" Aux échecs, les règles restent les mêmes mais le vainqueur change tout le temps. Dans votre démocratie souveraine, les règles changent , mais le vainqueur est toujours le même."
in Le Mage du Kremlin, Giuliano Da Empoli, Gallimard 2023
Expressions - Impressions - Nouveaux concepts - Croyances et Incertitudes d'un Monde qui change
" Aux échecs, les règles restent les mêmes mais le vainqueur change tout le temps. Dans votre démocratie souveraine, les règles changent , mais le vainqueur est toujours le même."
in Le Mage du Kremlin, Giuliano Da Empoli, Gallimard 2023
"Quand ils avaient parier sur poutine les oligarques pensaient simplement changer de représentant , pas changer de système."
in Le Mage du Kremlin, Giuliano Da Empoli, Gallimard 2023
"La france est un pays qui adore changer de gouvernement à condition que ce soit toujours le même"
Honoré de Balzac
"La vitesse de la lumière dans le vide était l'une des constantes fondamentales de l'univers et changer cette constante revenait donc à bouleverser les lois de celui-ci." "
in La Mort immortelle , Liu Cixin, Babel 2021
1. Le business et l’utilité des IA Génératives
Les IA génératives répondent à trois objectifs principaux :
1. Attirer et fidéliser les clients grâce à une personnalisation accrue.
2. Augmenter la productivité en automatisant des tâches et en optimisant les processus.
3. Créer de nouveaux produits ou services, parfois en adoptant des approches inédites comme la "donation" (mettre gratuitement certains outils ou contenus à disposition pour renforcer une image de marque).
Le fait majeur de l'utilisation des IA génératives est leur capacité à offrir plus d’options pour le futur, en ouvrant des perspectives nouvelles.
2. Approche macro vs micro
Il est essentiel de penser à l’échelle macro en utilisant les IA génératives, c’est-à-dire en prenant du recul pour visualiser les impacts stratégiques, plutôt que de se concentrer uniquement sur des cas d’usage limités ou techniques.
3. Confidentialité : Questions clés avant d’utiliser une IA
Pour décider si une information peut être confiée à une IA générative, trois questions fondamentales doivent être posées :
1. Les données sont-elles publiques ?
2. Peut-on anonymiser les informations sensibles ?
3. Ces données peuvent-elles être utilisées sans risque de préjudice ?
Si les trois réponses sont "non", on n’utilise pas l’IA. Sinon, elle peut être exploitée en toute sécurité.
4. Différence entre Google et ChatGPT
- Google : Une source d’information basée sur des requêtes ponctuelles.
- ChatGPT : Une intelligence qui génère des réponses basées sur des connaissances et des capacités de raisonnement.
Quelques points techniques :
- Google fonctionne avec des "requêtes" et gère des informations qu'il trouve sur le web.
- ChatGPT utilise des tokens et des prompts, avec lesquels il élabore des réponses , qui demandent des itérations pour s'affiner. D'où la notion d conversation
L’intention et la formulation joue un rôle clé. - Chaque nouveau sujet doit être lancé dans une nouvelle conversation pour éviter les interférences contextuelles.
5. Optimisation de l’utilisation de ChatGPT
- Utiliser la voix pour formuler des prompts (cinq fois plus rapide que le texte).
- Ne pas hésiter à inclure une dimension émotionnelle dans les prompts, par exemple : - "C'est très important pour moi." - "Réfléchis particulièrement à cet aspect."
6. Production de documents et emails
ChatGPT est particulièrement performant pour :
- La rédaction d’emails.
- Les fiches qualité ou fiches produit.
- La personnalisation du ton et de l’intention des textes.
Méthodologie :
- Définir le ton et la profondeur :
- Un ton de 1 à 10 (1 : très sobre, 10 : très émotionnel).
- Un développement de 1 à 10 (1 : succinct, 10 : très détaillé).
Checklist des 9 paramètres pour un prompt structuré :
1. Le rôle de ChatGPT.
2. Le rôle de l’auteur.
3. Le récepteur du message.
4. Le lieu où cela se passe.
5. Le moment où cela se passe.
6. L’objectif précis de la tâche.
7. Le "comment" (la manière dont on souhaite obtenir le résultat).
8. Le "pourquoi" (les motivations derrière la tâche).
9. Le but final à atteindre.
7. Personnalisation et inspiration
Les IA peuvent être personnalisées pour simuler des réflexions selon des personnalités ou styles variés, par exemple :
- Socrate : Pour explorer des questions philosophiques.
