mardi 9 décembre 2025

Expression 72 Sous pression





 L'accélération générale étendue  bien sûr,  au monde du travail, qui génère son propre vocabulaire.   Depuis Chaplin ( qui filmait le fordisme et ses défauts de déshumanisation et es effets  de prolétarisation  pour les marxistes) en action , on sait qu'il  s'agit d'y effectuer des tâches en temps et en heure sans se laisser déborder.                                                                  

Mais quand la technologie vient constamment accélérer les processus pour en améliorer la productivité , on se sent brutalement mis "sous pression". Une forme d'angoisse de ne pouvoir faire face, de voir le temps s'évaporer , de devoir faire  dans un temps impparti, qui nous oppresse. Un sentiment qui petit à petit se généralise à l'ensemble des activités nécessitant une mesure contrainte du temps. Prendre le métro, aller au cinéma, être à l'heure à son rdv, faire du sport , tout se contracte à cette accélération ressentie.    Par extension , le "sous pression" s'est diffusé un peu dans tous les mondes : sport, santé, scolarité, police, université, transport, tout le monde est aujourd'hui sous pression et menacé par la dérive du burn out.




jeudi 4 décembre 2025

Commentaire 107 Le Monde Confisqué - Essai sur le capitalisme de la finitude


 



Derrière ce titre un peu énigmatique se cache un livre important en ce sens qu'il nous permet de rassembler les pièces du puzzle qu'est devenu le monde : nous en saisissons des pièces, en découvrons de nouvelles chaque jour mais avons du mal à nous faire une vision d'ensemble, faute de grille de lecture .

Arnaud Orain, économiste et historien nous en propose une à travers une histoire du capitalisme , qu'il décrit de façon très pédagogique et que je résumerai en une succession  de cycles alternant un principe d'ouverture ou  de fermeture des échanges entre les états.  Il qualifie le premier de libéral et le second de capitalisme de la finitude . 

Orain définit le « capitalisme de la finitude » comme une vaste opération de captation des actifs (territoriaux, maritimes, matériels ou numériques) par les États-nations et les grandes entreprises, afin de générer des rentes échappant au jeu normal de la concurrence. Ce capitalisme se caractérise, selon lui, par trois traits structurants :

  1. La fermeture et la privatisation des mers ;

  2. La mise à l’écart des mécanismes de marché (prix libres, commerce multilatéral, concurrence ouverte), remplacés par des zones impériales d’échange, des monopoles, des ententes et la coercition ;

  3. La formation d’empires formels ou informels, grâce à la prise de contrôle, par des acteurs publics ou privés, de vastes espaces physiques ou numériques.

Orain souligne que ces traits existent tout au long de l’histoire du capitalisme, mais que la version libérale / néolibérale a cherché à en contenir les effets. Le « capitalisme de la finitude » réapparaît, sous des formes proches, dans trois grandes séquences historiques, dont le moteur commun est un sentiment d’angoisse devant un monde perçu comme fini et à s’approprier au plus vite.

  • Première période (XVe–XVIIIe siècles) : avec les premiers globes terrestres, le monde cesse d’être un espace illimité. À mesure que les océans se couvrent de routes maritimes et que les continents sont cartographiés (jusqu’à l’Australie et au Pacifique), les monarchies européennes et leurs compagnies marchandes se lancent dans une course de conquête et d’appropriation des ressources. La Terre est pensée comme un immense réservoir à exploiter, dans un contexte de rivalités impériales croissantes, jusqu’aux guerres révolutionnaires et à la stabilisation des États-nations.

  • Deuxième période (fin XIXe – début XXe siècle) : l’angoisse de la limite ressurgit dans un Occident marqué par la sécularisation (affaiblissement de la promesse d’un « ailleurs » religieux), par des projections démographiques alarmistes et par les besoins insatiables d’une seconde révolution industrielle. Un monde fini est confronté à une demande illimitée en ressources et en débouchés ; les pays se vivent comme « trop étroits », ce qui nourrit tensions impérialistes et expansion territoriale.

