques n’auront plus le choix, ce sera un enjeu de pronostic vital. Ça va changer la donne. L’efficience est tellement forte que c’est inévitable que cela arrive. Le premier livre blanc sur le sujet est sorti en 2005, les premiers produits matures sont sortis il y a un an et demi. On est au tout début du phénomène.
Bruno Walther est le co-fondateur de Captain Dash.
Propos recueillis par Béatrice SUTTER
mardi 4 décembre 2012
Lexique 112 : Be the Change
Temps de crise 22 : la crise est finie ou crise sans fin ?
La crise est finie est un film de 1934 de Robert Siodmak .
La crise sans fin est un un livre de Myriam Revault d'Alonnes de 2012 .
Si ces deux projets sont très différents, il est tentant de raisonner par analogie sur leur façon de percevoir ou plutôt de représenter la crise à près de quatre vingts ans d'intervalle.
Le film "léger" de Siodmak ( étonnant pour cet auteur allemand en exil , surtout connu comme un des inventeurs du film noir dans les années 50 avec Les Tueurs") met en scène une troupe de théatre sillonnant la Province avec sa nouvelle revue "Mille Jambes Nues". Victime des caprices de la Star, de l'abandon du producteur, la tournée est un fiasco et le groupe monte à Paris dans l'espoir de s'y produire. Là aussi c'est la désillusion, l'argent et l'énergie manquent ..la crise est générale.
Cependant par quelques combines à la limite de la légalité, le groupe monte une revue "La crise est finie" et connait un immense succès , immortalisé à l'époque par la chanson très populaire d'Albert Préjean.
Voilà la crise des années 30 envolée par un bon film et surtout une chanson populaire , ce que l'on appelait déjà à l'époque la méthode Coué ( aujourd'hui les pratiques narratives) : se persuader, changer son quotidien en se racontant une autre histoire.
Voilà également une image classique de la crise, telle qu'on la connait depuis toujours avec : un début et surtout une fin.C'est précisément ce que remet en question Myriam Revault d'Alonnes dans son analyse Pour elle "la crise s'est vidée de son sens originel.Le mot grec krisis désigne le jugement, le tri, la séparation, la décision.
Au départ état d'exception, la crise serait devenu un état normal, une régularité marquée par la multiplication des incertitudes.
Un nouveau paradigme en somme.
Et ça change tout.
Juste au passage , pour le plaisir, l'affiche des Tueurs.
jeudi 29 novembre 2012
Conduite du changement 2: Le temps du changement
quelle va être sa durée ou autrement dit en combien de temps le changement sera t-il effectué ?
Il existe plusieurs types de réponse à cette question :
- celle de l'époque souvent véhiculée par le client : le plus rapidement possible, dès demain autrement dit le changement sans changer ,celui qui consiste souvent à dire que l'on fait différemment , en continuant à faire ce que l'on faisait avant. C'est faire un peu plus de la même chose ou un changement de types 1 selon la théorie de Bateson.
- celle du praticien forgée par l'expérience du consultant en l'occurrence une vingtaine d'années de conseil en entreprise : 313 ou trois mois pour se préparer , un an pour activer, mettre en oeuvre , déployer et trois ans de fonctionnement
- enfin celle de l'historien , celui qui a parcouru et analysé de nombreuses et anciennes périodes , en l'occurrence Fernand Braudel . Il superpose trois temps différents : le court celui de l'action ou de l'événement. Le moyen celui des structures et des sociétés. Le long celui des mentalités.
Ce sont exactement les 3 temps de nos interventions mais raconté par F . Braudel ça a de l'allure non ?
samedi 24 novembre 2012
Nouveau concept 16 : Et si l' inprimante 3 D révolutionnait les modes de production ?
L'imprimante 3 D se précise , on entend parler dans la presse de plus en plus régulièrement comme ce we dans le Point .
Il serait même désormais possible de l'acheter, certains modèles sont disponibles dans les 1000 € : Sculptéo la 1ière entreprise française créée en 2009 en vendrait quelques dizaines de milliers par mois.et on nous annonce sa démocratisation aux alentours de 2020,soit dans moins de 10 ans.
