vendredi 20 septembre 2013

Bullshit jobs ou la bureaucratisation plutôt que la libération de l'économie par les technologies


 David Graeber, professeur d'anthropologie à la London School of Economics a publié en pleine trêve estivale, un article très décapant dans le trimestriel Strike, intitulé : "A propos du phénomène des jobs à  la con ".
De quoi s'agit il ?
Son point de départ est la vision  futuriste de libération du travail que Keynes développa dans les années 30 : plus l'économie, la technique allaient se développer, plus leurs progrès allaient devenir tangibles et plus l'homme serait libéré du travail .
Il pensait même que l'on pourrait envisager une semaine de 15 heures et que la répartition du travail deviendrait un enjeu majeur pour la société.
Hors le constat de Graeber est que pratiquement un siècle plus tard, le progrès nous a essentiellement donner des raisons supplémentaires de travailler dans des métiers que même ceux qui les occupent trouvent inutiles  et alors que parallèlement le chômage de masse s'est installé.
Ce qu'il dénonce c'est bien sur le développement de tous ces métiers inutiles et plus particulièrement les nuisances morales et spirituelles pour la société de leur développement.
Ce qui l'insurge c'est que personne n'en parle.
Quels sont ces bullshit jobs ?
Il les décèle dans le développement du secteur des services, des fonctions support ou services aux entreprises ( rh, qualité, management, finance , communication, qualité,..) et plus largement tous les emplois du bureau de l'employé au manager.
Aux réponses évasives également que font la plupart de ses salariés quand on leur demande de décrire leur job, de définir son utilité.
La question qu'il pose est pour beaucoup déroutante : que se passerait il si la plupart de ses jobs disparaissaient ?
Et de répondre que la plupart des gens reconnaissent cette inutilité et que :"c'est comme si on inventait des emplois sans intérêts juste pour nous tenir occupés.Et c'est ici que réside tout le mystère.Dans un système capitaliste,c'est précisément ce qui n'est pas censé arrivé."
Décapant non ?