  • Troisième période (depuis la fin du XXe siècle) : après la parenthèse de forte croissance et de consommation de masse de l’après-1945, le sentiment de finitude revient à partir des années 1970–1990. Les scientifiques et mouvements environnementalistes remettent la limitation du monde au centre du débat, sur fond de ralentissement de la productivité, d’écosystèmes saturés et d’incapacité croissante de la planète à fournir les « services » dont dépend l’économie globale. S’ouvre alors une nouvelle vague impérialiste, économique, énergétique et désormais aussi numérique.

Dans cette configuration, le monde est « fini » deux fois : par les effets de l’organisation économique elle-même et par les dispositifs censés en assurer la pérennité (sécurisation des ressources, contrôle des flux, transition énergétique). À chaque étape historique, explique Orain, un « problème » est mis en avant – déclin relatif d’une puissance, compétition entre civilisations, maintien d’un niveau de vie, urgence écologique – pour justifier une nouvelle extension ou densification de la frontière capitaliste. Le capitalisme de la finitude apparaît ainsi comme un régime d’accumulation fondé sur la rareté organisée et la captation des limites du monde, plutôt que sur l’idéal d’un marché ouvert et concurrentiel.

Le capitalisme de la finitude : comment se caractérise-t-il ?

Alors que le libéralisme entend encadrer la prédation par un puissant système idéologique – la promesse d’un bien-être matériel universel fondé sur le marché libre –, le capitalisme de la finitude ne s’embarrasse pas de ce récit. Il ne vend plus l’idée de prospérité générale : il joue sur la peur et installe comme horizon naturel un rapport de force armé, un état intermédiaire « ni paix ni guerre » qui ne promet rien aux populations, si ce n’est le maintien ou l’accroissement de la puissance des États et des grandes compagnies privées.


Ce capitalisme-là se déploie autour de trois caractéristiques majeures.

1. La fin de la liberté des mers et la militarisation du commerce

Première caractéristique : la présence – ou plutôt l’absence actuelle – d’une puissance maritime hégémonique capable de garantir la liberté des mers.

Dans les grandes périodes libérales, une puissance dominante assume le rôle de « gendarme des mers » et assure la fluidité des échanges en limitant au maximum les obstacles à la circulation des marchandises.

  • Au XIXᵉ siècle, la Grande-Bretagne joue ce rôle.

  • Au XXᵉ siècle, ce sont les États-Unis.

Ces deux moments sont des âges de liberté relative du monde, marqués par le reflux de la piraterie, la diminution des blocus portuaires et continentaux. Dans ce contexte, pour un État commerçant, disposer d’une très puissante marine de guerre n’a pas de sens : c’est l’hégémon naval qui sécurise les routes.


Dans les phases de capitalisme de la finitude, la donne change :

  • La liberté des mers disparaît ou se fragilise fortement.

  • Il n’y a plus de véritable hégémone incontesté.

  • Les mers se ferment à ceux qui ne peuvent pas (ou mal) militariser leur commerce.

Le commerce mondial ne peut alors se faire que sur des bases militarisées.

  • Aux XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles, les navires négociants sont déjà souvent des navires de guerre.

  • Aujourd’hui, certaines compagnies maritimes chinoises deviennent de facto des branches de l’Armée populaire de libération.

  • Des lance-missiles sont testés sur des porte-conteneurs.

  • Des officiers occidentaux appellent ouvertement au retour de navires marchands armés et même de corsaires.

Le capitalisme de la finitude se traduit donc par une fusion croissante entre commerce et appareil militaire.

2. Le rejet du principe concurrentiel et la montée de la rente

Deuxième caractéristique : le rejet, ou du moins l’abandon pratique du principe concurrentiel.

Dans les périodes libérales, la concurrence est élevée au rang de dogme. Pourtant, de manière contre-intuitive, ce sont très souvent les soutiens du capitalisme eux-mêmes qui s’opposent le plus fortement au libéralisme économique.

Des économistes du XVIIᵉ siècle jusqu’aux milliardaires de la Silicon Valley, la concurrence est perçue comme le problème central du capitalisme.