- En quoi cet outil est il révolutionnaire ?
A 1ière vue l'imprimante 2 D n'était qu'un outil de bureautique destiné à matérialiser sur papier courriers, fichiers, dossiers , présentations, textes... dans la perspective de les échanger, stocker, archiver ou lire. Un outil certes utile mais réservé à la production de documents.
L'ajout d'une 3ième dimension transforme l'outil imprimante en une machine à répliquer des objets, vieux rêve commun à la magie et à la science fiction.
Elle ouvre donc l'accès à quelque chose d'incroyable : produire chez soi et uniquement pour son propre usage les objets dont on a besoin , envie comme la réplique de M° Ioda.
- L'imprimante 3 D comment ça marche ?
- L'imprimante 3D la prochaine révolution industrielle ?
Jusqu'à présent elle servait surtout à mettre au point des prototypes avant le démarrage d'une production en série mais son évolution va de plus en plus vers la production d'objets finis. Soit d'objets simples , individuels et personnalisés chez soi , soit d'objets plus sophistiqués alors produits dans une nouvelle forme d'usine possiblement relocalisée en bas de chez soi.
Car le révolution est peut être là : relocaliser ou plutôt se réapproprier une partie de la production externalisée en Asie depuis plus de 10 ans .
Alors l'imprimante 3 D , nouvelle arme de la compétitivité dans le contexte de la mondialisation?
lundi 19 novembre 2012
vendredi 16 novembre 2012
mercredi 7 novembre 2012
Petite Philosophie du Zombie
Que nous racontent -ils ? De quoi sont ils le nom ou le signe dans notre sombre époque ?
Telles sont quelques unes des réflexions de Maxime Coulombe, réflexion de nature philosophique sur un objet de culture populaire.
Il en fait le personnage grotesque emblématique de notre époque, au motif qu'il envahit et colonise tous les supports de la culture populaire et essaie d'en comprendre les raisons :
"Le zombie semble pointer du doigt les angoisses et les peurs de de notre société occidentale, bien plus que ses espoirs et ses rêves."
Le zombie nous intrigue car il figure les limites de la condition humaine, celles de la conscience de la mort, de la civilisation.
Il donne vie à certaines des inquiétudes les plus contemporaines concernant ces limites : la conscience, notre vie intérieure, notre subjectivité, ont elles toujours un rôle et un sens aujourd'hui? Sommes nos en voie de retourner à l'état de nature ?
Le zombie est aussi un symptôme , celui d'une époque marquée par sa grande complexité : aucun esprit ne peut en embrasser la totalité et sa noirceur : essentiellement produite par les médias et certains intellectuels., qui ont désormais compris ce que Annie Le Brun appelle le magnétisme du désespoir.
Figure du double ,le zombie est d'abord ce personnage ressemblant à s'y méprendre à un homme.
Figure du refoulé , il représente un corps abject , troué, impur à l'opposé de notre culture de la maîtrise des corps.Il représente également la mort ultime tabou de notre société.
Enfin figure d'apocalypse, il n'intervient que dans des villes en ruine, il reflète notre goût pour la catastrophe.
Le zombie comme révélateur de notre époque.
mardi 30 octobre 2012
Temps de crise 21 : la crise du libéralisme
Pour Marcel Gauchet , historien des sciences sociales la crise du libéralisme est explicable par l'effondrement de 3 pilliers qui ont structuré nos sociétés depuis l'époque moderne .
- L'effondrement du politique face au juridique c'est à dire la montée en puissance du droit des individus face au pouvoir des états. Nos sociétés deviendraient des sociétés du contrat et les individus qui les composent seraient en perpétuelle recherche d'émancipation de ces droits
- L'effondrement de l'état nation face à la mondialisation . L'état cédant de plus en plus de prérogatives sous la pression des marchés . l'idée de nation singulière reculant face au semblable mondialisé. L'impossible dualité citoyen consommateur.
