Accélération : ou comment définir notre monde post moderne par une transformation du temps
Commentaires sur le livre de Hartmut Rosa, sociologue et philosophe allemand, auteur de Accélération La Découverte 2011.
#La crise de la plupart des institutions issues de la modernité classique apparait dans la plupart des analyses comme le résultat d'évolutions observées couramment nommées mondialisation.
Fondements de l'état social et du système des retraites, de l'aide sociale, de la politique municipale, de la politique des infrastructures, pourvoir organisé des syndicats, dépenses, de l'état..tout cela fond au soleil de la mondialisation et s'ouvre à la transformation politique.
Certains affirment que l'on assiste à la fin du projet de modernité , de la raison, du sujet et de la politique.
#Sa thèse est que seule une définition temporelle analytique permet de comprendre à la fois la rupture et la continuité des évolutions contemporaines.
Les sociétés qui se sont développées sur le modèle occidental ont été soumises à une forte poussée accélératrice qui a transformé leur fondement spatio temporel pour atteindre un point critique tant du point de vue individuel que collectif.
Cette poussée touche l'économie, les technologies de communication et la culture au moins depuis les années 70 pour s'imposer à grande vers 1989 avec la convergence de 3 évolutions historiques : révolution politique (effondrement du monde soviétique)+ révolution numérique (internet, tv par satellite, transmission d'infos en temps réel) + révolution économique (production just in time)
#Difficile de trouver les indicateurs de mesure de cette accélération : degré de pression que subissent les forces ? les ilots de décélération systématiquement combattus, nombre de pathologies individuelles de réaction (mal du siècle, homme pressé)
La pression est devenue si forte que le réseau d'institutions de la modernité classique qui freinait et dirigeait le mouvement ne suit plus le rythme
#La nouveauté de la mondialisation consiste avant tout dans l'élévation de la vitesse et de l'intensité globales des transactions dans de nombreuses sphères de la société.Ce qui est nouveau c'est la vitesse et l'absence de résistance.
Comme une nouvelle vague de compression de l'espace temps avec une baisse des couts, des résistances et du temps pour franchir des distances spatiales.
Des processus de déracinement dissocient les événements et les actions de leurs contextes locaux sont à l'origine de la décontextualisation de expériences vécues : l'expérience du quotidien se transforme en une suite d'épisodes détachés les uns des autres.
#Cette forme de compression voire de suppression de l'espace par le temps était déjà une caractéristique constitutive de la modernité mais cette nouvelle vague est si forte qu'elle a des conséquences sociales et culturelles majeures qui sont à l'origine d'aspects qualitatifs nouveaux de la société.
L'idée se répand de la constitution d'un nouveau régime spatio-temporel caractérisé par le remplacement des conditions stables et fixes par des flux en mouvement constant
Dans cette modernité liquide les propriétés de l'espace les plus importantes ne peuvent plus être définies par des institutions fixées localement ou territorialement mais par l'écoulent incessant de courants et de flux (pouvoir, capital, marchandises, idées, maladies) qui changent constamment de direction et de forme.
L'espace des flux est avant tout caractérisé par une organisation dépourvue de centre.,fonctionnant en réseau sans hiérarchie stable, opérant à l'aide de coagulations temporaires et d'inclusions réversibles.
# La simultanéisation, c'est à dire la disparition des ordres temporels et la prévalence des simultanéités est une tendance fondamentale de la société actuelle qui transforme les conditions de l'action politique.
De ce point de vue la mondialisation dispose bien "d'un projet politique ": éliminer toutes les entraves à la circulation du "global flow".Ce qui exige la suppression des ambitions de régulation et de contrôle.