Leur point de départ est simple, qu’il s’agisse d’un marché national ou du globe :

« Il n’y en aura pas pour tout le monde. »

Si la croissance absolue des richesses est jugée illusoire, alors il faut prendre la part du voisin pour ne pas se contenter de la sienne. La logique devient celle de la captation plutôt que celle de la création.

Conséquences :

  • Il faut rendre très coûteux les échanges en dehors des silos impériaux.

  • On préfère à un capitalisme fondé sur le profit (lié à l’activité, au risque, à l’innovation) une logique de rente.

La rente n’est pas le profit :

  • C’est un revenu tiré de la détention ou du contrôle exclusif d’un actif rare : terres, mines, personnes esclavagisées, parcs immobiliers, brevets, plateformes digitales, etc.

  • Elle suppose moins de faire que de détenir.

  • Elle est patrimoniale plutôt qu’entrepreneuriale.

Le capitalisme de la finitude cherche donc à consolider des positions de rente – protégées, monopolistiques, extraterritoriales – plutôt qu’à organiser un marché ouvert où la concurrence jouerait pleinement.

3. L’impérialisme territorial et souverain, ancien et nouveau

Troisième caractéristique : un impérialisme territorial et souverain.

Son visage historique le plus visible est la colonisation formelle, qui ne disparaît pas totalement mais tend à stagner ou refluer durant les périodes libérales.

Le modèle reste toutefois le même :

  • Pillage des ressources,

  • Rentes de monopoles sur les terres colonisées,

  • Organisation spatiale des empires autour d’un réseau d’entrepôts qui canalise les marchandises, structure l’exportation et surtout la ré-exportation.

Aujourd’hui, cette logique se poursuit sous des formes adaptées :

  • Des distributeurs comme Walmart ou Amazon occupent le territoire par leur réseau de magasins, d’entrepôts et d’infrastructures logistiques.

  • Ils « font le marché » : leur pouvoir de monopole oriente la production dans de nombreux secteurs.

Les compagnies-États constituent une autre forme d’occupation du monde.

  • Les grandes entreprises de la tech leur ressemblent sur ce point :

    • Elles sont souvent en situation de quasi-monopole,

    • Elles exercent des prérogatives quasi souveraines (régulation de la parole, des paiements, des données, de l’attention).

  • Plus elles occupent le monde – des fonds sous-marins au cyberespace, jusqu’à l’espace extra-atmosphérique –, plus elles peuvent s’approprier des revenus, à la manière de leurs devancières du XVIIᵉ siècle.

Le capitalisme de la finitude vise également à gérer directement les terres arables, les sous-sols et les océans, en court-circuitant les intermédiaires et les prix de marché.

Il s’agit de prendre un contrôle le plus direct possible sur les terres jugées nécessaires, par :

  • la colonisation,

  • l’achat,

  • ou la location de vastes étendues.

Le point de départ est toujours le même, du XVIIᵉ siècle à la Banque mondiale aujourd'hui :

Les dominés exploitent mal leurs terres, il faut les leur retirer pour davantage d’« efficience », au bénéfice supposé du monde entier.

À partir de là, deux grandes options se dessinent :

  1. Utiliser ces terres pour produire de la nourriture qui manque aux États dominants et aux grandes firmes ;

  2. Vider ces espaces de leurs habitants pour en faire des surfaces touristiques.

Cette colonisation renouvelée du monde par le capitalisme de la finitude se traduit par une primarisation ou reprimarisation de vastes territoires :

  • spécialisation en subsistance et matières premières des premières colonies à partir du XVIᵉ siècle,

  • seconde vague sur la période 1880–1945,

  • et aujourd’hui, après des échecs partiels ou complets d’industrialisation, retour au secteur primaire dans de nombreux pays d’Amérique latine et d’Afrique.

Cette reprimarisation profite aux compagnies et États industriels ou émergents dans une logique renouvelée de prédation et de course contre la montre à forte dimension impérialiste.