- L'effondrement de l'idée de progrès qui sous tend notre développement depuis les Lumières. Cette "idée consolante du progrès"comme disait Kant; c'est elle après le retrait de Dieu et la disparition de la continuité monarchique qui fut l'espérance de nos sociétés depuis la Révolution. Cette idée selon la formule que "nos enfants vivraient mieux que nous ", cette idée qui n'est plus vraie pour la 1ière fois et retire beaucoup d'énergie aux générations actuelles.
lundi 29 octobre 2012
vendredi 26 octobre 2012
Lexique 109 : L'écriture
mardi 23 octobre 2012
Expressions 17 : A un moment donné
Car il s'agit bien de cela : montrer que tout est relatif et circonstanciel la vérité comme la morale, "tu peux te consacrer au sport sans penser à l'argent , mais à ..", " tu peux aimer l'écologie , refuser le nucléaire, mais à .."
Et ils sont la pour ça ces nouveaux "anigouailleurs "des médias : venus directement de la rue où ils nous ont croisé 5' avant , ils nous ressemblent un avis sur tout et sur rien , beaucoup de certitudes d'un instant qui ne demandent qu'à être remises en cause car on est au théâtre, tous les points de vue sont possibles et défendus
Qu'ils nous parlent de sport, d'économie, de société ou de politique tous ces domaines où chacun à un avis c'est toujours avec l'idée que leur parole représente un peu la notre, celle de la masse , contre celle des élites et des institutions.
C'est une façon de réagir en restant au coeur de l'action, au contact ; créer plus de distance serait prendre le risque de s'éloigner de cet instant de l'action ou peut être pire , le risque de se mettre à penser en prenant du recul.
Car "A un moment donné"c'est avant tout du parlé , une forme directe et communicante se débarrassant du formalisme écrit. Une forme d'expression extravertie ou chacun s'essaie à de nouvelles pensées qui lui viennent à l'esprit sur le moment.
"Aun moment donné" pourrait être le titre d'un nouveau journal des années 2010,un journal parlé et populaire.
vendredi 19 octobre 2012
jeudi 18 octobre 2012
Temps de crise 20 : La crise sans fin
mardi 16 octobre 2012
Le Recul de la Mort :vers une immortalité à brève échéance
L'évolution de notre espérance de vie :
Une des courbes les plus spectaculaires de notre évolution: elle a été multiplié par 3 en 250 ans
En 1750 l'espérance de vie est de 25 ans , aujourd'hui de plus de 80 ans et elle continue de croître d'un trimestre par an, ce qui fait dire au conférencier qu'en vieilissant d'un an, on ne se rapproche de notre mort que de 9 mois.
Evidemment cette courbe bouleverse tout : vie et stade d'évolution des individus, structure de la famille, protection des individus, santé, habitat...
Jung est peut être un de ceux qui avait abordé cette évolution assez tôt avec notamment son concept de mi-vie et d'évolution de la psychologie en fonction de l'âge.
Les scénarios possibles d'évolution :
Le scénario catastrophe : recule de l'espérance de vie à cause de la pollution, ogm, réchauffement climatique
Le scénario pessimiste : arrêt de l'évolution, la technologie aurait atteint un plateau , une limite
Le probable : poursuite lente de l'évolution jusqu'à 120 130ans
L'inouï : explosion technologique et augmentation très rapide de l'espérance de vie.
L'avénement des technologies NBIC :
Encore inimaginables il y a 10 ans elles permettent de comprendre la complexité du vivant et d'envisager une médecine de combat, de lutte pour préserver la vie.
Elles vont permettre de réparer les organes à des échelles de plus en plus petites(1/milliardième de m) :
Modéliser changer notre ADN, réparer nos cellules, créer des organes artificiels entiers, développer la robotique chirurgicale, grace à des nanos capteurs,des nanos implants, grace à la modélisation c'est à dire le décryptage du vivant par des ordinateurs puissants.