- Freud : Pour analyser des motivations ou des comportements.
L’objectif est d’utiliser l’IA pour :
- Mieux réfléchir.
- Améliorer sa communication personnelle.
- Accomplir des tâches qui semblent complexes ou inhabituelles.
8. Transformation d’une organisation grâce aux IA génératives
La transition vers l’adoption des IA génératives dans une organisation se déroule en plusieurs phases :
1. Phase d’acculturation :
- Former un comité de pilotage (copil) pour qu’il comprenne et maîtrise les usages des IA génératives.
- Élargir cette formation à des équipes pilotes, en se concentrant d’abord sur des cas concrets, généralement à une échelle micro (exemples pratiques ou tâches spécifiques).
2. Phase de définition de la feuille de route :
- Élaborer une vision stratégique en identifiant les projets prioritaires où l’IA générative peut avoir un impact significatif.
- Préciser les objectifs à court, moyen et long terme.
3. Phase de transformation :
- Mettre en œuvre des projets d’amélioration gérés en interne.
- Collaborer avec des prestataires externes pour identifier et exploiter des opportunités.
- Lancer des projets d’innovation, en particulier sur des modèles économiques novateurs.
"Un trou noir ne pouvait pas changer la vitesse de la lumière . Il était tout au plus capable d échanger sa longueur d'onde."
in La Mort immortelle , Liu Cixin, Babel 2021
"C'est un démon , dont l'art diabolique peut changer les être en peintures."
in La Mort immortelle , Liu Cixin, Babel 2021
"Ces changements avaient peut être amorcé dans ce monde lointain des mouvements semblables à ceux des Lumières ou de la Renaissance , lesquels avaient conduit à un bond technologique."
in La Mort immortelle , Liu Cixin, Babel 2021
"Le dos face aux lumières de NY , les yeux scintillaient alors d'une lueur froide , tandis qu'il prononçait la phrase qui avait à jamais changé le destin de Cheng Xin : - Nous n'enverrons que le le cerveau."
in La Mort immortelle , Liu Cixin, Babel 2021
"En utilisant à son avantage la supériorité humaine, en matière de complot et de ruse , il - ou elle - pourrait bien changer le cours de la guerre."
in La Mort immortelle , Liu Cixin, Babel 2021
"Mais aussitôt cette technologie (l'hibernation artificielle) devenue réalité , un simple coup d'oeil suffit à n'importe quel sociologue pour comprendre qu'elle allait changer la face de la civilisation humaine."
in La Mort immortelle , Liu Cixin, Babel 2021
in La Mort immortelle , Liu Cixin, Babel 2021
"Le "su-jet" , en effet dans sa définition même , est d'abord le "sous-jacent " au changement , qui lui même ne change pas : su-jet, sub-strat, sup-port, sub-stance qui en son sen s"physique" est ce qui est demeurant le même sous ce qui est voué au devenir, pour nous l'incessante variation de nos vies."
in Raviver de l'Esprit, François Jullien, Les Editions de l'Observatoire, 2023.
"La connexion par le numérique qui s'est imposée comme un traînée de poudre de par la monde, a changé - radicalement et sans doute définitivement - notre rapport au monde . En à peine une génération et nul désormais n'y échappe, même au désert : la couverture du numérique englobe désormais le monde sans trou possible."
in Raviver de l'Esprit, François Jullien, Les Editions de l'Observatoire, 2023.
"Pour la première fois, peut être, nous avons conçu un outil non pas pour agir sur le monde, y assurer notre conquête et notre maîtrise , mais tel qu'en retour il agit sur nous mêmes au point de dénaturer ce "nous-mêmes" : pour boucher un vide dans nos vies , nous délivrer de notre intériorité."
in Raviver de l'Esprit, François Jullien, Les Editions de l'Observatoire, 2023.
"Et ce qui change tout , c'est que le fil n'est pas brisé parce qu'urne main l'a lâché, mais parce que la main a disparu. La terre va à sa perte. Dans notre esprit elle est déjà morte."
in La Forêt sombre , Liu Cixin, Babel 2019.