En conclusion, on peut faire l’hypothèse que les trois dimensions du capitalisme de la finitude, que sont la fermeture, la privatisation et la mitiarisation des mers et le commerce anticoncurrentiel et l’accaparement territorial et souverain, sont une clé de lecture sur les longues périodes de la modernité occidentale.


mardi 2 décembre 2025

Lexique 406 L'auteur

 




"Même les plus beaux livres ne changent pas le gens. Ils changent leur auteur."

Christian Bobin in Le Christ aux coquelicots 2002. La Présence pure NRF Poésie/Gallimard

mardi 25 novembre 2025

APM 43: Stratégie : Diriger dans l'incertitude



L'approche de la stratégie dans le domaine militaire   par le général Vincent Desportes, général de division de l’Armée de terre


Prologue – Churchill en juin 1940
Aujourd'hui l'incertitude est partout , comment faire pour la diminuer, l'apprivoiser, décider construire une stratégie et surtotu la mettre en oeuvre.
L’exemple de Churchill, en juin 1940 : quand tout est perdu, il est le seul à dire non. Sur quoi s’appuie-t-il ? Sur deux ou trois principes : la confiance en lui-même, la confiance en ses principes (« on ne négocie pas avec un dictateur »), la foi dans son équipe, qui est le peuple britannique. Sa foi va entraîner le monde à sortir de la crise.

Dans ce cas, l’incertitude est partagée par tous : tout le monde est face à elle, mais la crise permet aussi aux leaders de se distinguer par leurs décisions.

« C’est ce qui est inattendu qui offre les meilleures chances de victoire. »
MacArthur, L’Univers stratégique, Grantin.

Première partie – L’univers stratégique, ou les conditions de la décision

Un dirigeant gère d’abord les libertés (les envies) de ses fournisseurs, de ses collaborateurs et de ses clients. Il faut d’abord créer un lien entre l’intérêt commun et l’intérêt individuel.

Un collectif est un ensemble d’individus qui, individuellement, ont décidé que leur intérêt est dans le collectif.

Un dirigeant est quelqu’un qui prend des décisions sans avoir la connaissance parfaite de la situation. Il est impossible de connaître parfaitement la situation. Savoir que l’on prend des décisions imparfaites est la première chose libératrice pour le dirigeant.

Une stratégie non pilotée va dans le mur. Aucun plan ne résiste au premier coup de canon.

Quand on met en place une stratégie, il faut :

  1. savoir qui va piloter ;
  2. mesurer régulièrement les écarts entre ce qui est fait et ce qu’on a voulu faire ;
  3. mettre en place une gouvernance pour piloter cette stratégie, cette mise en œuvre.


Toutes les décisions reposent sur des hypothèses, donc sur des incertitudes, donc sur des risques. Toute décision dans l’incertitude est donc un pari.

Tout plan stratégique qui se développe rencontre des difficultés. On a envie de faire machine arrière, et ce n’est pas possible, car chaque action modifie pour toujours la situation. Il faut sans arrêt aller de l’avant et conserver de la vitesse, sinon on est drossé contre les rochers.

L’univers stratégique est interactif, en évolution permanente, où toute décision est basée sur une connaissance imparfaite, mal adaptée, prise sur des hypothèses, imparfaite par nature.

Deuxième partie – Tirer les conséquences

Dans l’univers stratégique, il n’y a que des vérités de point de vue partiel, temporaire et relatif, donc subjectif.

Il faut accepter les conditions de la décision. La rationalité des décideurs est nécessairement limitée : il n’y a que des vérités partielles, relatives et temporaires.

Pour augmenter cette rationalité, on va devoir diversifier et valoriser ses ressources d’intelligence. On va créer une « speak-up attitude » dans le comité de direction, pour créer les conditions favorables afin que les personnes puissent s’exprimer.

Toute décision est finalement intuitive. La décision se prend par intuition, selon le schéma suivant :

  • on démarre par de l’intuition ;
  • on se forge des convictions ;
  • on décide dans l’intuition.


Toute décision est donc imparfaite et discutable.