La loi de Moore ou plutôt l'évolution technologique informatique est à la base de tout : ce fondateur d'Intel avait prédit dans les annés 60 un doublement de la capacité se stockage informatique tous les 18 mois; cela ne s'est jamais jusque là démenti.une puce réalise 1000 milliards d'opérations à la seconde, les plus ordinateurs 15 millions de milliards. Le cap du milliard de milliards d'opérations sera atteint en 2018;
Ces puissances permettent de comprendre et de modéliser le vivants de nos 100000 milliards de cellules.
Pourquoi n'a t-on pas vu venir cette révolution technologique ?
- Parce que tout cela est encore souterrain en labo (décryptage du génome)depuis 20 ans, la phase de démocratisation n'a pas encore commencée, assez peu de concrétisation visible. A partir de 2015
- Parce que les scientifiques eux même ne l'ont pas vu venu : Jacques Monod écrit dans les années 70 que la taille de l'adn ne permettra certainement jamais de le décrypter. 6 ans plus tard en 1976 commençaient les 1ières manipulations génétiques.
En 1992 les généticiens pensent qu'il faudra 2 à 5 siècles pour détailler nos chromosomes, programme qui s'est achevé en 2003.
Les 1ières concrétisations de la révolution NBIC :
Le séquençage des bases chimiques de l'ADN : en 13 ans il est passé de 3milliards de $ à 1000 milliard $, bientôt 100. Nous allons tous être séquencés ce qui va personnaliser la médecine et la rendre plus performante notamment en cancérologie (1individu sur 4)
Les prochaines vagues d'évolution :
- La révolution de l'électronique médicale : arrivent les implants dans le cerveau pour traiter la maladie de Parkinson, des maladies obsessionnelles, Einzeimmer; les 1ières rétines artificielles pour traiter les aveugles, le 1ier coeur artificiel arrive; la robotique chirurgicale se développe (en 2030 les chirurgiens ne toucheront plus les malades) .
- L'ingéniérie du vivant : au niveau de l'adn pour reprogrammer nos cellules; au niveau cellulaire, la régénération des tissus par les cellules souches; au niveau des tissus la fabrication d'organes entiers , il y a quelques mois un larynx entièrement fabriqué a été implanté chez un patient.
Ces 3 vagues vont arriver d'ici 2020, d'autres recherches issues des laboratoires aboutiront à de nouvelles innovations d'ici 2050 , de sorte que de bond en bond l'espérance de vie pourrait atteindre un niveau que nous ne pouvons même pas imaginer aujourd'hui : 1000 ans peut être !
vendredi 12 octobre 2012
Lexique 107 : Rien n'a changé
"Toute l'évolution est faite par l'homme, qui conserve les instincts de la nature.Il suffit de rappeler Abel et Caïn , rien n'a changé."
Manoel de Olivera
mercredi 10 octobre 2012
La conduite du changement
> Journal numérique
La conduite du changement, ou “change management”, a pour but de faciliter l’acceptation des changements liés à la mise en place d’un nouveau projet, en réduisant au maximum les facteurs de rejet. Un domaine qui a vu ses pratiques se développer de façon impressionnante sur les dix dernières années. Les changements auxquels les entreprises peuvent être confrontées relèvent de deux types distincts, détaille Sébastien Durand, directeur général adjoint de Logica Business Consulting. D’un côté, le changement en rupture. “L’exemple typique, c’est une fusion : il y a un avant et un après. De l’autre, on trouve les changements continus. Il s’agit de tout ce qui va traiter de l’amélioration continue, type Lean ou Six Sigma.”
En effet, les spécialistes s’accordent sur un point : le principal piège à éviter est de voir le soufflé retomber. “Le risque est de crier victoire un peu tôt : ça commence à marcher, donc on baisse la garde. C’est là que ça peut être dangereux, note Yasmina Jaïdi, co-directeur du master RH International à l’université Paris II Panthéon-Assas, et ancienne consultante. Dans une entreprise, on travaille souvent dans l’urgence : on a tendance à sauter les étapes, ce qui va parfois entraîner des échecs.” Un acteur du secteur, qui a choisi de garder l’anonymat, cite le cas de la fusion entre Suez et GDF. “Personne ne s’est adapté aux valeurs de l’autre entreprise. D’un côté, la valeur, c’est le chiffre d’affaires généré, de l’autre, le respect du budget.” Parfois, la conduite du changement peut tomber dans l’alibi, déplorent les spécialistes.
