mardi 3 juin 2014

Partager le pouvoir, c'est possible (1)


Le nouveau livre d'Eric Albert, fondateur de l'IFAS, ne mâche pas ses mots , ce qui est plutôt rare dans l'univers du coaching dont la pensée critique n'est pas un marqueur  très courant.
L'auteur fait tout d'abord le constat que l'entreprise, son modèle d'organisation et d management est en grand danger : de nombreux signes démontrent  qu'elle ne peut plus fonctionner .
Il fait la liste des maux et à travers une dizaine de contre exemples  toujours inspirés de cas récents, tente de dénouer les fils de ce qui pourrait être un nouveau modèle fondé sur une meilleure répartition du pouvoir   :
#La culture de l'engagement collectif : Leader de la vente de chaussures sur le web , Zappos est une grande réussite du e-commerce.L'entreprise a fondé tout son succès sur un triptyque : qualité du service, culture d'entreprise et bonheur au travail;L'objectif n'est pas tant de vendre des chaussures que d'imaginer, créer , croire en son propre univers.
Le niveau d'implication basé sur l'engagement de chacun pour l'entreprise est très fort; contrairement au taylorisme chacun regarde les résultats de l'entreprise et ne reste pas centré sur sa tâche

#Un nouveau modèle de motivation en quelques principes repérés dans les entreprises qui performent   :
- ces entreprises s'appuient sur une certaine autonomie de fonctionnement; cela repose sur l'idée que chaque personne à son travail est la mieux placée pour s'organiser de façon efficace et pour résoudre les problèmes qu'il rencontre
- c'est toujours une équipe qui gagne et non pas un individu seul, encore moins contre les autres.

4 certitudes habituellement mise en pratique dans les modèles et qui ne fonctionnent pas !
1/l'individualisation de la performance et la compétition entre les acteurs qui provient du système scolaire; c'et le concept du chef, de l'homme de la situation;chacun dans l'organisation comprend qu'il a intérêt à se centrer sur ses objectifs pour survivre (le travail en équipe vient dans un second temps)
2/ l'argent comme moteur principal; par définition le travail est une contrainte et il faut faire des sacrifices (temps personnel, famille)
Hors toutes les études démontrent le contraire : plus on se lance dans une tâche sous la contrainte en échange d'une contre partie, moins on est motivés
3/ piloter c'est avant tout contrôler ;plus l'entreprise est grande (ou grandit) plus le dirigeant a besoin d'un système très sophistiqué de remontées d'infos et donc de contrôle .Pourquoi faire ? pour exercer le pouvoir.
4/l'efficacité passe par le mise sous pression;pression par la menace, la colère, la rivalité ; la pression devient un mode de management en soi

Toutes ces contradictions pèsent sur les équipes et alimentent les tensions.