Définir la stratégie repose sur trois points :

  1. une ambition, un désir d’avenir ;
  2. un rétro-raisonnement sur le chemin critique à adopter ;
  3. le pilotage de la mise en œuvre.


La décision n’est pas un carcan : on doit prendre une décision, mais ne jamais en être prisonnier. On doit garder le doute sur la stratégie. Le stratège doute toujours de sa stratégie, mais n’hésite jamais.

Il faut également accepter la dynamique de l’action humaine.

Les facteurs de divergence sont :

  1. Les autres.
    Ils vont s’emparer de la décision et en faire ce qu’ils veulent.
  2. La friction.
    Friction entre le plan et la réalité. Il y a toujours friction : ça va dérailler. On l’intègre en amont par la conservation de moyens qui permettront de revenir sur les rails : ce que l’on appelle des réserves. C’est la logique du grain de sable. La vie, c’est ce qui nous arrive quand on a prévu autre chose.
  3. La vie propre de la guerre.
    La guerre est sujet, et non objet, avec sa dynamique propre. C’est pourquoi il ne faut jamais lancer une guerre, mais plutôt réagir par la guerre à une menace face à laquelle on ne peut faire autrement.


« Toute action humaine échappe à ses intentions. »
Edgar Morin.

Avant toute opération – Se poser deux questions

Avant toute opération, on se pose deux questions :

  1. Qu’est-ce qui va être vraiment discriminant dans l’opération ?
  2. Comment organiser le renseignement sur ces différents points ?


Le renseignement est imparfait, donc il faut savoir décider sans renseignement complet et le recycler en permanence.

Troisième partie – Décider

Décider, c’est trois choses : une attitude, des principes et des règles.

1. Une attitude

L’intention est connue au départ : un soldat doit savoir pourquoi il fait ce qu’il fait.

L’armée dirige ses troupes avec des pourquoi, des finalités, alors que les entreprises sont en général dirigées par des comment, c’est-à-dire des modalités.

On définit :

  • un point d’ancrage,
  • un but,
  • une stratégie par rétro-raisonnement par rapport à cette finalité.


Cette finalité est téléologique : on met du futur dans chacune des décisions.

2. Des principes

Premier principe : la liberté d’action.
Toujours une lutte : on prend toujours la décision qui nous laisse le plus possible de liberté d’action.

Deuxième principe : le principe de réserve.
On essaie toujours d’avoir des ressources non affectées, qui vont permettre :

  • de faire face aux aléas en mode réactif ;
  • de tirer profit des opportunités en mode proactif.


En corollaire, quand on attaque, on frappe toujours en premier les réserves ennemies.

Troisième principe : le principe de simplicité.
Ce qui n’est pas simple ne fonctionne pas, n’est pas clair et n’est pas compris.

Citation de Napoléon : « À la guerre, on ne fait fonctionner que ce qui est simple. »
Citation du maréchal Foch : « J’ai gagné la guerre en ramenant tout au simple. »

Acronyme américain : KISS (Keep It Simple, Stupid).

Quatrième principe : le principe de risque.
La notion de risque calculé ou de perte acceptable se réévalue à chaque étape.

3. Des règles

La juste information et le temps de décision : c’est la dialectique du temps et de l’information.

L’autre est au cœur du raisonnement. Le diagnostic stratégique pour comprendre l’autre se fait à la jonction de :

  • ses capacités ;
  • ses intentions.


On essaie de rentrer dans le système de pensée de l’autre, de comprendre comment il peut nous percevoir.

Border sa décision :
La décision est la moins insatisfaisante possible. On définit un espace dans lequel elle est la moins insatisfaisante par rapport :

  • à des impératifs : le tronc commun que la décision doit couvrir absolument ;
  • à des interdictions : les critères d’élimination de notre décision ;
  • à des contraintes : ce dont on doit tenir compte une fois la décision prise.


Enfin, la décision se prend par exception :

  • on décide le moins possible ;
  • on décide au départ, puis on prend quelques petites décisions pour remettre les choses sur les rails ;
  • le plus souvent, on préfère accompagner et soutenir l’équipe.