"Peut être qu'un jour viendra où les humains - ou peut-être d'autres créatures - exploreront tant de lois qu'ils pourront non seulement changer leur propre réalité , mais aussi , tout l'Univers... Les lois ne changeront pas pour autant, elles seront toujours là, seules existences à jamais jeunes et invariables , comme les souvenirs des êtres , que nous avons aimés."
in La Forêt sombre , Liu Cixin, Babel 2019.
"Beaucoup d'aspects de la société actuelle - politique , culture, économie, mode de vie ou relations entre les deux sexes - ont fondamentalement changé en deux cent ans ."
in La Forêt sombre , Liu Cixin, Babel 2019.
"La Voie lactée contrairement au désert est en mouvement . Ce qui veut dire que la position des étoiles change constamment."
in La Forêt sombre , Liu Cixin, Babel 2019.
"Keiko as-tu déjà penser à cette réalité : pour produire des changements notables l'évolution biologique met en général vingt mille an au bas mot . Hors la civilisation humaine n'a que cent mille ans et la civilisation technologique moderne , à peine deux siècles."
in La Forêt sombre , Liu Cixin, Babel 2019.
-... Tu crois vraiment qu'un individu peut changer le cours de l'histoire ?
- Eh bien je crois qu'il est impossible de répondre oui ou non à cette question, à moins de revenir dans le passé, éliminer certains grands personnages et observer le cours de l'histoire."
in La Forêt sombre , Liu Cixin, Babel 2019.
in Le problème à trois corps, Liu Cixin, Babel 2016.
Un avant où nous ignorions tout de cette maladie et de la pandémie en général.
Un après où de nombreuses personnes malades ont conservé des séquelles, ce ce qui s'appelle pudiquement les Covid longs et qui pour certains sont sans fin. Un après également fait de tous les traumas psychiques individuels et collectifs qu'ont subi les populations durant cette période et que chacun s'efforce d'enfouir dans l'oubli.
Comme après les deux guerres mondiales du XXème siècle, on parle du Covid, comme d'un monstre dont la plupart ont réchappé mais d'autre pas et surtout de la grande peur , des bousculades et remises en question qu'il a pu provoqué.
Dans le monde du travail , le tertiaire en particulier, le Covid est venu tout bousculé , obligeant les organisations à quitter des lieux physiques spécialement conçus , les locaux, pour s'investir dans un combo de technologie et de domicile familial. Ce qui existait un peu auparavant est devenu une norme permettant aux entreprise de gagner en rentabilité et productivité (du moins dans un 1er temps) et aux employés de trouver là une forme de souplesse , de liberté même dans leurs modalité de travail.
Au point où, après le Covid, est un peu devenu notre norme à tous.
Stéphane Amrsy, expert en IA a transformé sa société de conseil en 2016 pour se consacrer à "l'évangélisation de l'IA" qui est en train de tout bouleverser et de façon très durable.
"En pénétrant dans sa moelle, le froid changea le monde réel devant ses yeux en un enfer blanc comme le lait"
in Le problème à trois corps, Liu Cixin, Babel 2016.
Si de l'esprit ne s'oppose pas radicalement au monde, ni non plus ne s'identifie à lui, c'est pas un écart qu'il ouvre avec la clôture et la fonctionnalité du monde.
2 On ne conçoit pas de l'esprit en le distinguant et l'opposant du corps (comme chez Descartes) , de la nature (Valéry) ou du monde (christianisme) , mais par écart avec ce qui se clôt en corps, avec ce qui se borne en nature ou en monde. Il est impossible donc de le définir en différence sans qu'il se fige aussitôt en essence et en devienne suspect.
Il y a de l'esprit à l'oeuvre, dès lors que de l'enfermement s'ouvre, qu'un fonctionnement sed éclot, qu'un horizon se déborde, qu'une totalisation se fissure. De là l'esprit peut devenir un concept de combat pour résister à ce qui menace aujourd'hui dans le monde s'enfermant dans sa technicité , s'enlisant dans sa commodité, devenant un monde de procédures et de dispositifs se limitant au fonctionnel et, par là , au réactif: un monde du clic, des portails, des cases à cocher , d'algorithme et de robotique supprimant l'effort et l'initiative et ne laissant plus - par écart - de l'esprit circuler.
