mercredi 15 avril 2020

Commentaires 55 : Libres d'obéir

Si les nazis n'ont pas inventé le management, il existe depuis la nuit des temps et surtout depuis l'organisation du travail en usine fin XIXème , début XXème siècle, ils ont considérablement contribué à son évolution tant pratique que théorique et dans un sens beaucoup plus libéral, beaucoup plus moderne qu'attendu, au point où ses thèses principales seront appliquées jusque dans les années 70 par le modèle industriel rhénan et que l'on peut encore percevoir des traces jusqu'à aujourd'hui dans les entreprises digitales de la Silicon Valley.
En commun : leur volonté de s'affranchir d'un état et d'institutions jugées archaïques et vécues comme des freins par rapport à leur entreprise. Un besoin de main d'oeuvre nouvelle pour répondre à la très forte croissance. Une même perspective : maximiser la performance afin d'atteindre au plus vite les objectifs en laissant aux équipes le choix des moyens et en les "chouchoutant " pour qu'elles se donnent au maximum.Un ennemi également commun : le management de proximité , les petits chefs garants de règles et d'un ordre antérieur, vécus comme freins à la "révolution "en cours.
Ainsi la principale école de management allemande qui formera la quasi totalité de l'élite économique  allemande de l'après guerre fut elle créé par Reinhard Höhn, juriste de formation, archétype de l'intellectuel technocrate au service du 3ème Reich, qui termina la guerre comme Oberfuhrer dans la SS.
Ainsi le nazisme at-il aussi conçue une pensée théorique  du management dont le socle a influencé les pratiques modernes du management.