jeudi 30 avril 2009

Lexique 12 : Changer.



"Si j'avais trois voeux , le premier serait de changer en moi ce qui est changeable; le deuxième de ne pas perdre de temps à essayer de changer ce qui n'est pas changeable; le troisième de toujours discerner ce que je peux changer de ce que je ne peux pas changer."
Voltaire.

lundi 27 avril 2009

Temps de crise 14 : En quelle année a démarré le XXI° siècle ?














Telle sera certainement une question d'histoire que l'on posera aux potaches dans 100 ans, au moment des révisions du bac , qui ,si on en croit la rapidité d'évolution de notre société sur la chose éducative devrait encore, vivra encore de sa belle vie.
Si je la pose aujourd'hui ,cela pourrait se traduire par : Avons nous réellement démarrer le XXI°siècle ?
La question est plus sérieuse qu'il n'y parait.
Chaque époque démarre par un nouveau récit , écrit sa propre histoire avec ses sujets et ses héros spécifiques.
Le XX° siècle a du attendre 1914 pour enfin commencer par une scène primitive d'assassinat qui ne laissait augurer rien de très bon ,si ce n'est annoncer les drames qui allaient suivre .On connaît la suite : deux guerres mondiales, l'avènement des puissances industrielles, la chute des empires, le passage de témoin entre l'Europe et les USA... Durant près d'un siècle la menace des populations proviendra surtout de conflits nationaux , de la décolonisation .Les héros seront les régulateurs de ces conflits , militaires un peu mais surtout politiques qui en signant un traité redessinent une nouvelle carte de la paix.
En tenant tour à tour les deux positions de héros de la Résistance et de Politique de l'indépendance de la France, De Gaulle (quel nom tout de même !) incarnera parfaitement cette époque pour les français.

Qu'en est -il du Le XXI° siècle? Aura t-il démarrer par cette crise mettant en exergue les changements d'une époque ou plutôt la naissance d'une époque de mutation, de transition ..
Aussi sa complexité ( comment se saisir de tous ces changements qui remettent en question nos croyances et nos comportements sans apporter de réponse), sa dangerosité. Face aux catastrophes naturelles, aux menaces diverses climatiques, nucléaires, épidémiologiques ... avons - nous trouver des nouveaux héros à la hauteur ? Leurs super pouvoirs pourront-ils sauver la planète et quelle tâche les attend ??
Il est peut être encore trop tôt pour le dire et la première page en train de s'écrire sous nos yeux ne prendra peut être tout son sens dans 30 ou 40 ans au milieu de ce nouveau récit.
Alors là il sera temps de vérifier si 2009 était bien la date de commencement du XXI° siècle.

jeudi 23 avril 2009

Lexique 11 : L'individu.


"Je pense donc je suis dans la forteresse de mon esprit"
René Descartes.

lundi 20 avril 2009

Temps de crise 13 : Le fond de la piscine


C'est le nouveau thème depuis quelques semaines , depuis la tournée européenne de l'hyperprésident Obama.
De quoi s'agit-il ? Tout d'abord de paroles d'une chanson d'amour mélancolique de Gainsbourg interprétée par Isabelle Adjani au début des années 80.
Quelques extraits :

J'ai touché le fond de la piscine
Dans le petit pull marine,
Tout déchiré aux coudes
Qu'j'ai pas voulu recoudre,
Que tu m'avais donné.
J'me sens tellement abandonnée.

Et surtout :
Avant de toucher le fond,
Je descends à reculons,
Sans trop savoir ce qui se passait dans le fond.