Il y a l'esprit à l'oeuvre par dés-obstruction , dés-opacification , dé-matérialisation et dé-réification. Il y a de l'esprit à l'oeuvre quand apparait de l'entre , laissant s'espacer et passer , permettant à du réel , quel qu'il soit , d'entrer en essor et de s'activer. de l'esprit relève non pas de la propriété mais de la capacité. Il se pense non pas pas différence mais pas écart, d'où vient son déploiement.
L'esprit n'est que dé coïncidant , ce qui , en coïncidant , se fige, se ferme et se stérilise. Au lie de penser l'homme par différence avec l'animal, il s'agit de le penser comme ouvrant un écart par rapport à cette animalité.
Le monde semble menacé parce qu'il se laisse enchâsser dans sa coïncidence idéologique, enfermer dans sa technicité trop commode, emboiter dans sa fonctionnalité bon marché.
3 Un esprit lavé de l'idéalisme de son emploi théologique , banni de sa sacralisation dans l'Invisible qui le condamnait.De la Religion qui l'a sanctifié (le Saint Esprit) , de ce qui l'a moralisé (la chair contre l'esprit), de ce qui l'a théâtralisé (la tentation du désert), de ce qui l'a dramatisé... L'Eglise en s'appropriant et en dogmatisant l'Esprit , l'a réduit à notre crédulité.
La lettre tue, l'Esprit vivifie dit Paul. La formule est à retenir car l'Esprit en débordant, en se dégageant fait vivre, porte à l'essor trend alerte. il faut du tiers et de l'écart pour que le relation ne s'étouffe pas.
Le shen chinois désigne d'abord les esprits des ancêtres auxquels on sacrifie, l'au delà du sensible, le monde du divin et du numineux. Ce numineux ne se sépare pas de semonce, il accompagne le processus en cours; c'est une capacité à l'oeuvre. Il permet d'aller vite sans se presser, d'atteindre sans se déplacer; son efficience n'est pas magique , séparée ou réservée et ne cesse d'opérer dans tous les avènements du monde.
Il ouvre la pensée de l'esprit à de la transcendance mais sans verser dans le dualisme. Ainsi un paysage est bien fait de physicalité mais est en même temps aspiré par une dimension d'esprit.
4 On veut aujourd'hui rendre tout chose plus proche de soi , en même temps qu'on prive le phénomène de son unicité du fait de sa reproductibilité : de l'esprit ne s'en dégage plus.
On souhaite par exemple valoriser les territoires, c'est à dire les soumettre à des critères de gestion et de rentabilité , de commodité pour les visiteurs dont on constate qu'ils mettent ces lieux sous cellophane, qu'ils ne respirent plus et ainsi n'inspirent plus. La fonctionnalité désormais prédomine : ce qu'il faut offrir à voir . Tout ce qui se présente sous les yeux est donné à consommer à nos contemporains. On n'y a plus à s'aventurer, à découvrir.On s'ennuie à vrai dire à visiter tout ce cadré , si bien concerté, coïncidant avec les clichés de l'éblouissant et du beau. On ne fait plus que passer en ces lieux le temps d'une visite. Ce qui tue l'esprit , du côté des choses c'est la fonctionnalité des installations, leur optimisation conçue en terme d'infrastructure. Dans ce monde de dispositifs , n'ouvrant plus d'écart , l'esprit ne peut plus circuler et même émerger.
5 Ce n'est pas tant que la disparition de pans entiers de notre savoir qui inquiète car il est légitime qu'avec le temps notre intérêt ait à muter selon d'autres modalités , sur de nouveaux canaux, d'autres lieux d'invention mais il est à se demander si l'humanité prise dans ses investissements de gestion, de rentabilité , de communication se plait encore à penser. Spéculer s'entend -il encore de façon non financière mais théorique ? Même les livres de savoir veulent désormais divertir détournant l'esprit de lui même. Il n'y a plus d'attention que pour le voyant et l'affiché.
Militer pour l'esprit , en faire un concept de combat , ce n'est pas militer pour des valeurs mais se mobiliser pour que de l'esprit rende effectivement vivant ne se bornant pas au vital , non pas plus tard, mais à chaque instant.
