On le sait depuis quelques années maintenant, les révolution numérique est avant tout une révolution des usages et des comportements des consommateurs, des clients ou des citoyens pris dans les vagues successives d'évolution technologique.
Cette révolution des décalages importants dans nos sociétés entre les personnes maîtrisant ces nouvelles technologies et celles non équipées, que certains décrivent comme une nouvelles ligne de fracture au sein de nos sociétés.
Au sein des élites elles mêmes Laure Belot constate l'apparition d'une nouvelle génération d'innovateurs, concepteurs-producteurs des ces nouvelles technologie à l'influence grandissante.
Leur vision du monde s'oppose et dérange de plus en plus des élites traditionnelles plus établies (comme les élites politiques ) que l'on peut considérer comme déconnectées de ce mouvement radical avec très peu d'aptitude , voire d'envie de le reconnaitre ou de le penser.
Cédric Villani l'explique très bien : "Nous voyons une augmentation des questions traitables par les machines, une augmentation de l'information gérée et érable, un essor de la vitesse de transmission. C'est en fait une véritable révolution de l'ensemble du système."
#Au point où deux économies semblent actuellement se dessiner : celles des Gafa ou plus largement des purs players qui s'approprient et comprennent instantanément ces outils; celles des sociétés traditionnelles pour lesquelles c'est une autre histoire : il y a encore 3 ans internet se résumait pur eux à faire un site et tous comprennent désormais des mutations en cours sans forcément pouvoir réagir.
#En matière concurrentielle deux faits nouveaux apparaissent :
- le fait qu'une entreprise ne se compare stratégiquement qu'à une entreprise du même secteur a de moins en moins de sens; la concurrence peut venir de partout
- le fait que la segmentation :blockbusters - niches est dépassé par l'apparition des niches de masse : des produits répondant à des besoins pointus mais diffusés numériquement et mondialement.
#L'essor du partage comme nouvelle donne économique : entre 1950 et 2000 le monde occidental a vécu sur la consommation poussé par le crédit; le mouvement de désendettement actuel a cassé cette dynamique , les gens ont moins d'argent et autant d'aspiration,d'où une nouvelle économie : ils empruntent un bien, le mettent en leasing, convoitèrent...
La nouvelle génération partage plus : images, informations, actifs, pour lld même prix on veut consommer mieux.
Quelques exemples de cette évolution radicale et invisible :
# Le Bon coin : depuis 2006, 8 internautes sur 10 l'ont déjà utilisé soit 35 millions de personnes
alors que les e-bayers achètent et vendent à distance, les boncoinistes se contactent en ligne puis se rencontrent le plus souvent pour leur transaction.
N°1 de l'immobilier et de nombreux métiers il se situe devant Google, You tube en pages vues mais il est bien plus que cela : tel un argus de la consommation numérique , il est devenu un outil rassurant pour appréhender la valeur des choses.
Personne ne semble vraiment ni prendre conscience de ce phénomène , ni l'étudier vraiment sérieusement en France
# La location de livres numériques est encore marginale mais cohérente avec l'essor des abonnements à des services de musique en ligne (spotify, deezer ) et de films (Netflix)
Désormais tout le monde est devenu producteur amateur de contenu.
#Les gens qui ont le pouvoir ne veulent pas de ces changements. les aristocrates de l'Ancien Régime ont lâché le pouvoir dans la douleur et la violence . La sphère politique a alors connu sa révolution mais pas les autres intitulions sociales comme la famille, l'école, la santé.