Dans le domaine du changement, la France fait figure de mauvais élève. Selon une étude du cabinet Mercuri Urval, moins d’un manager français sur trois considère que participer à la conduite du changement constitue une opportunité professionnelle, contre neuf managers sur dix chez nos voisins européens. “Quand on regarde les grandes fusions ou les grandes opérations de restructuring, la conduite du changement est vue dans l’inconscient collectif français comme quelque chose de naturel, qui va se dérouler tout seul, et qui est donc optionnel, remarque Sébastien Durand. Le change management se résume alors à la portion congrue : l’entreprise fait un peu de team building auprès du top et du middle management, et ça s’arrête là, déplore-t-il. Le problème, c’est qu’on fait alors du changement temporaire : l’organisation plie pendant la durée du projet et revient dans son état initial.”
Si les techniques du change management ont été réservées de façon presque exclusive à des prestataires externes jusqu’au début des années 2000, les spécialistes du secteur remarquent qu’un phénomène d’internalisation a eu lieu voici quelques années. “Auparavant, les cabinets géraient 90 % des projets, confirme Jean-Michel Moutot. Depuis cinq ans, un virage s’est opéré. Les grandes entreprises se sont posé la question : ne faut-il pas intérioriser ce processus ? Beaucoup de sociétés ont fait le choix de construire des cellules internes” ajoute-t-il.
vendredi 6 juillet 2012
lundi 18 juin 2012
mercredi 13 juin 2012
Les 6 aveugles : fable du changement
Il était une fois, six aveugles qui vivaient dans un petit village.
Un jour, les habitants dirent aux six aveugles qu’un prince étranger traversait le village à dos d’éléphant. Mais ils n’avaient aucune idée de ce qu’était un éléphant.
Ils décidèrent donc que, même s’ils ne pouvaient pas le voir, ils pouvaient le palper, le sentir. Ils s’empressèrent d’aller là où l’éléphant se trouvait et chacun le toucha.
Le premier explora le flanc. Il s’extasia : « Cet éléphant, cette merveille, est un mur, c’est évident. »
Le deuxième palpa l’oreille et prétendit : « Oh, non, cet éléphant dont on parle tant, est un éventail. »
Le troisième caresse la patte et déclara: «Vous vous trompez, cet éléphant est un arbre. »
Le quatrième, auscultant la trompe, opta pour un serpent, tandis que le cinquième prit les défenses pour une lance et s’exclama «Vous dites tous n’importe quoi ! »
Enfin, le dernier, qui s’était saisi de la queue, affirma haut et fort : « Mais c’est très simple. L’éléphant n’est rien d’autre qu’une corde. »
Ils se mirent à discuter, chacun d’eux étant convaincu que son avis était le bon. Un tumulte s’ensuivit et les six aveugles commencèrent à se disputer, chacun refusant d’écouter la description des autres.
Chacun avait, en partie, raison. Mais ils avaient aussi tous tort.
samedi 9 juin 2012
Expressions (16) Cracker
mercredi 30 mai 2012
Un robot contrôlé par la pensée
L’esprit est maître de la machine, des chercheurs américains ont mis au point un système de bras robotique contrôlé uniquement par la pensée
Paralysée et incapable de parler, une femme âgée de 58 ans a pu attraper l’objet qu’elle voulait avec l’aide d’un bras robotisé qu’elle contrôlait à distance, avec la seule force de son esprit. Lui offrant ainsi sa première expérience d’indépendance depuis son AVC.
Une puce implantée dans le cerveau
Cinq ans plus tôt, la femme avait subi une intervention chirurgicale : les chercheurs lui avaient implanté une puce électronique au niveau du cortex moteur, la zone capable de commander les actions du corps. C’est la première fois qu’une telle opération se révèle fructueuse sur l’Homme mais les scientifiques tiennent à préciser que ce succès est en grande partie du aux innovations techniques du bras robotique. Par bonheur, on n’arrête pas le progrès.