De renverser l'état des choses nous n'avons pas la force; et dénoncer ne s'entend pas ; mais saurons nous au moins fissurer l'opacité qui monte, qui nous enferme implacablement dans ses parrains mais que nous ne voyons pas : ouvrir quelque interstice dans la saturation qui désormais fait monde - ou de l'esprit puisse se déployer ?
Pourquoi ne pas en faire une cause nationale et mondiale, réunissant l'humanité face à son danger , comme on le tente de le faire pour l'autre menace concernant la planète?
Cette alerte nous concerne tous . Au risque sinon de voir non seulement la terre bruler , mais aussi, par perte d'esprit , de son feu, nos vies se glacer.
"Quangel changeait encore. il n'aimait pas s'en rendre compte , et pourtant il remarquait toujours plus qu'il changeait , pas seulement grâce à la musique, mais aussi et surtout grâce à l'exemple de cet homme fredonnant. "
in Seul dans Berlin, Hans Fallada, Folio 2015
1 Pour Platon le "lieu des idées", est un lieu idéal auquel on accède par la seule abstraction comme à la plaine de la vérité. Le monde contemporain en a fait un lieu de marché avec une côte : l'idée européenne autrefois valorisée fait place aujourd'hui au care, au green ou aux bons sentiments.
La coïncidence d'un point de vue social et politique est ce fait légendaire qu'une idée dès lors qu'elle est collectivement assimilée n'est plus questionnée , ni même soupçonnée.Elle s'étale dès lors en pseudo évidence et génère elle même une obédience.
En même temps que la présence personnelle se dilue , que le face à face se volatilise, s'instaure un système de coïncidence idéologique qui lui aussi est sans visage.
Si on coche toutes les cases du moment , on peut être élu prix Nobel ,mais quand on ne les coche pas , quand on pense précisément que penser c'est sortir des cases, c'est décoincer...
Dès que l'on touche effectivement en pensant à la pensée , non pas à sa forme de slogan ou de cliché, on commence à entrer dans un commun de l'esprit, à l'opposé du grégaire et du collectif , et même , on a part à son éternité.
2 Ce sont les médias qui constituent à fabriquer la grande machine à coïncider de notre temps en limitant et bloquant d'autres possibilités de la pensée; en thématisant les catégories et en labellisant ce qui en fait partie ou non.
3 Les médias organisent le débat mais un pseudo-débat qui circonscrit le champ du débattable et non. la spectcularisation du débat conduit à sa peopolisation et donc à sa pauvreté. Les réseaux ne font que l'accentuer : pour faire de l'audience, il faut faire plaisir. On est passé de l'age du penseur à celui de l'influenceur.
# Sujet inerte / sujet alerte
1 La pensée moderne s'attache plus aux modes de subjectivation du sujet qu'au sujet lui même : connecté, communiquant , consommateur, le sujet est stimulé en permanence par son environnement de plus en plus digital. La connexion par le numérique s'est imposée comme une trainée de poudre et a changé radicalement le monde en à peine une génération. Le sujet devenu réactif en continu, ne peut plus s'en passer , il est assujetti. En situation de communication continue, qui se suffit à elle même, garder le contact prime désormais sur le contenu.Cela se prolonge dans le consommation, qui elle aussi est devenue continue.
Si le sujet se constitue originairement et de façon irréductible comme s'adressant à l'Autre par la parole, dès lors que se défait le sujet, se défait du même coup ce rapport à l'autre.des son rapport à l'Autre. Si l'on ne se parle plus , mais qu'on ne fait plus que communiquer avec les autres par dispositifs interposés, il s'ensuit que s'effaceront progressivement les derniers sujets que nous sommes.
C'est donc en s'extrayant du réseau que l'on peut reconquérir une position de sujet : par suite une capacité de juger, indépendante en son principe, par conséquent une autonomie éthique et politique.
L'enseignement religieux nous avait appris , le détachement vis à vis du monde avec ses règles et ses rites . Il y avait pour nous détacher du monde un Autre, Dieu, à statut d'absolu, vers qui nous re-tourner et nous convertir? Mais en se retirant , il n'est plus de refuge désiré pour scander la journée et réfléchir sur sa vie.
