« Il faut trouver les mots pertinents pour
apprivoiser le monde qui vient.
Et donc, il faut arrêter les incantations rassurantes
(l'individualisme, la démocratie, l'égalité…) pour décrire plus précisément ce
monde qui se construit sous nos yeux.
Oui, au tryptique de la modernité, individualisme,
rationalisme, progressisme, je pense qu'on peut opposer ce que j'ai appelé le
“néotribalisme”, la raison sensible et la progressivité.
Le néotribalisme, c'est-à- dire les identifications
multiples d'une personne à différentes communautés, de loisirs partagés, de
passions communes, de rencontres éphémères ou de solidarités territoriales.
La raison sensible, c'est cette forme de compréhension du
monde, attentive non pas à faire rendre raison aux phénomènes, mais à les
comprendre (les appréhender ensemble) dans l'entièreté de leur être et de leur
environnement.
Quant à la progressivité, elle se distingue du
progressisme, en ce qu'elle avance en intégrant le passé, (la tradition) et en
offrant un présent, ici et maintenant, gros du futur ».
Extraits d'un entretien avec Alexandre Devecchio dans le Figaro du
021114