Depuis ce fond de piscine est devenu un symbole plutôt positif : le signe de l'arrêt de la chute et par extrapolation de la poussée d'Archimède : le début de la remontée vers la surface , la lumière, l'air libre , le positif.
Alors la question qui vient ensuite est : quels sont les signes qui nous conduisent à considérer que le fond est atteint ?
Pour le moment pas grand chose à se mettre sous la dent à part une ou deux statistiques de reprise asiatique invérifiable.
L'essentiel est ailleurs ,dans l'écriture de ce nouveau récit positif de la résolution des problèmes du monde né avec le G20.
C'est cette photo des 20 qui marque le fond et le commencement d'une nouvelle histoire.
Les histoires comme les promesses n'influencent que ceux qui veulent y croire, c'est bien là le pari : que le plus grand nombre se mette à y croire et restaure la confiance dans l'économie mondiale.

samedi 18 avril 2009

Apocalypse de Michel Maffesoli (2)



Chronique réalisée à partir de l'intervention de Michel Maffesoli à Transit City le 03042009.

Le changement de Monde :
Il part de l'épistémée c'est à dire du socle des croyances , de la mythologie , des façons dont s'incarnent le rapport à l'autre , à la cité , à Dieu.
Tout changement d'époque est un changement d'épistémée aussi radical qu'un changement climatique.
Ainsi il distingue différentes périodes : l'Antiquité, le monde médiéval, l'époque moderne pour arriver et des périodes de transition se distinguant par une saturation de signes correspondant à un choc des deux époques ,la fin d'une culture ancienne, la naissance d'une civilisation nouvelle.
Ces époques de transition se caractérisent également par un effet de décalage entre un discours dominant de plus en plus vide de sens et une manière de vivre qui capte une énergie venue d'ailleurs.
Tout se passe comme si ceux qui avaient le pouvoir de dire, de faire utilisaient un vieux stock de signes impertinents.
D'où l'idée d'Apocalypse c'est à dire d'un monde qui se pensant avec une fin de par nos modes de représentation classiques se vit aujourd'hui sur sa fin.
Enfin il propose de repérer pour comprendre une société ,la temporalité dans laquelle elle se vit : passé ( tradition), présent(moderne) , futur (postmoderne)
Il nous propose ensuite une analyse comparative entre deux registres sémantiques : celui du monde moderne s'achevant et celui d'une civilisation post moderne qui cherche à percer.

Quelques concepts modernes en voie d'impertinence :
L'individu : pivot de notre manière de pensée depuis le XIIième siècle et le
" cogito ergo sum " de Descartes. Auparavant celui qui pense est un hérétique, désormais il pourra se forger sa propre
pensée notamment en lisant lui même les textes que rendent plus accessibles l'invention de Gutemberg.
Suivront au XVIIIième siècle deux concepts clés amenés par Rousseau. Celui d'éducation de civilisation pour lui donner
son autonomie; puis celui de contrat social qui installe la notion de contrat qui se propagera jusqu'aux entreprises.
La création de l'individu est à la base de l'invention du monde moderne, de l'économie de soi qui devient économie du
monde.
Le travail : Sous l'Ancien Régime , un honnête homme ne travaille pas ,
la qualité humaine n'est pas dans le travail ;il est réservé aux esclaves puis au tiers état.
A partir de Kant et de ses impératifs catégoriques, le travail va devenir la valeur du XIXième siècle : on doit travailler
pour se réaliser soi même et réaliser la société. Marx la reprendra en impératif et elle va se généraliser durant deux
siècle.
La raison : Va devenir la valeur essentielle du monde moderne ; pas la
rationalité consubstancielle à notre espèce humaine mais le rationalisme sa mise en système automatique, tout le
temps, partout pour en tirer un profit. Ainsi pour Max Weber c'est le processus de rationalisation scientifique ,qui est
à l'origine du désanchantement du monde.
On pourrait ,comme l'ont fait d'autres civilisations créer bien d'autres raisons d'être ensemble : les jeux, les passions..
L'utilité : Ne vaut que ce qui sert c'est à dire une conception ustenciliaire
du monde. L'autre comme étant manoeuvrable , manipulable. Même dans le sacré ,on ne va garder ce qui est le plus
rationnel : Les idoles.
Le futur :Hégel dresse une trajectoire et un sens positif à l'histoire.
De la barbarie à la civilisation,la marche royale du progrès va naître de cette conception optimiste du XIXième siècle.
Les grands récits de référence de l'époque (ceux qui structurent le temps et émergent de la quantité de production
intellectuelle d'une époque) sont axés sur le futur :
- le marxisme :les lendemains qui chantent c'est à dire la construction d'un futur sans grande remise en question
du présent.
- le freudisme et sa sublimation c'est à dire un report de jouissance au profit de la production du sujet.
Le projet cristallise cet esprit des temps modernes.

vendredi 17 avril 2009

Lexique 10: La différence.


