mardi 9 juillet 2013

Et si les pauvres obligeaient l'architecture à se réinventer ?

Atelier Transit city du 28 juin 2013
 Introduction de François Bellanger : la pauvreté et l'urbanisme
Les tendances :
La pauvreté: 9 milliards d'habitants : 2 m de riches , 2 a 3 m qui aspirent à l'être, 4 a 5 m de pauvres, 
La rareté : un monde de ressources de plus en plus rare
La menace pour la planète : plus de classes moyennes entraîne plus de pollution, de destruction 

Djakarta comme ville emblématique : 10 millions d'habitants, + 5 a 10 ans; pas de transport public; inondations de +en + forte pendant la mousson avec une partie de la ville construite sous l'eau qui s'enfonce : les pauvres qui y vivent  sont les plus touchés 
Même chose à Bangkok
La question de l'eau : nouveau défi architectural : pilotis , maisons flottantes sont en plein développement 
La question des déchets : projet d'école d'archi de réinvention d'usine ville de retraitement des déchets a Mumbai
la verticalité : la hauteur appartient aux riches 

- Marie Hélène Contal : dr adjoint de l'ifa, critique d'architecture
L'architecte est la pour donner sens à une histoire sociale 
Elle s'intéresse aux archi qui travaillent sur des ruptures, des nouveaux modèles
Global award for sustainable architecture : prix crée il y a 7 ans pour créer une scène de l'architecture mondiale; chaque année 5 nouveaux récompenses viennent augmenter le groupe.
Ce groupe de 35 devient visible, se connait et travaille ensemble.

Un prix ouvert sur le monde entier avec pb des critères : car critères trop stricts n'auraient réuni que des européens;donc volonté au départ de faire venir les indiens, les chinois qui expérimentaient les choses 
7 ans après c'est devenu une réalité : l'innovation est au sud
En fait c'était évident que les personnes touchées par les pbs de mousson, d'inondation allaient réagir; pour les européens ces choses étaient plus lointaines, plus politiques.

Ces idées vont devenir de plus en plus importantes par le développement des pauvres dans le monde et aussi ... En Europe en général et en france en particulier.
Les poches de pauvreté se développent et le modèle est profondément inégalitaire 
En France on ne le voit pas, on ne veut pas le voir , le filet de protection de l'état providence fait encore écran; même si toujours plus de pauvres vivent en périphérie

Tous ces architectes du sud ont un point commun : ils ont une double culture, ils ont pris la peine d'intégrer une autre culture que la leur ( pas les européens); souvent la culture occidentale
Maintenant certains archi du nord font la même chose et vont étudier au sud

Donc les choses se sont inversées : l'innovation vient du sud 
Ils nous apprennent des choses 

- L'habitat populaire : jusqu'à 10 ans le modèle est celui du logement social ( Corbusier notamment ) dans le monde entier.
Fin des années 80 une archi indien s'aperçoit des dégâts du modèle  : rupture  des solidarités,  des liens, , plus d'animaux de potagers et surtout impossibilité de travailler chez soi
En rupture :
1/ le modèle de Teddy Cruz , un système de quartier livre sur place (participatif design)
Il travaille sur l'existant et refuse de partir d'une démolition qui coûte cher
Le pb c'est que le modèle Le Corbusier ne fait pas face car l'évolution démographique est trop forte et ne permet pas de reconstruire , trop cher






2/ le modèle Aravena   : résorption de favéla au Chili  ; pendant des années il n'y arrive pas pcq il achète des terrains et y engloutit son budget; il change de paradigme : il démolit et reconstruit sur place;il construit des briques de salle de bain, cuisine et les livre sur place; charge aux habitants de les monter; lui va les aider ensuite à l'installation; le principe est : 10000$ pour 15 ans.
Cela évite de repousser les pauvres plus loin.
Ils ne veulent pas faire pour autant du locatif car ne veulent pas créer l'administration pour gérer l'ensemble .
Cela commence à arriver chez nous : 1ieres expériences HLM en cours

- Remise en cause du fonctionnalisme : Carin Smut fait du micro financement, elle suit un programme depuis la levée de fond jusqu'à la maintenance dans les Township en Afrique du sud
Elle a construit une école qui est un "multi purpose center" : école, centre culturel, aide sociale, salle de répétition...
Dans un pays ou il n'y a pas d'état , la difficulté est le foncier ; elle ne pouvait ni financièrement , ni dans le temps construire 5 bâtiments; en plus ces bâtiments deviennent normés et les gens n'y rentrent pas ; elle ne recourt pas aux ministères qui n'ont pas d'argent et lui imposent des contraintes injouables.
En France le système fonctionnaliste impose des normes, du contrôle social
exemple de la piscine de Begles : avec un bassin de vieux

- La redéfinition de l'intervention de l'état . Giancarlo Mazzanti construit des équipements publics, écoles, bibliothèque parc , en Colombie, vrai labo en ce moment.
La bibliothèque parc à été invente il y a10 ans par le maire de Medellin : un endroit solidement défendu ou les enfants peuvent venir lire, s'instruire. Ĺ´état installe bibliothèque parc (éducation)
Et téléphérique (mobilité) dans la favéla sans toucher au reste ; l'idée est que les habitants se prennent en main, continuent à travailler et surtout croissance à terme du prix du foncier 
Ça nous interroge chez  nous  car tant qu'on empêchera les gens de travailler chez eux , tant qu'on n'ouvrira pas les bâtiments publics a autre chose, ça ne pourra pas bouger.

- L'architecte comme levier de développement Francis Kere  , burkinabé ancien charpentier, repère par une ONG allemande ou  il passe le bac et fait ses études d'archi  notamment bioclimatique . Il construit aujourd'hui des écoles en important, traduisant ces techniques.
Technique de double toiture avec ventilation entre les 2 : on passe de 50 ° ( école traditionnelle entôle  ondulée) a 25° .
Le parpaing est de plus élus cher ,on ne peut construire sans ONG . Il refuse ça et recherche à construire des filières de construction de matériaux moins cher et de formation des hommes.
Il reprend la terre crue que les gens ne voulaient plus car elle s'abîmait  avec la pluie.Il la reprend en élargissant le toit pour protéger la terre de la pluie.

Perspective du XXème siècle : abandonner la terre pour le parpaing
Perspective du XXIème siècle : prendre la ressource à proximité : la laterite 
On n'a beaucoup travaillé sur la performance , on travaille maintenant sur l'efficience 
L'idée que le problème devient la solution  

Kere est un pragmatique : il met les 2 cultures au même niveau et arrive comme ça à avancer 

L'habitat n'est plus un produit mais du processus : le produit c'était avant 

Il existe des modèles aussi chez nous a Paris :  Le 6B, Romain Minot, Patrick Bouchain.