Quelles sont les principales conclusions de ce livre.
1/ il faut se méfier des déterminismes économiques et l'histoire de la répartition des richesses est une histoire profondément politique.
La réduction des inégalités dans les années 1910-30 et 50-60 est avant out le produit des guerres et des politiques mises en place à leur suite.
Leur retournement dans les années 70-8O doit beaucoup aux changements politiques en matière fiscale et financière.
2/La dynamique de répartition des richesses met en jeu de puissants mécanismes poussant alternativement dans le sens de la convergence et de la divergence et il n'existe aucun processus naturel et spontané pour éviter que les tendances déstabilisatrices et inégalitaires l'emportent durablement
La principale force de convergence est le processus de diffusion des connaissances et d'investissement dans les qualifications et la formation.
Le processus de l'offre et de la demande peut agir mais dans des proportions moindres.
Il existe plusieurs croyances optimistes sur d'autres forces de convergence qui malheureusement fonctionnent comme des illusions et ne résistent pas à l'analyse :
- on pourrait penser que le part du capital diminue au profit du travail au fur et à mesure que la production se technicise et demande plus de capital (montée du capital humain);
Il n'en est rien car le capital semble aussi indispensable au XXI , qu'il ne l'était précédemment pour financer, moderniser l'outil de production.
- l'allongement de la durée de vie conduirait mécaniquement au remplacement de la guerre des classes par la guerre des âges.
Faux également car les inégalités patrimoniales sont à titre principal des inégalités à l'intérieur de chaque groupe d'âge.
Les forces de divergence ou d'accroissement des inégalités :
- l'absence d'investissement dans la formation pour permettre à de nouveaux groupes sociaux de bénéficier de la croissance, ou les conduire à se faire déclasser par de nouveaux venus
- le processus de décrochage des plus hautes rémunérations qui peut être massif même si aujourd'hui très localisé
- le processus d'accumulation et de concentration des patrimoines dans un monde à croissance faible
3/ La force de divergence fondamentale r > g
L'évolution du rapport capital/revenu du travail en Europe.
Il est entrain de redevenir à peu près le m^me qu'à la veille de la 1ière guerre mondiale : autour de 5 à 6 années de revenus (contre seulement deux fois dans les années 50)
D'où le phénomène observé :
dans les sociétés à croissance très faible, les patrimoines issus du passé prennent une importance disproportionnée car il suffit d'un très faible taux d'épargne pour accroitre continuellement et substantiellement l'ampleur du stock
D'où : r >g ou r désigne le rendement moyen du capital et g le taux de croissance (l'accroissement annuel du revenu et de la production)
- Lorsque r >g de façon significative et cela a été le cas tout le XIX jusqu'en 1914 et que cela a de grandes chances de redevenir la norme chez nous, cela implique que les patrimoines issus du passés progressent plus vite que le rythme de production des revenus.
Il est presque inévitable que les patrimoines hérités dominent largement les patrimoines constitués par le travail et que la concentration du capital atteigne des niveaux élevés.
Cela peut être renforcé par d'autres forces : par exemple si le taux de rendement moyen s'élève en fonction de l'importance du capital
4/Une solution certes difficile à mettre en place serait la création d'un impôt mondial et progressif sur le capital.