"Le défi fondamental auquel nous devons faire face aujourd’hui dans un monde interdépendant, c’est de séparer la notion de différence de celle de supériorité, à faire de l’inhabituel une ressource plutôt q’une menace. "
Mary Catherine Bateson .

lundi 13 avril 2009

Temps de crise 12: le G20







Toute nouvelle page d'histoire a besoin de nouveaux auteurs.
Après 50 ans fondés sur des discussions géopolitiques à 3 en 1945 ( en réalité un peu plus), voici un sommet économique à 20
ayant pour objet de fonder un nouvel ordre économique. 20 pour faire oublier qu'entre temps des 3 avait émergé une superpuissance qui avait dominé le monde durant plusieurs décennies.
20 donc pour rééquilibrer et afficher un monde multipolaires c'est à dire ou les acteurs sont plus nombreux et surtout toutes les alliances possibles.
C'est entre eux que vont s'écrire les futurs récits d'un monde à venir, c'est sur leurs épaules que reposent la recherche de nouveaux équilibres.
Au fait combien de combinaisons possibles entre 20 acteurs ?

mercredi 8 avril 2009

Lexique 9 : imaginer, réaliser.



"Tout ce qui a été fait de grand dans ce monde a été fait au nom d'espérances exagérées.
Tout ce qu'un homme est capable d'imaginer, d'autres hommes sont capables de le réaliser".
Jules Vernes.

mardi 7 avril 2009

Temps de crise 11 :Crise systémique et changements de paradigme(2)



Crise systémique et changements de paradigme(2)
Concernant le changement et son paradigme les connotations sont un plus lointaines , vagues , floues.Le paradigme est un mot compliquée dont la signification nous échappe.Il a un faux ami, paradis mais de ce point de vue ,on se doutait bien.
Quels sont ces changements?à quels référents peut-on les comparer ? Le mystère est entier exprimant bien par là ... le changement, ce que nous ne savons encore définir et qui est entrain d'arriver;ce à quoi nous essayons de nous adapter ou de résister dans l'action mais que nous ne parvenons pas encore à penser.Tous ces changements dont nous connaissons l'origine,mondialisation de l'économie, digitalisation de l'environnement, dérégulation du climat, avènement des biotechnologies, apparition des nanotechnologies,dont nous sentons la montée en puissance progressive dans notre vie quotidienne et qui caractériseront certainement la période dans les livres d'histoire d'ici une centaine d'années.

Notons pour finir que si la crise est systémique et le changement paradigmatique, peu de liens sont encore établis entre les deux; peu d'explications des relations de 'l'un à l'autre. Comme si chacun comprenait que l'un et l'autre sont bien indépendants