Un bon chef décide le moins possible et laisse les autres faire, en les accompagnant : on manage dans l’émergence.

Créer les conditions de l’adaptation

On crée les conditions de l’adaptation : les conditions techniques et humaines du passage du projet à sa réalisation. Le rôle du stratège-leader est de créer ces conditions.

Les conditions techniques :

  • des systèmes adaptables ;
  • la souplesse des structures ;
  • la modularité et la réarticulation réversible de toutes les actions ;
  • la souplesse des modes d’action.


Les conditions humaines :

  1. Concevoir et vouloir un avenir commun.
  2. Créer le chemin de cet avenir.
  3. Créer les conditions pour faire vouloir à ses collaborateurs cet avenir commun.


La stratégie, c’est vouloir et faire vouloir.
Le leadership, c’est créer les conditions d’une volonté convergente.

Créer de l’engagement n’est pas possible directement : il faut créer les conditions de l’auto-motivation, de l’auto-responsabilisation, de l’auto-engagement.

Exemple d’Eisenhower et des camps de concentration.
En 1945, Eisenhower, en franchissant le Rhin, comprend que ses troupes ne veulent plus aller plus loin pour se battre. Il va leur montrer les camps de concentration pour leur faire comprendre quels sont les enjeux de cette campagne d’Allemagne.

« Il reste toujours assez de force à quelqu’un pour accomplir ce dont il est convaincu. »
Goethe

« J’ai gagné mes batailles avec le rêve de mes soldats. »
Bonaparte

Conclusion

Il y a un lien direct entre la participation, la responsabilisation et l’engagement. Inciter, favoriser, orienter et encadrer l’initiative sont les missions du stratège-leader.

En juin 1940, l’armée française manque totalement de confiance en elle, car elle n’a qu’un seul plan : défendre la ligne Maginot, sans aucune liberté d’action, avec un principe d’exécution absolue des ordres qui réfute complètement l’initiative.

L’armée allemande, à l’époque, fonctionne exactement à l’inverse : elle croit davantage en elle-même et s’appuie sur des qualités d’adaptation.

On sait ce qu’il en est advenu…

mardi 18 novembre 2025

Expression 71 L'accélération de la langue



 L'époque est à l'accélération de tout et de la langue en particulier pour exprimer cette accélération :   les jeunes de la gén Z parlent de plus en plus vite, étourdissant parents et grands parents ; certains écoutent des vidéos en vitesse x2 ou même x4

Mais les mot eux mêmes raccourcissent , se transforment en des anglicismes qui les accélèrent . Voici quelques exemples entendus : la pref, la réf, le taf, la semaine pro, le mood, un crush, un bug, un call, un T.T. C'est carré, stylé, flex, chill, chaud et même ce bon vieux cool , toujours présent.

 Dans les expressions : en vrai, en mode, de ouf, c'est chaud, la base , rincé ou comment s'exprimer avec maximum deux mots.

C'est ainsi que s'écrivent les msgs, les posts, le rap, c'est la novlangue des années 2020.

mardi 11 novembre 2025

Citation 189 Laurent Mauvignier

 


"Lui non plus n'était pas sans savoir qu'en dix sept mois il avait changé, que tout avait changé."

La Maison vide, Laurent Mauvignier, Editions de Minuit 2025

mardi 4 novembre 2025

Lexique 405 La conversation"

 




Cette conversation là aura changé le vie de Marguerite - en mal ou en bien - en mal et en bien.

La Maison vide, Laurent Mauvignier, Editions de Minuit 2025


jeudi 30 octobre 2025

Citation 188 Laurent Mauvignier

 



"Mais quelque chose a changé qu'il refuse de voir tout d'abord, ou qu'il ne comprend pas, dont il ne mesure pas tout de suite ni l'importance ni combien la trace s'en imprime profondément en lui.

La Maison vide, Laurent Mauvignier, Editions de Minuit 2025





mercredi 22 octobre 2025

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mercredi 15 octobre 2025

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