3 Dans cette modernité la position du moi-sujet a perdu sa double assise dans la pensée : son assise dans la stabilité de l'Etre et son assise dans sa relation à Dieu. Le su-jet a son histoire dans la pensée : Pour les Grecs : il se construit en se fondant dans l'Etre, il s'autorise une identité d'Etre. Pour les chrétiens : il se fonde en s'adressant à son Créateur, en se confiant à Lui (St Augustin) . Le sujet humain s'établit comme partenaire de Dieu dans la parole. Dieu lui révèle l'intérieur de son intérieur Aujourd'hui en se retirant, Dieu, le sujet a perdu son soubassement. Il s'agit de repenser le sujet , non plus en se fondant dans l'Etre, ni en le recevant d'un Autre mais d'un point de vue proprement humain. En terme de capacité, au risque sinon de se voir enfouir dans le monde et disparaitre à jamais.
Le sujet contemporain ne veut plus être la dupe d'un engagement mobilisant comme si souvent par le passé: il ne veut plus payer le tribut d'un absolu, ni d'un report dans l'au-delà et n'a plus guère en vue que l'immédiat en ce monde. D'où le discrédit dans lequel est tombé la notion d'effort. Sa vie est tant amortie qu'il n'est même plus capable d s'ennuyer , tant son portable en main es tlà pour l'en dispenser. : il s'est éteint, inerte, prostré.
4L'esprit n'existe que de ce qu'il s'entraine : l'esprit n'est qu'activité. De ce qu'il est hyperconnecté, le sujet en vient à se dés - intellectualiser, à se dé - conscientiser ; renonçant à toute construction d'une idéalité on se rabat sur la bienveillance et l'empathie. On panse et on arrête de penser. L'esprit ne consomme plus que de la proximité, du prêt à consommer. Si la parole est bien l'émergence du sujet, l'Esprit en est le relai, qui à la fois le déploie et le fortifie.
Peut-on imaginer , il y a seulement une génération , tous les rabattements née de la connexion généralisée et du Marché mondial ainsi que les paralysies de l'intellect et qui menacent aujourd'hui notre avenir de sujet?
De même que l'avénement de la photographie a forcé la peinture en Europe à sortir de sa coïncidence (la perspective, la ressemblance) et à se repenser, on peut se demander sir la mise au point d'une IA toujours plus perfectionnée , ne pourrait -elle pas provoquer de la part de ce sujet "fané" , un nouvel essor , qui ne peut être encore imaginé ?
C'est bien là la tâche de la philosophie désormais : comment justifier l'humain dans sa vocation., le promouvoir en sujet alerte face aux menaces qui l'entourent et qui ne sont pas qu'écologiques.
#La philosophie
1Même s'il est hasardeux d'en annoncer la fin, on en voit bien l'épuisement et la mort de la philosophie est un thème contemporain. Ou bien on pense qu'elle doit mourir, comme le concept de Dieu ou de Vérité sont morts ou on la réinvente
2 La philosophie n'est plus la clé de voute qui fait tenir la pensée, c'est plutôt l'artiste qui tient ce rôle. dans un monde l'opinion le philosophe est condamné à donner la sienne comme les autres. C'est en se détachant de ce régime de l'opinion, en décoincidant , que le philosophe s'ouvre une place, que l'esprit n'est plus affilié à une coïncidence, à une transcendance et s'ouvre une place, se découvre un destin propre.
3 Philosopher c'est s'écarter.
4 C'est sans doute quand elle a commencé en s'enseignant de s'enfermer , quand elle a commencé doctrinalement de s'imposer qu'elle s'est du coup vidée d'esprit et condamnée à sa propre élimination. Sa visée étant non de connaissance mais de réfléxion ou de questionnement.
La philosophie à qui on demande souvent dans les débats son opinion ne philosophe plus , elle doit se remettre au travail d'élaboration. C'est à dire produire des questions qui sont lentes à forger pour faire face à ce qui est effectivement à penser.
5 La tâche de la philosophie est froidement rigoureuse. Elle doit 1/ dépersonnaliser, se dépouiller de l'anodisent de l'anecdotique 2/ problématiser c'est à dire jeter devant soi, construire la question en possibles.3/modéliser pour élever à la généralité, dresser les cas en paradigme 4/axiomatiser en posant sur un plan logique l'ordre des raisons.5/dialectiser c'est à dire configurer du pensable, s'articuler en raisons.