lundi 6 avril 2009

Temps de crise10: les prix dans la crise


Quel est le prix des biens de consommation en temps de crise? Ont-ils tendance à baisser pour redevenir plus accessibles ? A rester stables en attendant la reprise ? A augmenter pour les catégories les plus prisées ?
Si la crise impacte bien les prix il est plus difficile d'en lire le sens. D'autant qu'après le passage à l'euro et plusieurs années de hausse des prix du pétrole et des matières premières, l'impression générale est que les prix ont très fortement augmenté depuis 2000 . L'impression car en matière de prix les consommateurs connaissent surtout le prix des produits qu'ils achètent très fréquemment ( prix de la baguette) ou le prix des produits qu'ils achètent de façon exceptionnelle et nécessite une vraie étude de prix ( voiture , écran plat, ..)
On peut généralement observer trois effets :
- le brouillage du référentiel prix :
Le problème du juste prix. Quel est le juste prix quand les étiquettes sont modifiées au minimum deux fois dans l'année avec les soldes et les promotions ?( 3 désormais avec l'invention des soldes de printemps ).
Le consommateur à la recherche de pouvoir d'achat va avoir tendance à reporter ces achats en période de promotion au point ou la différence entre prix barrés et prix promo devient un indicateur de la bonne affaire réalisée.
- l'arbitrage des nouvelles priorités :
Le réflexe est à chaque fois constaté,l'entrée dans la crise entraîne une réduction des dépenses de tous même ceux qui ne sont pas directement impactés (perte d'emploi ). Cette réduction se traduit par un réexamen complet des dépenses sous le rapport qualité /prix avec des arbitrages forts. Ainsi en ce moment les baisses importantes constatées sur les marchés des eaux minérales , de la confiserie, des marques nationales au profit des MDD...
Trois axes guident cet arbitrage : le prix bien sur , la valeur d'usage ( chasse au gaspi , à l'inutile), le plaisir pur ( bonne tenue actuellement des produits d'évasion, de loisirs)
Internet et son entrée par la catégorie de produit , la facilité des comparaisons de prix favorise pleinement ces comportements.
- la corvée des courses et le refuge dans les petits achats plaisirs:
Les courses deviennent un peu plus une corvée en ces périodes. Corvée d'aller en famille en magasin , défiler devant des gondoles de produits pour renoncer à certains achats et surtout dire non à ces enfants.. D'où la préférence pour des magasins Hard Discount, moins tentant et ou le temps passé à faire les courses est fortement réduit.
Ce recentrage vers des courses efficaces et utiles ne va pas empêcher de petits achats plaisir pour se créer de petits moments de bonheur, celle de la pause en temps de crise, chacun en fonction de ses moyens.
D'où cet oxymore symbolisant parfaitement les bouleversement d'une époque : corvée des courses et achats plaisirs.

jeudi 2 avril 2009

Temps de crise 9 :Crise systémique et changements de paradigme(1)



Crise systémique et changement de paradigme(1).
sont les deux propositions les plus fréquemment employées pour décrire la situation dans laquelle ente le monde actuellement.
Que signifient-elles sur la crise et les changements en cours, de quoi sont-elles les signes? Sont -elles appropriées pour décrire les événements en cours?

Tout d'abord que nous ne vivons pas une crise et des changements habituels.
Il est nécessaire de las qualifier, de les distinguer d'événements récents approchant qui en banaliseraient la portée : les crises économiques récurrentes des 30 dernières années ( 1993, 2001, 2003..) comme tous ses changements que nous avons vécu depuis notre enfance ,importants certes mais qui n'étaient pas de paradigme.A vrai dire il y a longtemps que changement et non changement se confondent dans la langue "communicationnelle" des médias et des marques pour le plus souvent exprimer de la nouveauté ou nous la vendre.
Une fois ces événements caractérisés caractérisés par leur importance , quels tentent-ils de véhiculer ?
La crise est systémique en tant qu'elle affecte en cascade tout le système financier , économique et bientôt social de nos pays.
Ce n'est pas seulement un élément mais le système entier qui est atteint.Ce n'est simplement une solution mais un ensemble qu'il s'agit de trouver.Combien de temps cela va t-il durer ,quel coût, quelles souffrances ... nul ne se prononce.
Et si la définition provient plutôt de l'analyse systémique fort prisée depuis les années 70 dans les sciences humaines pour décrire une organisation dans le monde de l'entreprise, des relations inter personnes dans la thérapie familiale ou l'analyse des flux en économie, peu importe son utilisation savante dans la presse fait son ouvrage , véhiculant mystères ( multiplications des analyses et du même coup absence d'analyse partagée constituant le socle consensuel nécessaire à l'action politique) ,inquiétudes ( à quand les réponses? que nous apporteront-elles réellement? )voire certaines angoisses (nous expulseront-elles nous aussi du système dans lequel nous vivions pas si mal jusqu'à présent)
Et si la crise était systémique pour nous préparer au pire ?