"Extérieurement, rien n'a changé. tranquillité autour des Qu'angle. Intérieurement, plus rien n'est pareil, c'est la guerre..."
in Seul dans Berlin, Hans Fallada, Folio 2015
Parmi les pertes de notre contemporain liées aux transformations silencieuses
# La perte de la présence : apparue brutalement avec l'épisode du Covid et du confinement , même si elle apparaissait déjà dans nos vies au point d'y voir une nécessité , voire un progrès de l'Histoire. Perte sans doute la plus urgente à penser parce que abîmant si crûment l'humain, aggravant la non-vie , en même temps qu'elle parait compensée par tant d'avantages qui sont patents et par suite la recouvrent et la dissimulent : plus besoin de se déplacer, le numérique nous relie à tous et à tout.
Cette révolution de la présence ne fait qu'aller de pair avec d'autres migrations et renversements : migration des populations d'une région vers d'autres ou migrations projetées dans l'espace ou vers le capitalisme numérique ou la richesse vers les plus riches.
Le statut de la présence en est bouleversé : d'intermittent , elle devient permanente , continue, ubiquiste et donc aussi désincarnée. Présence augmentée ou diminuée ? Si l'on peut télé-travailler , pourra t-on télé-vivre ? télé-consommer? télé-aimer?
2 Qu'est-ce qu'une perte ? Un constat : je constate que quelque chose m'a été ôté. Le terme s'étend de l'accidentel au structurel, du circonstanciel à l'existentiel. Elle se mesure comme se mesure la raréfaction des lecteurs dans le train ou du public dans les salles. Son caractère structurel fait que nous ne nous en relèverons pas sauf à s'insurger contre elle : elle procède de la mondialisation imposant le numérique comme produit phare du marché et va de pair avec une nouvelle ère du capitalisme. Elle se déploie ainsi du circonstanciel à l'existentiel.
Bien qu'intervenant au ras de l'histoire, elle nous fait toucher du métaphysique : car nous absentant d'emblée de nous -mêmes sans mêmes que nous l'éprouvions, elle nous prive de notre capacité la plus élémentaire d'expérience sans que nous l'apercevions.Nous ne percevons pas encore ce quelle dilapide d'essentiel concernant notre capacité de vie.
Cette présence qui n'est plus effective , est une non-présence qui participe de la non-vie .
Car la vraie présence est renoncer et même un heurt : on tombe sur quelqu'un qui nous force à réagir. Désertent ainsi la présence ceux qui renoncent à ce que la présence les assaillent . t'ornant en rond dans le cercle coutumier , coïncidant de leurs pensées , ils demeurent incapables de toute percée hors d'eux mêmes pouvant seule les faire accéder à une présence les faisant effectivement rencontrer.
2 Qu'est-ce que la présence ? c'est la présence qui détache et fait ressortir du présent ; Sans elle le présent même nous échappe. Il est de l'ordre non de l'être, mais de l'événement . (d'ou plus il y a de télétravail, plus ill a d'événements) . Grand paradoxe de la philosophie : on ne peut vivre qu'au présent mais vivre au présent est impossible. Pout Saint Augustin : le présent est ce à quoi je suis attentif par opposition au passé, dont je me souviens et au futur que j'attends. Ainsi la meilleure façon de promouvoir dans nos vies un présent effectif est par avènement de la présence. Celle ci rompt avec le continuum indéfini de ma vie antérieure et me met en demeure d'affronter que de l'autre se présente à moi. Cet instant me rendra présent en dépit de moi même. Ou sinon cet autre n'est plus autre, il n'a plus sa qualité d'autre , je l'ai rendu semblable à moi et aliéné de lui même. Car l'actuel est don si l'on sait l'accueillir.
La présence n'est pas de l'ordre de la durée mais du surgissement; la permanence qui semble être une consolidation de la présence en est au contraire une déchéance.
3 La télé-présence détruit l'effectif de la présence ,en tue ce qui en fait la force vive.Elle raye la venue en présence . Un clic suffit à la produire , la conscience n'a pas le temps nécessaire pour la réaliser. Sauf à se débrancher , elle peut se poursuivre en continu et s'éterniser. L'autre n'y est plus abordé, son altérité est gommée. Il ne surgit plus en tant qu'Autre, l'écran qui s'interpose l'a aménagé .
Grace au numérique ,on peut être beaucoup plus présent à tous et à tout : la présence virtuelle étend définitivement la présence jusqu'à la rendre universelle . En même temps, elle ne vous embarrasse plus , vous laissant libre de répondre ou pas et à tout moment de vous "débrancher."
Si on sent encore le dispositif technique, celui ci va s'estomper petit à petit jusqu'à disparaitre. La sensation de présence nous habitera sans nous déranger: toute distance sera oubliée , toute médiation effacée.
On ne considérera plus le réel que comme un cas particulier du virtuel.
Si l'on déplace la question de "l'être présent" à se "rendre présent", on comprend qu'on ne peut avoir accès à la présence qu'en se déplaçant. C'est la différence entre regarder un film sur écran chez soi ou aller au cinéma. Choisir la salle, son horaire, faire la queue mobilisent plus le désir , demandent un investissement. En faire l'expérience est à ce prix.
Il n'y a pas de présence sans qu'on ait décoincidé de soi-même pour aller à la rencontre.
La présence en même temps qu'elle singularise monopolise : je renonce à toute autre présence pour être présent ici. Je ferme mon portable , je rate des choses et c'est vrai . En cela elle apparait comme archaïque voire préhistorique mais elle se prévaut alors de ce qu'elle a d'exclusif . Le problème est de pouvoir accepter la perte : nous nous bourrons de de technique pour tenter d'en boucher la fissure. Nous ne savons plus mourir et c'est pourquoi nous ne savons plus vivre.
4 C'est dans la défense de l'effectivité de la présence contre la perte "contemporaine" , que se joue le destin de notre rapport à l'Autre, c'est à dire , au fond , ce qui est au principe de l'éthique. La présence n'est pas à confondre avec la proximité que l'on peut avoir sur l'écran ou dans le métavers. L'Autre se trouve enclos et figé. L'écart laisse penser à l'autre , à l'espérer et lui permet de pouvoir émerger. La présence effective sait ménager du lointain tandis que la télé-présence prétend supprimer tout lointain.
L'entrée en présence de l'Autre qui, de même qu'elle ouvre pour moi du présent en interrompant ma morne continuité intérieure , est au départ de l'éthique en me forçant à dé-coincider de moi même. L'éthique ne peut plus simplement se penser en effet à partir d'un Moi autonome, maitre de lui même , comme l'a fait si longtemps la philosophie.Mais bien dans l'ouverture à l'autre, terme encore trop vague et qui est plus précisément cet événement de la rencontre. La présence relevant non pas de l'être mais de l'autre.
Le rabattement de la présence est le rabattement de la rencontre . Car le propre de la rencontre est d'abord qu'elle n'est jamais complètement prévisible dans son surgissement, même si j'ai pris soin de la préparer. Or le numérique l'aménage si bien qu'elle est d'entrée aseptisée et amortie. La rencontre sur écran doit d'abord être justifiée , perdant ce qui fait sa capacité de survenir et de déranger.
Il n'est rien de plus fallacieux que le terme de présentiel fabriqué pour faire de la présence le simple pendant du distanciel, comme s'il s'agissait là de deux modalités équivalentes donc interchangeables, répondant l'une à l'autre.
Ce que l'on peut retenir de sa facticité est qu'il faudra apprendre collectivement à la contenir dans sa niche en vue de la maitriser: à la tenir dans la société , non pas comme un substitut mais comme un pis aller. Ne pas se laisser prendre au piège de la conformité de plus en plus coïncidant de la pseudo présence numérique.
Le faciès est là sur l'écran mais le visage s'est effacé. Sera perdu du même coup la fête de la présence, en même temps que son affrontement.
Ainsi rencontre et présence sont-ils désormais des enjeux forts et même des concepts d combat pour le monde à venir. Car avec la perte de la présence , il n'y va rien de moins que de l'aliénation de l'humain. Il suffira d'un clic pour aménager l'autre, son altérité féconde s'étant éclipsée.aura disparu du monde , le regard de l'Autre débordant le monde et le fêlant d'infini.